La mise en place d’un Directoire militaire
La tension politique monte de plusieurs crans. Un groupe d'officiers supérieurs et officiers généraux, sous l'égide du Gal Andrianafidisoa a annoncé, hier la mise en place très prochainement d'un Directoire militaire pour sauver le pays et qui sera suivi d'un gouvernement de transition. Du côté du gouvernement, c'est le silence total.
La situation politique a connu une autre tournure depuis hier. Vers 11 heures 30 minutes, le général Andrianafidisoa en tenue militaire, suivi de quelques officiers supérieurs a fait son entrée au ministère de la Défense sis à Ampahibe. Les discussions ont duré presque une trentaine de minutes.
En fait, ce groupe d’officiers a voulu informer le locataire des lieux sur leur décision de mettre en place un Directoire militaire afin d’éviter des troubles et la guerre civile qui menace le pays. Après leur coup au ministère de la Défense, ces militaires ont brièvement rencontré quelques journalistes au Cercle Mess de Betongolo.
Depuis, les choses se sont précipitées, les militaires ont pris la direction d’Ivato. Ils se sont introduits au camp de la Base Aéro-Navale d’Ivato (BANI) sans rencontrer aucune résistance ni une opposition quelconque. Vers 17 heures, le général Fidy, en présence de ses compagnons de lutte a tenu une deuxième conférence de presse.
Devant près d’une dizaine de journalistes, cet enfant terrible du mouvement 2002 a fait une déclaration tonitruante à propos d’une prise de responsabilité des militaires face à l’entêtement des autorités malgaches. Le forcing du gouvernement d’organiser l’élection présidentielle en date du 3 décembre constitue un danger pour le pays, a averti le général Fidy.
Raison pour laquelle, les militaires ont décidé de prendre leur responsabilité, selon les propres termes du conférencier. Un Directoire militaire regroupant les divers corps de l’armée et de la gendarmerie ainsi que de la police nationale sera mis en place très bientôt. Ce Directoire sera remplacé par un gouvernement de transition afin d’organiser la réconciliation nationale. L’actuelle Assemblée sera dissoute et une Assemblée constituante sera instituée pour la révision de la Constitution.
Acquis à la cause
Désormais, les militaires mutins se sont retranchés à la base aéro-navale d’Ivato. C’est leur Quartier Général (Q.G) nous a informé le numéro un de ce mouvement. « Je suis un officier de marine et nous sommes chez nous », a-t-il signalé. En tout cas, il a avancé que les trois camps, à savoir la BANI, la BATAC (Base Aéro-Tactique) et le Régiment des Forces d’Interventions (RFI) sont acquis à la cause. Toutefois, le général Fidy a lancé un appel à tous les militaires, gendarmes et policiers ainsi qu’aux simples citoyens d’accorder le violon pour sauver le pays du danger.
Apparemment, l’entrée du général Fidy et son équipe dans la caserne n’a pas provoqué un mouvement de panique. Le calme règne dans le camp. On dirait que tous les militaires sont déjà au courant de l’arrivée de ces officiers supérieurs. On n’a pas constaté aucun mouvement de troupes ni des gestes suspects de la part des occupants du lieu.
Eviter l’affrontement
Interrogé sur les suites de l’opération, le général de division Fidy a tenu à signaler qu’il ne s’agit pas d’un coup d’Etat, mais d’une prise de responsabilité face aux problèmes du pays. « Nous évitons l’affrontement et l’effusion du sang », devait-il indiquer.
Toutefois, si quelqu’un a l’intention d’utiliser des armes, nous sommes prêts, a averti ce général. L’opération n’aura pas de casse, selon notre planning, a-t-il continué, mais si la situation l’exige, nous sommes obligés de recourir aux armes.
Mais force est de constater que la situation semble délicate. Les hauts responsables de l’armée ainsi que les autorités locales ont tenu une réunion d’urgence hier afin d’analyser la situation et de prendre les mesures qui s’imposent. On s’achemine vers un affrontement militaro-militaire. Visiblement, l’heure est grave et nécessite un arbitrage afin d’éviter le bain de sang.
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Général Razakarimanana • « Je suis le premier étonné »
Nous avons contacté le candidat Général Ferdinand Razakarimanana, avant même que l’autre Général Randrianafidisoa, ait lu sa déclaration de prise du pouvoir. Pour lui, l’histoire des tracts et des rumeurs faisant état de sa (éventuelle) participation dans un coup d’Etat est une pire lubie. « Je ne suis au courant de rien. Je n’étais ni à Ampahibe, ni à Ivato.
De plus, prendre un pouvoir, c’est quelque chose qui relève d’une situation grave dans la nation. Et quand bien même j’ai eu vent de l’affaire, je n’aurai pas pour autant attaché une certaine importance ».
Nalaina t@ gazety Tribune!
