POLITIQUE
Election présidentielle
Menace des natifs des cinq provinces
Les projets de perturbation de l’élection présidentielle se font jour. Le soi-disant groupe des natifs des cinq provinces a annoncé qu’il n’est pas responsable des éventuels dérapages si le gouvernement maintient la date du 3 décembre.
Deux dirigeants de l’association des natifs des cinq provinces haranguent l’assistance samedi à la villa Elisabeth.
L'association des natifs des cinq provinces, en dehors de ceux de la capitale, lance au gouvernement un ultimatum qui ne dit pas son nom. Le G5 tente de mettre la pression sur le pouvoir de Ravalomanana.
L'association des natifs des cinq provinces, formant le G5, adresse une mise en garde contre le pouvoir. Le groupe, proche de l'opposition et du Comité pour la réconciliation nationale (CRN), jusque-là discret, élève la voix contre le gouvernement face à l'échéance électorale. Il s'aligne ouvertement sur leur position. Ses revendications tournent, entre autres, autour de la réconciliation nationale et la révision du code électoral. Il exige également la mise en place d'un comité électoral indépendant pour organiser le scrutin.
Dans son communiqué de samedi, le groupe dirigé par Salava Nicolas se veut intransigeant contre la volonté de l'Exécutif d'organiser le scrutin avant la fin de l'année. "Le gouvernement portera l'entière responsabilité des événements pouvant survenir avant, pendant et après l'élection présidentielle du 3 décembre", prévient le G5.
Comme son nom l'indique, le G5 s'appuie sur le clivage Hautes terres-périphéries dans ses revendications. "Nous comptons sur la solidarité de tous et la prise de responsabilité de chacun. C'est la solution pour l'avenir de notre région et de notre descendance ", souligne le même communiqué, sans pour autant préciser la suite du mouvement.
Pour ce faire, le G5 tente de rassembler le p
Un zébu a été sacrifié pour réconcilier les cinq provinces.
lus de monde possible en organisant des cérémonies de "réconciliation nationale". "Il est normal de commencer la réconciliation entre les originaires des cinq provinces avant ceux de la capitale", fait valoir Salava Nicolas, président du groupement.
"Ce sont surtout les natifs des cinq provinces, en dehors de ceux d'Antananarivo, qui se sont impliqués dans l'affrontement lié aux événements de 2002. C'est également le cas pour les prisonniers de la crise post-électorale de 2001", justifie le patron du G5.
Image de sectarisme
Paradoxalement, le G5 "ne ferme pas la porte aux natifs d'Antananarivo". "Nous attendons la réponse des originaires de la capitale", indique le pasteur Edouard Tsarahame, un des dirigeants de l'association. Il fait ainsi allusion à des tractations en coulisses avec les "Raiamandreny" de la capitale pour éviter l'image sectariste.
Malgré le durcissement du ton, le G5 et sa force de ralliement restent encore énigmatiques. Samedi, ils sont près de 300 à avoir répondu à l'appel de l'association. Salava Nicolas évoque des "intimidations" pour expliquer la situation. Il admet lui-même, mais à demi-mot, la nécessité d'un travail de fond pour convaincre le plus de monde.
De son côté, le pouvoir ne se fait pas prier pour fustiger la visée politique du G5. Le sénateur Joseph Yolland, alias Mômy, parlementaire issu de la région de Diana, "déplore la politisation de la notion des provinces. Une telle conception est dépassée. Madagascar est une nation unie."
"Il n'existe pas de conflits entre les provinces, nécessitant une réconciliation nationale. Chez nous, il y a seulement une opposition et un pouvoir en compétition", souligne Mômy. Le parlementaire issu du Tiako i Madagasikara (Tim) appelle ainsi "à la raison et au développement".
Iloniaina Alain
Date : 21-08-2006
express de madagascar
