ialako tsiny fa @ teny frantsay izy ity e!, mazotoa mamaky daholo aza e!
C'est déjà l'application de "l'immigration choisie". Ce parquage d'êtres humains par d'autres êtres humains à un endroit du globe, à Madagascar pour les Malgaches, est proprement inhumain, fondamentalement inadmissible. La libre circulation et la libre installation à n'importe quel point de la planète est un droit déjà acquis, usé et abusé par presque tous les ressortissants des pays du Nord. Tout Français est libre de se promener et de résider sur notre Grande Île : c'est normal et c'est très bien ainsi.
La Voix du Peuple de Touraine, un hebdomadaire local, m'a demandé d'écrire un article sur mon témoignage personnel contre cette loi inique. L'article est publié intégralement cette semaine. Je te donne les réalités et les principes que j'y défends :
Nous ne quittons pas notre pays natal par caprice... Si nous sommes ici, c'est que de puissants prédateurs venant d'ici sont là-bas... L'immigration choisie a toujours été pratiquée par la France. Les tenants de la jungle néolibérale veulent la mouler dans le marbre de la loi. Rassemblons-nous avec tous les anti-libéraux de France, de l'Europe et de la planète pour un monde humain, à égalité de droits par le haut, pour tous et pour toutes.
Mais si tu as le temps, voici le texte intégral.
Nous ne migrons pas par caprice.
Nous décidons de migrer parce que les conditions de vie locales deviennent impossibles voire meurtrières, ou/et parce que la vision de l'ailleurs nous donne un espoir de mieux vivre.
Les exodes massives de l'Afrique subsaharienne et de Madagascar sont des fuites populaires à la situation dramatique sur place. Nous fuyons une situation générale de survie due à deux forces de domination-prédation : la Françafrique néocoloniale depuis 1958-60, et la mondialisation de la jungle libérale pilotée par le FMI, la Banque mondiale et l'OMC surtout depuis la chute du bloc soviétique. Au profit de la première, les bénéfices nets d'un groupe comme Total-Fina-Elf s'élèvent à 12 milliards d'euros par an, soit plus du double de l'Aide publique française au développement en Afrique. Au profit de la seconde, je ne cite que le maintien de la "dette" la plus scandaleuse et la plus monstrueuse de tous les temps : l'Afrique subsaharienne la paie depuis de très longues années au rythme de 25.000 dollars à la minute, sans parler du plan d'ajustement structurel qui vide la souveraineté nationale et anéantit la citoyenneté locale. Ces deux exemples concrets suffisent à expliquer clairement que si nous sommes ici, c'est que des Français puissants, dominateurs et prédateurs sont là-bas.
Pour endiguer en Europe l'immigration "subie", les prédateurs libéraux au pouvoir externalisent la politique migratoire en créant des "zones tampons" dans les États du Maghreb, avec des enclaves barbelées et étroitement surveillées. Les drames de Melila et de Ceuta n'en sont que de minimes événements médiatisés. Ils ne constituent qu'une infime partie de la partie visible de l'iceberg.
Parallèlement à cette immigration refoulée et externalisée, la droite chiraco-sarkozienne préconise l'immigration choisie. Un véritable esclavagisme moderne contre les peuples ex-coloniaux français.
L'immigration choisie a toujours été pratiquée par la France. Moi-même j'ai déjà eu mon diplôme de l'École de Médecine de Tananarive lorsque l'administration coloniale française m'a proposé un "coucours" pour pouvoir venir décrocher un diplôme d'État de Doctorat en Médecine à Paris. Par la suite, j'ai servi aux besoins de santé de la France.
Mais l'immigration choisie sarkozienne veut mouler dans le marbre de la loi cette pratique néocolonialiste et esclavagiste, ce tri des candidats à la migration selon leur rentabilité physique ou culturelle, avec possibilité et facilité de les jeter dehors au déclin ou à la fin de leur rentabilité. Je précise pour ceux et celles qui veulent bien l'entendre que tout travailleur humain, natif ou immigré, donne à la société dans laquelle il travaille toujours beaucoup plus que ce qu'il en reçoit. La différence va aux prédateurs interhumains, aux prédateurs libéraux dans le système libéral ou socio-libéral actuellement dominant. Pour y parvenir, ceux-ci montent le travailleur natif contre le travailleur immigré. Sarkozy ou Le Pen, où est la différence ?
Voilà deux grandes raisons de plus pour battre en 2007 cette droite libérale prédatrice et faire réussir à gauche un rassemblement anti-libéral porteur d'un programme de solidarité, d'égalité des droits par le haut et de fraternité entre les individus, entre les catégories sociales et entre les peuples.
Joseph Raharijesy.
En mars 2006, il y eut un charter de jeunes malgaches expulsés. Ils furent une vingtaine, ayant tout laissé en France."
