Avant toute chose, j’aimerais vous dire que toutes les informations contenu dans cet article n’engagent que moi. Il ne tient qu’à vous de vérifier leurs véracités.
Comme vous le savez, nous disposons de 2 foyers universitaires. Arago et Cachan. Ces foyers sont régis par des administrateurs : directeur, économe, surveillant, agent de nettoyage,… Chaque foyer a son propre staff d’administrateurs.
A ce que j’ai entendu, le salaire d’un directeur,
avoisinerait celui d’un ministre français,sachant que ce dernier gagne
13 471 euros. On enlève 4 000 euros à ce chiffre et on obtiendrait celui de l’économe. Et pareil, le salaire d’un surveillant fait 4 000 euros de moins que celui d’un économe.
Enfin, celui de l‘agent de nettoyage ferait un petit peu plus que le SMIC français (1 321,02 euros) c'est-à-dire vers les 1 400 euros.
Après un petit calcul,
les deux foyers universitaires coûteraient vers les 52 000 euros / mois à l’état malgache. Ajoutez à ce chiffre les taxes d’habitation, et les frais d’entretien dont je ne connais pas les estimations. Toutefois pour ce dernier, on obtient des subventions auprès de l’état français.
Il y a environ 3900 étudiants malgaches inscrits en France. Chaque année, l’ambassade de France délivre 200 à 400 visas étudiants de plus. Malheureusement, on n’a pas pu me fournir le pourcentage d’étudiants qui rentrent au pays car c’est très difficile à chiffrer. Il faut prendre en compte ceux qui rentrent vraiment, ceux qui se sont mariés ou devenu salariés, ceux qui sont devenu des clandestins,…
Le foyer d’Arago peut recevoir 35 étudiants. Et celui de Cachan 100, soit un total de 135 étudiants.
En résumé, l’état dépense autant d’argent pour 135 /3 900 étudiants, vous êtes d’accord que ce sont des privilégiés ?
Qu’il y aurait des privilégiés, tant mieux pour eux. Mais je pose la question, y-a-t-il un suivi de parcours après leurs études pour ces privilégiés ?
est ce que l’état tire un retour de profit sur cet énorme investissement ? combien d’entre eux rentrent au pays pour en faire profiter leurs connaissances acquises ? ou tout simplement, combien d’entre eux ont réussi leurs études ? pour justifier autant de dépenses ?
Car sinon, arrêtons de nous comparer avec l’ancien régime.
Se comparer au pire, c’est justifier la stagnation. Du temps de Ratsiraka, bla bla bla…
C’est la même chose,
ces foyers existent pour caser des privilégiés du régime actuel. De leur donner un poste bien rémunéré. Vers les 13 471 euros pour un directeur. Pour un pays aussi pauvre que nous, c’est de l’argent jeté par les fenêtres.
Et dire qu’au pays, pour les 7 cités universitaires à Tana, et 5 autres en province, la majorité est dans un tel état de délabrement. A Ankatso 2, on recense
des bâtiments pré fabriqué devenu cancérigène, car leur espérance de vie de 10 ans est dépassé. Il y a même des chambres séparées par des « gony », vu que les murs ont disparu.
Le premier devoir d’un état, c’est de protéger et de prendre soin de ces citoyens. Il est inacceptable, inconcevable, incroyable qu’un compatriote dise : « Si d'autres sont partis avec leurs moyens pour étudier à l'étranger, ils doivent se débrouiller pareil pour se caser ».
Parlons donc des bourses d’études. Conabex (Commission nationale des bourses extérieures)
Dix bourses universitaires et quatre bourses collégiales sont proposées chaque année.
Sérieusement, 14 bourses extérieures. Et sur les 400 étudiants qui partent pour la France chaque année, combien de boursiers ?
Entre autre, les bourses sont réservées à l’élite, mais à l’élite riche. Car notre Conabex ne couvre pas toutes les dépenses sur certains types de bourses. Alors « élite pauvre ?», abstenez-vous.
http://fr.excelafrica.com/archive/index.php/t-3532.html
C’est l’adresse de leur site, allez-y, tout y est écrit.
«
Ces étudiants n’avaient qu’à rester à Mada ???»
Je connais deux sortes d’étudiants qui viennent en France.
Les riches : circulant en 4x4 à Mada, et arrivés en France, études payés par les parents, dont la seule préoccupation est d’étudier. Cette catégorie représente une infime partie des étudiants.
Et la majorité, les crèves la faim : trainaient avec des baskets et vêtements de friperie au pays. Qui ont dû vendre quelque chose (terres, maisons, ou soi-même…) pour payer le voyage en France. Arrivés en France, petits boulots, galère de logement, …
Ces derniers sont venus en France pour essayer de changer leurs conditions de vie. De pouvoir changer leurs étoiles, d’aspirer à une vie meilleure (lequel je vous le rappelle est l’une des besoins fondamentaux de l’homme)
La France leur offre les moyens d’y parvenir, ici, celui qui veut réussir le peut. C’est le privilège d’un état de droit, à la différence d’une république bananière.
J’ai été étudiant à Ankatso de 2001 à 2003, je sais de quoi je parle. Moi j’ai connu
les jeunes filles modestes qui se prostituaient pour financer leurs études. Pourquoi croyez-vous qu’à Ambohipo, fleurissent autant les vendeurs de médicaments à bas prix ? Car derrière ces vendeurs, il y a souvent un faux docteur qui pratique l’avortement à prix cassé.
Bien évidement, je le répète, mes propos n’engagent que moi. Enquêtez vous-même, et dites m’en des nouvelles.
Et surtout, en France, l’enseignement est accessible à tous. Vous payez juste l’inscription, et vous étudiez. Chez nous, notre université ne peut accueillir tout le monde, il y a trop de bacheliers par rapport aux places disponibles à l’université. Du coup, toute insertion se fait via un concours.
Vous savez maintenant pourquoi autant d’université et d’institut privé fleurissent à Mada. Tous se disent « agrée par l’état », et il s’avère que souvent, l’université en question se résume à 2 ou 3 salles, aussi restreint que des bureaux. Les écolages par contre sont très chers.
Alors le petit bachelier qui a échoué aux concours d’Ankatso, et dont les parents sont trop modestes pour lui payer un enseignement privé, qu’est ce qu’il devient ?
Bien sûr,
il y a toujours la plus facile des réponses, surtout quand on est au pouvoir : « il est grand et vacciné, il n’a qu’à se débrouiller » (soupir)
Je ne m’identifie pas comme d’opposant au régime (s’il en existe vraiment), car je serais obligé de critiquer toutes les actions de ce régime. C’est impossible que tout soit mauvais, et je me préserve le droit de louer une bonne action.
Et surtout pas, je ne m’identifierais comme Pro-régime. Je leur demanderais seulement de contester mes informations.
Moi, je me considère libre de toute contrainte, et un simple patriote. En appliquant de mon mieux une expression d'un certain Mr FANANTENANDRAINY : « un homme ne peut avancer qu’en étant libre »
Quand chaque citoyen se préoccupera avant tout des intérêts de son pays, que de la main qui le nourrit (surtout les politiciens), notre pays se porterait mieux.
Salutations
