Hery ! azafady fa adinoko le tena zavadehibe !! ity no azo omena anao anio e ! ...somary mamely ny kelifingotra anay iany izy ty nefa tsy koà satria marina ny teny voalaza !!! ...merci less ra galasam fa ho vitatsika io a !! ho feno vitatsika ity tanana ty !!tsy ho ela de ho rakotra io !! ... AONA NY HEVITRAO TONTON ?? itazona zafisolo iany ve sa hiaraka amin'ny maro??
par Patrick Raharimanana Candidat, mardi 21 février 2012, 02:28 ·
Nous ne sommes pas sans savoir que Madagascar fut introduit dans le concert des nations dites modernes depuis environ un peu plus d’un siècle. Il eut méme un temps où l’on enseignait à nos enfants avec fierté que la Grande Ile n’était pas très loin du Japon à une certaine période de son histoire. Et si on prend l’année 1960 comme repère, il est très facile de constater que nous nous trouvons actuellement à plus de quarante ans d’expérience politique dans l’indépendance. Cela fera donc d’ici peu la moitié d’un autre siècle.
Face à un tel parcours et surtout en comparaison aux autres pays d’Afrique mal partis ou non, est-ce que nous ne sommes pas en droit de demander aux politiciens de tout bord et de tous les temps pourquoi ils nous ont amenés dans cette minable situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement ?
Je crois oui, et nous devrions le faire haut et fort. Mais avant de préciser comment et par quoi nous allons nous y prendre, reprenons quelques miettes philosophiques que nous aurions appris à l’école ou par la pratique.
Selon les précurseurs de la philosophie politique, l’état de droit est un fruit tardif de l’aventure humaine dans l’organisation sociopolitique. Avant cet état, il y avait eu l’état de nature.
Le fameux état de nature où l’homme est un loup pour l’homme dans l’application pure et simple du droit du plus fort. Et c’est pour avoir expérimenté cette situation catastrophique et chaotique de la guerre de tous contre tous que l’état de droit a pris naissance, pour éviter la destruction de la société elle-méme.
Quand nous avons appris cela d’une manière ou d’une autre, on nous a fait comprendre que cette époque est bien révolue. L’homini homo lupus de Thomas Hobbes est loin, très loin méme de notre société actuelle. On ne devrait plus faire éternuer Jean Jacques Rousseau dans sa tombe pour le remercier quand il avait dit que l’état de droit a pris naissance lorsque l’homme de la société moderne s’est confié à l’Etat pour défendre ses droits et ceux de sa famille. Jusqu’ici, je ne vous apprends rien, c’est tout juste un petit rappel. Mais c’est la suite qui est le plus intéressant.
En d’autres termes, et appliqué à notre propre situation, depuis que l’Etat existait à Madagascar on ne devrait plus avoir recours à ses propres moyens pour se défendre et défendre les siens dans la réalisation de ses droits. Car depuis le moment très loin lui aussi où le Fanjakana est né, son premier devoir est de protéger la personne et ses biens.
Et oui. Or, et à l’état actuel des choses, je n’oserais pas vous demander de vous promener seul dans certaines rues de notre chère capitale, et encore moins en pleine brousse pour ne pas courir le risque de se faire dépouiller méme en plein jour.
Pauvre de nous car Madagascar est devenu l’exemple par excellence de la corruption dès votre arrivée à Ivato avec une image très sombre de l’insécurité d’une manière presque absolue.
Est-ce qu’il nous est déjà arrivé à l’esprit de nous demander pourquoi nous en sommes là actuellement ? Pourquoi certains pays d’Afrique-la comparaison avec ceux de l’Europe et de l’Asie est dérisoire- avancent, alors que Madagascar ne fait que s’enliser dans le spectre d’un désordre très caractérisé ? ? Un seul exemple : est-ce qu’il vous étes en état de savoir pourquoi les noms des structures administratives changent à chaque régime : hier Firaisampokontany, aujourd’hui District, et après demain ce sera quoi ? Les nominalistes que nous aimerions étre croient bétement qu’en changeant les noms on change les étres…
Autrement dit, pourquoi et par ironie du sort, au lieu de progresser dans l’état de droit en sauvegardant les acquis nous sommes toujours chavirés pars des multiples changements qui ne produisent que le stresse et la confusion au niveau des choses sur tous les plans et à tous les niveaux ? Et pire des pires, en arrivant au pouvoir on se croit toujours plus intelligents que ses prédécesseurs. Qu’est ce qu’on fait : on démolit ce que ceux-ci ont effectué et on fait revenir la nation à la méme case de départ sinon à un autre niveau plus bas.
Pourquoi cela, je ne sais pas. Et vous, si vous le savez, aidez moi. C’est d’ailleurs une des raisons de cette intervention. Très sincèrement nous pouvons tous ne pas savoir car les problèmes de Madagascar sont tellement nombreux à un point tel que nous ne sommes plus en mesure d’y voir clair. Et en conséquence, nous ne sommes pas non plus à méme de trouver le point de départ de leur résolution.
Par contre, lorsqu’il s’agit de penser que Madagascar risque de ne plus se relever tellement on lui a fait descendre au plus bas de l’échelle, tout le monde peut étre d’accord.
Dans le désarroi de la situation politique la politique de l’Autruche ne résout rien. On pourrait penser aussi qu’un problème politique ne se résout que par le ou la politique. Peut-étre oui, peut-étre non ! Relevons quelque fahendrena malagasy » pour illustrer notre idée.
Sur le plan politique parce que nous y sommes, l’homme de la société traditionnelle malagasy disait : « Ny antsika sakelehina fa ny an’ny fanjakana lolohavina ». Mais c’est génial pour montrer l’importance de l’Etat en tant que garant de l’intérét général par rapport à l’intérét individuel. Jean Jacques Rousseau en serait content parce que cela fait partie des ses idées maîtresses de son Contrat Social.
Or, et malheureusement depuis la deuxième République, on a complètement désacralisé l’Etat qualifié à tort comme un appareil coercitif entre les mains d’une minorité pour servir son intérét. Je risque d’étre un peu trop négatif mais j’ai bien peur qu’un Etat puisse encore étre crédible à Madagascar tellement on l’a dénigré pendant seize ans au moins.
Sur le plan social, « ny tody tsy misy fa ny atao no miverina ». Héraclite ne dirait pas mieux avec son éternel retour. La roue de l’histoire n’est pas immobilisée. Heureusement, non si on regarde bien certains retours de manivelle spectaculaires sur le plan politique à Madagascar, plus d’un diraient « qui aurait pu penser que… »Et oui, plus d’un politicien et des grands, sont en train de vivre ce qu’ils ont fait subir à d’autres…Merci à la roue de l’histoire.
Et la croyance au « Tany masina » pour dire que les mauvais politiciens ne seront jamais impunis. Il y a des preuves sur ce point méme si beaucoup ne le savent ou n’y croient plus. Selon la croyance de l’homme traditionnel il y a toujours une épée de Damoclès pour ceux qui ont abusé du pouvoir qu’on leur a donné sur le plan politique.
Vous diriez que cela relève du domaine de la métaphysique. Et bien, oui, mais cela existe, Heureusement, bien heureusement, autrement qu’adviendrait-il au « valala tsy mandady harona » c'est-à-dire le commun des mortels dans sa simplicité et son impuissance ?
Terminons cette intervention en précisant qu’elle s’inscrit dans la suite logique du « Je ne regrette rien » publié dernièrement. En plus du fait que plus une situation est noire plus il nous faut trouver des portes de sortie si petites soient-elle.
La première se trouve du côté de l’économie : si Bemolanga réussit bien, en dix ans nous irions loin. Le Norvège peut étre tenue pour preuve : fort décollage économique après la découverte de l’or noir.
Mais on doit aussi et surtout braquer nos regards vers la culture méme si en agissant sous cet angle il nous faudra tabler sur des décennies. Qu’importe car les générations futures continueront ce que nous aurions commencé. Notre devoir à nous c’est d’abord de comprendre qu’il n’y pas de problème sans solution aussi grave qu’il puisse étre. Et pour s’y prendre il ne faut pas agir de manière isolée : « Ran’olo-tokana tsy mahavonto tany » disent las anciens. Parce que « izay mitambatra vato fa izay misaraka fasika » ary « izay mita be tsy lanin’ny mamba »…Ce sont des vérités simples mais on les a vite oubliée…Ce sont les nôtres, vous le savez. Et ce qui est encourageant c’est qu’elles sont toutes gardées dans nos mémoires collectives. Il s’agit tout simplement de les fouiller et de les appliquer dans la perspective d’un changement politique à Madagascar.
A titre de bouquet final je vous propose cette question :
Qui sommes nous et qu’est-ce qui est bien pour nous ? Ne laissons pas à d’autres l’occasion historique de se poser de telles questions. C’est à nous de le faire dès maintenant et pour demain.
17 février 2012
