L'effervescence gagne la Force d'intervention de la Gendarmerie nationale (FIGN), à Fort Duchesne, hier. Des éléments du camp font pression sur les autorités pour la publication de l'enquéte relative à l'histoire de la présumée somme d'argent distribuée par l'ancien président Ravalomanana aux forces de l'ordre.
« Nous donnons un ultimatum de 24 heures pour la publication des résultats de l'enquéte. Dix jours se sont écoulés depuis le bouclage de l'enquéte et nous ne voyons pas de raison pour ne pas divulguer les résultats », a lancé le lieutenant colonel Raymond Andrianjafy, chef de service opérationnel (OPS) de la FIGN, hier.
Entouré d'éléments armés, le lieutenant colonel Raymond Andrianjafy a lancé une mise en garde à peine voilée en cas de non-satisfaction de la demande. « Nous verrons si jamais les résultats ne sont pas publiés. Nous avons une stratégie pour faire face à cela », a-t-il continué.
Très tôt le matin, des éléments de la FIGN ont enfilé leur tenue de combat. Les armes à la main, ils ont mis en place un dispositif de défense de camp. « Jusqu'à maintenant, le dispositif est encore maintenu », a témoigné le général Viennot Zafera, commandant de la Force.
Depuis quelques semaines, une grogne s'est fait entendre à la FIGN. Des éléments du corps avaient accusé, à tort ou à raison, le général Bruno Razafindrakoto, commandant de la Gendarmerie, d'avoir reçu de l'argent de la part de l'ancien président Ravalomanana. Ils ont ensuite demandé le départ du « Faneva » après que ce dernier ait nié en bloc l'accusation. Ils ont ensuite réclamé une enquéte pour faire la lumière sur l'affaire.
Face à l'évolution de la situation, le général Viennot Zafera tente de calmer la situation. « Ces éléments ont agi avec le coeur. Ils ont encore jeunes. Mais tant que je suis là, cet ultimatum n'a rien d'officiel et seul ma déclaration compte », a-t-il souligné. « Je maîtrise encore le commandant du camp », a-t-il assuré.
Acte de déstabilisation
Le commandant de la FIGN affirme pourtant sa compréhension concernant la réaction des éléments de son camp. « D'après leurs dires, ils ont reçu des renseignements selon lesquels une attaque serait en préparation contre la FIGN d'où l'initiative de la défense de camp. Le général Claude Ravelomanana tente également d'apaiser la tension.
« Ils (les éléments de la FIGN) ont tenté d'attirer l'attention de l'opinion concernant leurs revendications. Mais il n'y a rien d'alarmant », a-t-il affirmé.
Le SEG indique également qu'il ne compte pas prendre de mesure spécifique, du moins pour l'instant.
« Tout dépend des résultats de l'enquéte et de la décision du gouvernement parce qu'ils (éléments de la FIGN) ont demandé la démission du commandant de la Gendarmerie », a-t-il indiqué.
Devant le développement de la situation, le général André Ndriarijaona, chef de l'état-major général de l'armée est également monté au créneau. « L'affaire ne me concerne pas. Mais je ne vois pas de raison pour ne pas divulguer les raisons de l'enquéte si celle-ci est bouclée », a-t-il déclaré à la presse dans l'après-midi.
Iloniaina Alain
Date : 04-03-2010
