Monsieur le Président, Permettez-moi tout d’abord de vous rappeler qui je suis. Je m’appelle Jean Marc KOUMBA, la personne que vous avez fait venir d’Allemagne en octobre 2001 pour assurer votre sécurité personnelle. Je suis celui qui a quitté son pays, y laissant biens, amis et famille - avec l’espoir d’étre dédommagé. Celui qui a fait toute la campagne présidentielle de 2001 à vos côtés, avec les risques évidents que cela représentait : votre bouclier humain durant les moments les plus chauds de cette période. Celui qui, malgré tout, est toujours resté loyal envers vous. Celui qui fut expulsé hors de Madagascar sous l’ancien régime et qui, malgré cette interdiction de séjour et le danger que cela représentait pour sa vie, est revenu deux semaines plus tard sur le territoire pour vous servir et servir Madagascar. Celui qui était, comme beaucoup de Malgaches, prét à se sacrifier pour vous. Celui qui - par amour pour le pays - s’est investi physiquement et matériellement en organisant des événements internationaux, pour faire reconnaître le sport et les sportifs malgaches à travers le monde, sans distinction de races ou de religion. Et tout cela d’une manière complètement désinteressée.
Celui enfin, que vous avez, sans autre forme de procès remercié – pardon, expulsé – de son pays d’adoption un 26 mars 2005, l’obligeant à partir en 24 heures – si le délai légal d’expulsion pour un grand bandit est de 48 heures -, le contraignant au silence en le dépossédant de son passeport allemand ; sans un euro en poche, sans aucune aide pour couvrir les pertes materielles engendrées par cette expulsion. Et je ne parle pas du plus grave : les dommages psychologiques inguérissables subis par ma famille et moi-méme.
Certes, je ne suis pas aussi grand croyant et proche de Dieu que vous l’étes, il n’en reste pas moins que je le suis (croyant). Or, à la facon dont on se fait renvoyer un jour de Pâques, après tous les services rendus, abandonnant en 24 heures famille et amis mais surtout - comme vous le savez – une femme enceinte (de jumeaux), il y a de quoi perdre la foi, car me diriez-vous, c’est inhumain, voire diabolique.
Vous le dites si bien : «ne crains rien, crois seulement». - Moi, je crois en un Madagascar enfin libre et prospere, je crois en une jeunesse forte et consciente, je crois en mon avenir, et je crois en Dieu. Il est dit que les gens qui font le Mal récoltent le Mal, et ceux qui font le Bien récoltent le Bien.
Je suis comme vous, je ne connais ni l’ingratitude ni l’injustice. Aussi voudrais-je vous remercier pour l’immense honneur que j’ai eu d’étre à vos côtés pendant près de 4 ans, et de voir et d’entendre ce qu’il fallait.
Que Dieu bénisse mes frères et amis malgaches et que Dieu bénisse Madagascar, mon pays d’adoption.
Jean Marc KOUMBA
Amin'izao fotoana izao dia vola be tsy toko tsy foroana no lanin'i Ra8 @ garde du corp any Afrika satria mahana ny mpanao ratsy.
