Le fruit est-il mûr ?
Tous les indicateurs sont au rouge pour ce qui est de l’ambiance politique à Madagascar. Ce qui ne veut pas forcément dire que la situation va exploser. Quelques feux de paille ici et là, savamment entretenus et ravivés par les uns et les autres de temps en temps, en faveur de déclarations individuelle ou commune. Il s’agit de groupes qui, même s’ils se réclament de parler au nom de tous, ne représentent finalement qu’eux-mêmes.
Notre pays est celui de l’attentisme et de l’opportunisme permanent. L’un ne va pas sans l’autre généralement. Ainsi, de tous les régimes qui se sont succédé à la tête du pays, on attend d’abord qu’ils fassent leurs preuves. Ils fixent généralement leurs délais aussi irréalistes que démagogiques. Les six mois au bout desquels des résultats palpables devraient se faire sentir se transforment en quelques années puis en mandats. Et re-belote pour des années de gesticulations ridicules, de promesses vaines et de déclarations à l’emporte-pièce sur tout et rien. La population en général et l’électorat en particulier, infantilisés comme il n’est pas permis de le faire, et de la manière la plus indécente possible, attendent. Non pas son heure de gloire ou que sonne le glas pour les menteurs invétérés de la politique, mais celle où le fruit mûr pourrait tomber de lui-même. Non pas pour être consommé, car généralement il est déjà très pourri de l’intérieur.
Mais la question fondamentale qui se pose est de savoir si le fruit est actuellement mûr sur le plan politique. Sur le plan social, il ne fait aucun doute que la fracture est réelle avec ce fossé grandissant entre les riches et les pauvres. Sur le plan économique, les statistiques et les chiffres officiels de la croissance sont largement démentis par des réalités qui témoignent que plus rien ne semble être maîtrisé. Et ces annonces de nouvelles priorités qui n’ont pas été identifiées comme telles dans le Map le témoignent. Sur le plan de la sécurité, le flou artistique entourant la définition du concept de la défense nationale s’ajoute à la confusion et à l’insécurité marquées par la recrudescence des actes de petit et grand banditismes quand les autorités donnent une importance démesurée et s’en prennent de manière musclée à des politiciens de rue dont le caractère inoffensif n’a d’égal que leur peu de capacité de nuisance. Sur le plan administratif, le rouleau compresseur du parti majoritaire balaie tout sur son passage pour installer des auxiliaires obéissants et flagorneurs. Sur le plan des affaires, il n’y a de place que pour ceux qui ne représentent aucune menace à l’endroit d’intérêts bien précis ou qui ont la chance de graviter, par sympathie politique ou par parenté, dans les hautes sphères du pouvoir.
Mais que les choses soient claires, le fruit mûr en question peut représenter plusieurs entités à l’heure actuelle. Il ne peut pas seulement s’agir des tenants du pouvoir. L’opposition comme la population peuvent aussi être considérées comme des fruits mûrs. Car l’arrivée à un point de maturation peut être prise dans plusieurs sens de l’expression. La maturation peut être mauvaise ou bonne, péjorative ou favorable. De plus, tout dépend du fruit en question. Comme la pomme ou la poire. Ces deux fruits par exemple font l’objet d’expressions et de commentaires imagés et ils renvoient à des références populaires et traditionnelles. Lequel s’applique à qui ?
V.R.
TSy hay intsony izany izay marina e!!Ary maninona moa raha asiana lopy e!!
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