Société
Marc Ravalomanana. Tous les ans, près de 75 000 jeunes filles et femmes meurent suite à une IVG (Interruption Volontaire de Grossesse).
Refus catégorique à une loi autorisant l’avortement
« Non à l'avortement ! Il n’est pas question d’autoriser cette pratique. La vie est un don de Dieu », déclare le Président Marc Ravalomanana lors de son passage à Morondava, dans le Menabe, vendredi dernier. «Je sais qu’il y a des gens qui essaient de faire passer un projet de loi sur l’avortement. Mais je ne permettrai jamais sa dépénalisation », souligne le Chef de l’Etat.
En janvier dernier, l’Eglise catholique, à travers l’archevêque Odon Marie Arsène Razanakolona, a aussi condamné catégoriquement ce projet de loi sur l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG).
Peine
En l’état actuel des textes, l’avortement, même après un viol, est interdit à Madagascar. Cette pratique est condamnée par la loi, sauf peut-être pour les cas d’avortement thérapeutique, quand la vie de la mère est en danger ou si le fœtus présente une malformation grave mettant en péril l’enfant à naître. D’ailleurs, toutes les personnes contribuant de près ou de loin à une interruption volontaire de la grossesse (la personne concernée, le médecin, la sage-femme, la matrone, le conjoint, les parents…) sont passibles d’une peine, allant de 6 mois à 10 ans, suivant leurs responsabilités.
Clandestinement
Apparemment, sans tenir compte de cette éventuelle peine, beaucoup de jeunes filles et de femmes ont recours à l’IVG. Malheureusement, tous les ans, près de 75 000 d’entre elles perdent la vie suite à de telles interventions, souvent pratiquées clandestinement hors formation sanitaire et sans assistance médicale.
En fait, la loi sur l’avortement constitue un grand débat de société. Jusqu’à présent, en effet, l’utilisation des méthodes contraceptives, même celles dites naturelles, reste encore relativement faible. Aussi les grossesses non désirées sont-elles très fréquentes. A preuve, une adolescente de moins de 15 ans sur 10 se retrouve déjà avec un enfant dans les bras. Ces jeunes filles sont devenues mères malgré elles. Très tôt, elles devraient assumer et supporter des rôles et des charges beaucoup trop lourds pour leur âge.
v.a.
midi madagasikara
16/06/2008
