POLITIQUE
Décentralisation
Polémique autour de l'élection des chefs de région
L’annonce de mode d’élection des chefs de région suscite des commentaires défavorables. Le porte parole du MFM et Moxe Ramandimbilahatra se sont prononcés sur la question.
Moxe Ramandimbilahatra, président national du Teza, n’a pas souvent la langue dans sa poche.
L'annonce de l'élection des chefs de région au suffrage indirect par Yvan Randriasandratriniony, ministre de la Décentralisation et de l'aménagement du territoire suscite des réactions, plutôt négatives. La déclaration, à la veille des régionales, ne laisse pas les acteurs de la vie politique indifférents.
«
Nous assistons à un retour au centralisme », déclare Olivier Rakotovazaha, secrétaire général du Mitolona ho an'i Fandrosoan'i Madagasikara (MFM), hier. «
On a l'impression de revivre le Front à l'époque socialiste », poursuit-il.
À entendre le secrétaire général du MFM,
le processus de décentralisation et de la mise en place des régions est « bousculé ».
«
Celui-ci ne permet pas de refléter le vrai choix de la population », a-t-il reproché.
L'Observatoire de la vie publique (Sefafi) émet également quelques remarques sur la déclaration du ministre. «
L'élection des responsables des collectivités territoriales décentralisées au suffrage universel direct est un principe de la décentralisation », a confirmé Jean Eric Rakotoarisoa, spécialiste en droit constitutionnel.
Jean Eric Rakotoarisoa affirme que « des responsables dans certains pays qui appliquent la décentralisation sont élus au suffrage universel direct ». Il prévient que «
l'initiative gouvernementale pourrait conduire à une coupure du lien entre les élus et la population. «Cette dernière pourrait être tentée de rappeler qu'elle ne les a pas choisis », a-t-il mis en garde.
Moxe étonné
Devant le choix du gouvernement, Olivier Rakotovazaha se pose des questions quant à l’impact de la décision sur le fonctionnement des institutions. «
Nous aurons donc des chefs de région élus par de grands électeurs en face des
maires élus au suffrage universel direct. Quel sera le poids des premiers face aux seconds ? », se demande le secrétaire général du MFM.
Des remarques proviennent également du camp du pouvoir. Moxe Ramandimbilahatra, conseiller du président de la République, se dit « étonné » du choix du gouvernement. « Il fallait élire en même temps les chefs de région et les conseillers régionaux », soutient-il.
Devant la nouvelle option de l'Exécutif, le conseiller du président de la République propose une autre solution. « Il faudra faire élire les présidents de région par les conseillers régionaux », suggère Moxe Ramandimbilahatra, avant de réclamer la tenue de la consultation populaire pour choisir les présidents de région avant les sénatoriales.
Iloniaina Alain
Date : 04-03-2008
