A la 174e place au dernier classement de la fédération internationale, Madagascar perd du terrain. En un mois, le football malgache a retrogradé de six places suite sans doute à la lourde défaite subie face au Gabon (0-4) dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2008. La Grande île qui n’avait connu ni la moindre guerre civile, ni une quelconque invasion étrangère depuis belle lurette se trouve dans ce classement mensuel juste devant l’Afghanistan dont tout le monde connaît l’histoire et une certaine Papouasie Nouvelle Guinée.
Une honte pour un pays qui vit dans la quiétude totale et qui regorge 18 millions d’habitants mais n’arrive pas à dénicher, tout au plus, 22 joueurs capables de porter haut le flambeau national. Flambeau National!. Au fait, qui se soucie effectivement du sens de ces termes, sur le plan footballistique ou sportif? Personne. La preuve, aucun candidat en lice aux futures élections présidentielles n’a pris la peine de mettre le sport parmi les points forts de son programme, à l’exception peut-être de Lahiniriko Jean. Ce dernier, dans l’édition d’hier de “Midi Madagasikara”, est le seul sur les 14 prétendants à avoir mis en exergue comme programme “la professionnalisation dans le domaine du sport”. Mais une partie de la population sportive s’interroge sur la volonté de l’ancien homme fort de la chambre basse qui durant son règne a été vu rarement sur les tribunes.
Seule certitude, pendant la période de la propagande, les sportifs de tous bords et de toutes catégories et ce jusqu’au fond fin de la brousse seront “asphyxiés” de tournoi et d’équipements. Une fois les lampions des élections éteints, chacun retrouvera sa galère quotidienne.
Avec cette pratique, il n’est pas étonnant que le sport Roi du pays, en 46 années d’indépendance, demeure l’éternel absent à une phase finale de la coupe d’Afrique des nations. L’actuel président de la République promettait en 2002 qu’il va se pencher particulièrement sur le ballon rond. Pourtant 4 ans après, la discipline favorite des Malgaches, voire le sport en général, garde toujours son statut d’antan: le dernier souci du pouvoir.
