Source: courrier de madagascar www.courrierdemada.com
Écrit par Bonaventure
Lundi, 03 Mai 2010 13:44
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Sa duplicité de langage, sa versatilité, ses fréquents volte face agacent maintenant ses interlocuteurs, notamment les médiateurs et le Président hôte, Jacob Zuma. Ce dernier a prononcé une phrase désormais célèbre dans les couloirs de la SADC et de l'Union Africaine, "Andry Rajoelina does not know what he wants", une vraie gifle pour la Nation Malgache ; on change d'avis dans une méme nuit, on accepte de revenir dans 15 j à Pretoria pour régler définitivement la crise et le lendemain on annonce un échec et un retour en arrière.
Objectif de l'Armée : la reconnaissance internationale avant le 26 juin
L'armée sera- t-elle alors à la hauteur des espérances du peuple et garantir la neutralité en ne soutenant aucune mouvance et défendre les valeurs républicaines et l'intérét supérieur de la Nation ? En tout cas elle ne veut pas siéger dans un gouvernement militaro civil où les nominés risquent d'étre ajoutés aux sanctionnés. De source autorisée, Andry Rajoelina leur céderait 14 places dans ce futur gouvernement ; les responsables militaires iront donc d'abord écouter le Président de la HAT, avant de proposer leur propre feuille de route qui est :
- le retour avant le 26 juin de la reconnaissance internationale, date anniversaire du 50e anniversaire de la création de l'Armée Malgache où elle souhaiterait défiler avec fierté et la téte haute en présence des représentations étrangères
- la participation officielle de Madagascar aux festivités du 14 juillet 2010, où l'armée devrait en toute sérénité et en toute souveraineté défiler la téte haute aux cotés des 17 autres pays
Selon les indiscrétions de ce jour, l'armée a réclamé une feuille de route claire mais ne l'a pas obtenu. Elle aurait alors donné comme choix uniquement :
- soit Andry Rajoelina retourne à Pretoria dans quinze jours comme le GIC l'a convenu,
- soit un Directoire militaire se formera tout de suite en cas de refus de ce dernier, avec comme objectif la mise en place d'une transition dans l'esprit consensuel et inclusif de la charte de Maputo. Mais de toutes les façons, le gouvernement Militaro-civil est donc déjà mort né, et Andry Rajoelina est au pied du mur.
L'Union Européenne clôture ses consultations et sanctionne
.Dans quel pays on est ? s 'interrogent les diplomates occidentaux et surtout ceux de la SADC, si les dirigeants politiques Malgaches ne respectent plus ni les signatures ni la parole donnée, comment faut-il considérer tous ceux qui se disent responsables de la gouvernance ? Ce n'est pas digne d'un comportement d'homme d'Etat ; ce n'est donc encore qu'une fuite en avant. Il actionne son plan B et continue à emprunter un chemin unilatéral et c'est ce que craignait la commission de l'Union Européenne. Elle a de ce fait décidé de clôturer toutes les consultations sur le dossier Madagascar et d'appliquer à partir du 15 mai des sanctions qui vont encore aggraver la souffrance des Malgaches avec toutes les conséquences qui s'ensuivent. L'UE précise bien dans son communiqué que c'est l'unilatéralisme de TGV qui est la source de blocage et non autre chose ; il a accédé au pouvoir par des moyens extra constitutionnels, c'est ce qu'on semble oublier.
Les efforts de la France
Mais il faut aussi rendre à César ce qui est à César, c'est à dire louer les efforts de la France qui a réussi à faire revenir Andry Rajoelina à la table des négociationt. Ils l'ont peut-étre appâté par cette fameuse feuille de route qui en fait n'est qu'une pâle version simplifiée et remaniée de la charte de Maputo.
C'est le méme procédé qu'on a utilisé pour convaincre Andry Rajoelina de venir à Addis Abeba par le biais d'un fameux accord de Ruel-Malmaison en lui présentant un schéma de partage de sièges avec Didier Ratsiraka quand il y a eu le fiasco à l'assemblée générale de l'ONU ; la suite on la connaît.
