Poème pour cadeau d’investiture

1. xxx ( 21/03/2009 11:33)
Angelina Soamininala
Rue des Valeurs Ancestrales
Madagasikara

Andry Rajoelina
Place du 13 Mai
Antananarivo


Objet : Poème pour cadeau d’investiture.

Titre : Souviens-toi !

Anjanapara, Betafo Vakinankaratra,

le 21 Mars 2009



Cher Andry,


"Souviens-toi !"


Nous nous sommes connus sur les bancs de l’école.
Je me souvins de toi et même de tes paroles

Tu n’étais point doué mais plein de vitalité

« Quelle beauté, quelle beauté »,

Garçons et filles t’enviaient.


Autour de toi gigotaiet une pullule d’admiratrices

Devant, derrière, même dans les coulisses

Tes traits fins, tes cheveux lisses ont fait fondre le cœur des jeunes filles

De modestes et de bonnes familles.


Quant à moi, je planais, je rêvais de quitter ces bancs

Partir loin, suivre vents et marrées et traverser les océans

A l’inverse de toi, ma peau est foncée, mes cheveux bouclés

J’ai confiance en moi et je ne t’ai jamais guerre enviée



Tout nous sépare mais une chose nous uni

Le sentiment d’être né pour un destin précis

Chacun sa route nos destins n’étaient pas liés

Tu étais DJ, et moi, je sillonnais le monde des quatre côtés


Bien des années plus tard, nous nous sommes croisés

Ton nom a changé, tu es désormais TGV

Grand chef d’entreprise, dit-on de toi

Femme d’affaires, dit-on de moi



Les journaux, les magazines raffolent du petit Roi – Injet, panneaux et même Trophet

Rien ne semble t’avoir échappé !

Quand à moi, plus discrète mais les rêves ne m’ont jamais quittés

Revenue sur mon Ile, la tête bien pleine et remplie de projets



Investir, construire, développer, innover

Tels étaient mon mentor et l’objet

De ce retour, longtemps planifié

Longtemps désiré


Le « Grand » homme d’affaires, tiré à quatre épingles est bien costumé

Je retrouve un TGV, version luxe et décomplexé

La femme d’affaires privilégiée,

Invitée d’honneur, j’ai enfin pu assister

A un des ces évènements, que bien sur tu as créés


Ce soir-là, nos regards se sont croisés

Ton regard insistant, clairement indiquait

Que tu as reconnu en moi quelque chose de familier


Malgré l’affichage, le bling bling et bonnes apparences

J’ai vu à travers toi, la même vieille arrogance

Non ! Pas à mon égard mais à ceux qui t’entourent

Car en me regardant, tes idées courent

Tu cherches mon regard, qui l’eût cru ?!

Mais depuis, nos regards ne se croiseront jamais plus !


Malgache, patriote et fière de l’être

Je mise sur du concret et jamais des « peut-être »

Mais à maintes reprises, mes projets s’enlisent

Ont fait l’objet

D’obstacles innombrables

Mais vite, j’ai compris qu’hélas dans mon pays, il ne suffisait pas d’être capable


Mélange des genres, politique, religion, corruption

De quoi faire trembler ceux qui comme nous– porteurs de bonnes intentions

Je chéris mon pays du plus profond de mon être

Mais au fil du temps,le concret est devenu « peut-être »


Enragée, révoltée de toutes ces injustices

Je me lève, je refuse et je milite

Toi et moi savions que nos dirigeants nous tournaient le dos

Démocratie, liberté, n’étaient que de vains mots


Ma résistance commence par le boycott des produits Tiko

Pas question d’en consommer à la maison comme au bureau

Outragée, révoltée, je refuse toute proposition

De certains membres du Gouvernement d’adhérer à leur position


Notre pays et ses ressources et nos valeurs ancestrales

Seuls socles d’un Tanindrazana idéal

Et je continue à rêver d’un monde meilleur pour mon peuple

Alors je ne puis me taire, je ne puis rester neutre


Puis, vint ton avènement à la Mairie de Tana

J’ai imploré les ancêtres pour que ce soit toi

Traits fins mais moins lisse tu te bats

Pour plus de justice et plus de débats


Désormais, je te suis virtuellement mais je te soutiens autrement

En coulisse, j’élève la voix pour que l’on nous entend

Dialogue de sourd, c’est la loi du plus fort

Mes nuits sont blanches et jamais je ne m’endors


En dehors des affaires, Sarah, Maika, les rumeurs à ton égard vont bon train

Que ta lutte est personnelle et que tu n’iras pas loin

Adepte des faits et non des rumeurs

Je ne percevais pourtant en toi, aucune rancœur


Tu cries liberté, tu cries justice

Tu cries démocraties et partout tu t’immisces

Je te soutiens et je m’accroche à mes rêves, je continue dans ma lancée

Bâtir, construire, développer, créer


Au fil du temps nos rêves s’éloignent

Moi je rêve de valeurs et toi de « règne »

D’ailleurs avons-nous jamais partager les mêmes rêves

Tiré à quatre épingles, tu n’admets aucune trêve


Tu es comme un livre fraîchement imprimé

Beau, lisse, mais qu’as-tu à raconter ?

L’habit fait le moine

Et en blanc tu te proclames

Chef d’un Etat, maintenant sans âme

Et aucun état d’âme

Avec toi se sont envolées les valeurs ancestrales

La démocratie par les violences bestiales

A l’égard de tes aînés, quand bien même ont tort ou sont ignorants

Méritent le respect, car tu n’es qu’un enfant


Le « mal » est chassé, le mal est vaincu !

Songes-tu un instant que tu as aussi perdu ?

Quelles sont tes marques, quelles sont tes valeurs

Tes partisans semblent n’être que des pilleurs et des voleurs


Pillage économique, pillage politique

Pillage constitutionnel, pillage intellectuel, pillage évangélique

Telles sont les s seules images imprimées dans nos mémoires

Et a jamais tu les a inscrits dans notre histoire




La loi du plus fort que jadis tu combattais

Est devenu ton mentor pour mieux régner

Tu n’instaures la peur et l’angoisse

Devenu petit à mes yeux, tu as perdu ton « class »


Mais où emmènes-tu notre pays, et vers quel transition ?

Quand on sait aujourd’hui que tes valeurs reposent sur l’adhésion des bataillons ?

Alors contre toi, je m’insurge et j’entre en résistance

Tu confonds nos valeurs à celles de la France


L’unité de notre peuple et nos valeurs communes ancestrales

Même si elles te semblent futiles et banales

Doivent prévaloir sur les sentiments de haine et de soif de vengeance

Tu as causé en nous un ressentiment immense

Alors à toi, je dis clairement, Vive la résistance !


Tu peux m’arrêter, me crucifier un soir ou un matin

Dans ton armée, je deviendrai un mutin

Tu peux m’arrêter me torturer

Mais tu n’auras jamais ma liberté !


Tes menaces assombrissent le ciel de notre Grande Ile

Sache que ton audace aura été futile

Aux dix sept millions huit cent autres malgaches

Hélas !

Car ton avènement ne fait l’objet d’aucune légitimité

A nos yeux comme à ceux de l’ étranger


Dans mon petit village d’Anjanapara, rien ne nous lie, tout nous sépare

Nos vies sont rythmées par le culte des ancêtres et l’élevage de zébus

A la grande capitale tu t’insurge et tu te prépares

Ta vie est rythmée par le culte d’internet et la pratique de tous les abus

Y compris l’abus de pouvoir


Le comble de ta trahison et que tu es devenu « be rahonana »

Et que notre cher Oncle et jadis respecté Ratsirahonana

Soit un des instigateurs de cet ignoble coup d’Etat

Mais, toi et moi le savons, l’argent rend aveugle et ça va de soit.


Alors derrière toi tu as rassemblé

« Has been », vengeurs, crocodiles et grands frustrés

Je souhaite que ta victoire soit éphémère

Du bling bling au blah blah tu ne peux te taire


A mon peuple, je dis réveillons-nous

Restons Uni, restons debout

Car tu peux nous arrêter, tu peux nous crucifier

Tu n’auras jamais notre liberté !



Puisque nous ne sommes plus sur les bancs de l’école

Puisque nous ne sommes plus du même rang

Puisqu’il ne reste plus rien de nos idéo communes – et rien de ta parole

Chacun sa route, mais nous jouons désormais dans la cour des grands


Alors Je te défie et je te dis :


Vive les valeurs ancestrales ;

Vive les valeurs démocratiques universelles

Tu grilles les étapes, tu poses des ultimatums

Tu pilles la Constitution et tu refuses un referendum


Je te défie et je te dis :


Vive Notre Nation Unie

Et ma résistance a commencé par

Une lettre aux Nations Unies (lien)


Même si partout, on inscrira ton nom

Dans notre esprit et nos cœurs, tu n’es pas Président

Par ton mépris, notre Tanindrazana est pointé du doigt

Tu bafoues l’ordre, tu bafoues le Droit


Je t’observe et je t’analyse, mais….ma parole

Tu ne laisseras dans ma mémoire que le souvenir d’un petit camarade, pas très doué

Sur les bancs de l’école


Toujours tiré à quatre épingles et costumé, trait tirés et teints moins frais

Tu es loin d’être celui que tu parais

Tu as perdu le sens des réalités

A l’Ambassade du pays de Voltaire ou tu as séjourné

T’as t-on au moins prévenu qu’un « bien mal acquis n’en profite jamais ?! winking smiley





De la part Angelina Soamininala

du petit village d’Anjanapara




Post Scriptum : Ceci est le sentiment des quelques millions de malgaches à qui tu as refusé la liberté de s’exprimer !
novalian'i Oay ny 21/03/2009 12:46
2. roxanaha ( 21/03/2009 11:57)
ary tena manan- talenta ny malagasy an!!!! :D :D :D
3. ifiona ( 21/03/2009 12:09)
hitako tao @ sobika ary be no nankafia azy. milay an!!!!


tokony tonga eo ambany mason'i tgv io
4. Oay ( 21/03/2009 12:46)
Mahafinaritra ilay poeta ary zava-dehibe satria tsy ny rehetrarehtra no manana izany talenta izany!
Olona nianatra ihany koa no namorona azy satria tenin'i Molière no naoratany azy! ary ny mbola manaitra ahy ihany koa d iray dabilio izy sy Andry Rajoelina ary izy d nahita fa dondrona noho izy i Andry Rajoelina, rehefa izany ary d satria dondrona ity TGV ity ka mino aho fa tsy tokony atao mahagaga intsony raha atao hoe tsy voahevitra ny zavatra ataony fa ny mampalahelo d hoe olona nahita fianarana toa ity mpanoratra ity kanefa d entin'ny fo rehefa mijery zavatra fa tsy mampiasa saina.
Manazava aho tokony azava tsara amintsika aloha fa fanonganampanjakana ny nataon'ny TGV, fa na inn holazaintsika na inn d mbola averiko fa fanonganampanjakana nataon'ny tandrefana iny fa mpanantanteraka fotsiny ny TGV.Ny tena marina d hoe nanararaotra an'ilay hetsika ny tandrefana hanalana an'i Marc Ravalomanana satria tadidio fa ilay 35.000.000 $ anie ka efa tsy narotsakin'ny FMI satria nividy an'ilay fiaramanidina iny i Marc Ravalomanana é!
Amin'izao fotoana izao d satria tsy milamina ny tany d ny tsy maintsy atao ary hankasitrahan'ny tandrefana d ny famerenana ny filaminana ka hamerenana izany filaminana izany d tsy maintsy manao didin'ny be sandry aloha, diniho @ saina tony ry reto a! Mbola averiko fa situation exceptionnelle mésure exceptionnelle ary za en tant que démocrate d tsy mi-approuvé ny zavatra ataon'ny TGV fa kosa za mihezaka mi-comprendre sans le justifier hoe inn no mahatonga an'izao.
Mbola averiko fa ny tandrefana ainy ny manao vazaha mody miady.
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