Le doute s’installe dans le camp d’Andry Rajoelina
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Certains signes montrent que le doute s’installe désormais dans le camp d’Andry Rajoelina suite à la démonstration de force du camp adverse hier alors même que tous les médiateurs internationaux sont désormais à Madagascar.
En effet malgré l’appel à la ville morte hier et la pluie diluvienne causée par le cyclone Gaël, la foule est venue en masse au stade de Mahamasina. Depuis les pro-TGV apparaissent de plus en plus frustrés, et inondent les ondes de menaces et d’intimidations. Cela alors même que les médiateurs appellent à ne pas surenchérir davantage et à dialoguer.
Menaces
D’après l’éditorial du quotidien Madagascar Tribune, le rassemblement du TIM et des sympathisants du régime Ravalomanana d’hier a fait l’objet de toutes les diabolisations de la part du camp d’Andry Rajoelina sur la Place du 13 mai et sur les ondes. Les artistes de renom qui devaient animer la manifestation ont dû y renoncer de peur pour leur sécurité, de peur pour leur vie, leurs biens et leur activité. Les responsables des écoles catholiques de la capitale eux aussi ont été contraints de prendre des décisions. Ils ont dû décréter la fermeture des établissements relevant de la Direction des écoles catholiques (DIDEC) du diocèse afin d’épargner les parents de davantage de soucis. Le quotidien ajoute que certains directeurs d’école ont même été taxés d’être immoraux et complices des tueurs dans le carnage du 7 février à Antaninarenina. Selon le journal, ce sont la liberté de circulation, la liberté d’entreprise, la liberté de pensée, la liberté de réunion, la liberté de fréquentation ou encore la tolérance qui sont remises en cause par ces actes d’intimidation.
Un mouvement qui perd de sa popularité
D’après des témoignages recueillis par le site d’IRIN, un journal de nouvelles et d’analyses humanitaires, le mouvement d’Andry Rajoelina apparaît de plus en plus extrême et certains ne s’identifient plus à une démonstration légitime au début qui prônait plus de démocratie, de liberté d’expression mais qui a abouti à une véritable tentative de Coup d’Etat.
L’option de la rue
Devant la démonstration de force du camp adverse et le refus de certains de ses partisans de le suivre jusqu’au bout pour renverser le pouvoir, Andry Rajoelina maintient sa stratégie de départ, il est de nouveau allé manifester sur la place du 13 Mai et la nomination des ministres de son « gouvernement de transition » se poursuit. Il a aussi dénigré la foule venue au stade de Mahamasina, en déclarant d’après l’AFP que les manifestants avaient été payés et “emmenés par camion et par bus”. “Je ne leur donne pas tort. Prenez l’argent ! Ce qui est gagné aujourd’hui permet de manger aujourd’hui”.
Face à ce jusqu’au boutisme assumé d’Andry Rajoelina, qui s’entête à vouloir entretenir une opposition frontale au président, beaucoup s’interrogent si la politique de la rue n’est plus finalement que sa dernière carte. En effet suite à la manifestation de masse d’hier, certains pensent qu’il ne parviendra pas par le dialogue réclamé par les médiateurs internationaux, à justifier l’illégitimité du président et à atteindre son objectif final : la chute du pouvoir.
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