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L'expulsion constitue la forme élaborée et civilisée des goulags, des pelotons d'éxécution et des disparitions corps et biens. Le bûcher, l'échafaud ou l'"in pace" (emmuré à perpétuité, à l'eau et au pain sec) punirent, il y a bien longtemps, le pire des crimes : plus grave que le crime de lèse-majesté, l'atteinte à la pensée unique, politique ou religieuse.
La tolérance a mis du temps pour devenir une idée politiquement correcte. Comme toutes les qualités, elle ne s'inculque que par des siècles de culture ou des années d'éducation, et non par une brusque illumination ou une opération du Saint-Esprit. Quand Mugabe adopte les coups et blessures, bref le full contact, comme la forme adéquate de dialogue avec son opposition, ce n'est pas que le Zimbabwe soit un pays de sauvages, il est seulement attardé.
Un jour (lointain) viendra où la nation de Mugabe se pliera à la loi de l'humanité: on ne peut empêcher l'esprit humain de carburer, ni l'homme d'avoir des idées et même, de mourir pour elles. On peut baillonner un homme, il n'en pensera pas moins. L'intolérance est l'arme des faibles qui, au lieu d'habiller leur nudité, brisent le miroir. C'est pour cela que comme l'intégrisme, les dictatures ne sont pas éternelles.
Mamy Nohatrarivo 18-05-2007
