La Gazette 16/12
1. xxx
(
16/12/2006 11:01)
PLEIN GAZ
Délire ou désir : Perquisitions, arrestations, limogeages, inflation....
L’année 2006, ainsi que le premier mandat de Ravalomanana s’achèvent comme ils ont commencé. Plus exactement, en beauté. Merci, en tout cas, à Fidy, Pety et consorts d’avoir donné un peu d’ambiance à cette période de fêtes de fin d’année. Une période qui s’annonce triste, mais rendue, in extremis, gaie, voire festive, par les agissements de ces gaillards. Aussi, l’épopée du général et l’odyssée du maire de Fianarantsoa, alimenteront les conversations dans les chaumières qui sont depuis longtemps déjà, garnies de sapins synthétiques rabougris, sortis du grenier et acquis, pour la plupart, avant la grande crise de 2002. Car après…
De par tous ces événements pittoresques, il est donc sûr que l’on rigolera jusqu’au réveillon. Et avec un peu de chance, on aura droit à d’autres divertissements du même genre après la Saint-Sylvestre, car ce feuilleton sur ces perquisitions, ces interpellations, etc., va certainement se poursuivre. Un feuilleton qui, à ce rythme, pourrait avoir plus de succès que « Feux de l’Amour », diffusé quotidiennement sur TVM.
En attendant la suite ou la fin de cette histoire dramatique et burlesque à la fois, préparons à fêter consciencieusement Noël, la cinquième édition sous ce régime de Ravalomanana. « Mais il n’y a rien à préparer ! », diront, à juste titre, certains. En effet, cette année, l’inflation a agi comme une arme de destruction massive. Néanmoins, quelques-uns en sont épargnés, car ils sont régulièrement gâtés par un Père Noël dont la hotte est bourrée d’espèces sonnantes et trébuchantes, parfois d’origine non contrôlée.
Cependant, tous les Pères Noël ne sont pas des pourris ; le nôtre, le vrai, le généreux, a malheureusement disparu, perdu de vue depuis belle lurette, un SDF, un gueux, un « Quat’Mis » en puissance. Wanted ? Non ! Surtout pas aussi de prime pour sa capture, SVP ! Moralité : à chacun son Noël.
Devant une telle situation, inutile de se rebeller. En effet, hausser la voix, dénoncer sur tous les toits que le pays va mal, très mal, peut amener les autorités à ordonner un mandat de perquisition concernant votre habitation, votre cour, etc. Ce qui est arrivé, hier, à Alain Ramaroson qui a vu son domicile perquisitionner, et ce pour la seconde fois. Celui-ci est, paraît-il, « susceptible de porter atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et complicité » (sic).
Re-moralité : du calme les mecs ; il est fortement aujourd’hui déconseillé de tacler le pouvoir ; mieux vaut passer tranquillement Noël chez soi le ventre vide que croupir à Antanimora.
Franck Raharison
------------------------------------------
Patrick Ramiaramanana : Démenti et… confirmation
Qu’on dise que la population en a marre de la politique, les Tananariviens, eux, ne s’intéressent pas moins à la vie de leur cité.
A preuve, les vifs commentaires enregistrés hier à la suite de notre article annonçant l’imminence du limogeage du maire de la capitale. En tout cas, le bureau exécutif, par l’intermédiaire du maire adjoint, Edouard Randriamanantena, nous a remis un communiqué démentant totalement ce que nous avons rapporté dans notre édition d’hier.
« Suite à l’article parue dans La Gazette de la Grande Ile dans son édition du vendredi 15 décembre 2006 à la une, en 3ème page et à la 8ème page, intitulé « Patrick RAMIARAMANANA, limogé ! », le Bureau exécutif de la Commune Urbaine d’Antananarivo tient à apporter les précisions suivantes :
- Il n’y a eu ni démission ni dissolution d’un ou de l’ensemble du bureau exécutif.
- L’ensemble du bureau Exécutif reste solidaire avec Monsieur Patrick RAMIARAMANANA, Maire de la Commune Urbaine d’Antananarivo et continue à assumer pleinement ses fonctions en collaboration avec le Maire et l’ensemble des institutions de la République.
- La présence de l’ensemble du Bureau Exécutif à la réunion du Conseil Municipal du jeudi 14 décembre 2006 rentre dans le cadre de la clôture de la session extraordinaire de ce dernier.
- Pour terminer, nous ne pouvons que regretter le manque de professionnalisme de certains journalistes et réaffirmons que nous restons toujours disponibles pour tous recoupements d’informations ».
Sans pour autant verser dans la polémique sur cette affaire, il nous importe d’apporter les remarques et précisions suivantes :
- le droit de réponse du bureau exécutif reconnaît l’existence d’une session extraordi- naire du Conseil municipal, jeudi, sans évoquer l’ordre du jour, ni les décisions prises malgré le souci annoncé de transparence sous-entendu par l’expression « disponibles pour tous recoupements d’informations ». En l’absence du numéro de téléphone de l’adjoint au maire et celui du président du conseil municipal, le « recoupement » s’est fait auprès du responsable de la communication de la mairie qui, après avoir annoncé que « l’ordre du jour de cette session est l’attribution d’un terrain » (sic), nous conseille de nous renseigner auprès des conseillers municipaux. Ceux que nous avons pu joindre, hier, ont tous révélé que la session était consacrée principalement au nouvel organigramme du bureau exécutif dont le poste de secrétaire général qui a été supprimé. Au cours de cette session, le maire avait d’ailleurs déclaré, selon toujours nos sources, qu’avec la nouvelle année, il faut une nouvelle méthode de travail plus efficace, quitte à changer les hommes…
Rappel des faits :
- la mairie a subi depuis un certain conflit entre les anciens cadres qui avaient servi le maire Ravalomanana et les nouvelles têtes imposées par Patrick Ramiaramanana ; les deux parties ont choisi de supprimer le poste de secrétaire général dont le titulaire a été, par la suite, nommé conseiller de M. Ramiaramanana, en matière de relations internationales.
- l’adjoint au maire, Edouard Randriamanantena, et ses compagnons auraient déposé, dès avril 2006, leur démission qui aurait été refusée par le chef de l’Etat.
- de nombreux noms sont avancés dans le milieu même du TIM pour remplacer Patrick Ramiaramanana : le député et ancien président du TIM, Raharinaivo Randrianatoandro, le sénateur Benjamin Ramamonjisoa, le député Zo Andriantsilavo, le propagandiste Moxe Ramandibilahatra, l’ancien directeur du CDA d’Andohatapenaka, José Ranaivo, l’actuel ministre de l’Energie, Donat Andriamahefaparany qui était d’ailleurs secrétaire général de la mairie avant sa nomination au gouvernement, le ministre de l’Agriculture, Harison Randriarimanana, le vice-président de l’Assemblée nationale, Mamy Rakotoarivelo qui a cartonné dans son 3ème arrondissement lors du scrutin du 3 décembre.
- nos sources sont crédibles, car elles ont révélé des détails précis, comme par exemple le voyage de Patrick Ramiaramanana sur invitation de son homologue parisien pour l’inauguration de la première ligne de tramway de Paris.
- la présentation de l’information que nous avons rapportée ne peut être alors sujette à discussion, sauf pour les pro-Ramiaramanana et les profanes. Aussi, l’on s’étonne qu’une véritable campagne de presse soit organisée pour dénigrer « La Gazette » à la suite de cette information. En fait, c’est le public qui devrait s’étonner : le milieu des médias, notamment les vrais professionnels, sait que « certains journalistes » émargent auprès de la mairie. Dommage.
--------------------------------------
Ambatolampy : Le riz japonais sur le marché
Grande fut notre surprise jeudi dernier en voyant dans des épiceries à Ambatolampy, des étalages proposant du riz d’origine japonaise.
Le kilo y est vendu à 950 ariary. D’après une consommatrice locale, il est de meilleure qualité à la cuisson. Plus que tous les autres types de riz importé. Malgré tout, on se pose des questions sur la source même de ce riz. Notons que les22 000 tonnes de riz destinées pour le désastre alimentaire dans le sud n’ont atterri qu’hier, en plus dans le port de Toamasina. Il est donc
illogique de penser que ce riz ait pu traverser la RN2 et la RN7 en si peu de temps. Même si une partie « sera » mise en vente afin de satisfaire les besoins durant la période de fêtes.
Rappelons que 8 000 tonnes de riz ont déjà été distribuées aux 66 000 personnes sous-alimentées dans le sud. La distribution était effectuée sous forme de récompenses, des vivres en contrepartie d’un service. La piste d’un détournement n’est pas à écarter. En effet, Ambatolampy se situe sur le trajet principal pour le sud. Il est fort probable qu’une partie des tonnes de riz ait été lâchée en chemin.
De ce fait, les responsables de ces masses d’aides étrangères se doivent bien de les contrôler. Les spéculations dans la capitale ne vont pas tarder si ce genre de pratique continue. Il est à préciser que la hausse des prix de cette denrée d’il y a quelques mois était la résultante des spéculations d’individus mal intentionnés. Une rigueur dans le suivi de ces secours humanitaires s’impose donc, pour éviter que cela ne porte préjudice à la majorité.
J. Y. Benasy
--------------------------------------------
Régime Ravalomanana : on continue la… propagande
La propagande de l'élection présidentielle a officiellement pris fin le samedi 2 décembre à 7 heures du matin.
Néanmoins, le régime poursuit actuellement sa propagande notamment sur les médias officiels. But de cette opération : prévenir les mouvements de contestation face aux résultats du scrutin, et amener la population (et la classe politique) à s'incliner devant les chiffres qui seront publiés par la HCC et que l'on connaît déjà. La propagande du régime consiste donc à produire sur les médias officiels soit des personnalités politiques, notamment des élus du TIM, soit aussi des hommes interviewés dans la rue mais dont les propos sont identiques. Tous, en effet, invitent la population à détourner le regard du scrutin du 3 décembre qui est irrévocablement terminé, et à focaliser désormais l'attention sur les préparatifs des fêtes de Noël et du nouvel an. Le message que l'on veut transmettre : les débats sur les chiffres du scrutin doivent cesser car ils pourraient gâcher la fête. On encourage le public à attendre dans le calme les résultats
de la HCC et à admettre docilement la décision de cette institution alignée.
Visiblement, l'actuel régime a dans ses rangs d'excellents propagandistes. En fait, il s'agit surtout d'éléments du régime Ratsiraka qui ont été formésau journalisme et à l'information en Union soviétique ou en République Démocratique Allemande (Allemagne de l'Est) sous la période révolutionnaire. Dans ces pays du bloc de l'Est, on leur a surtout inculqué la propagande, c'est-à-dire l'art d'orienter l'opinion publique et de conditionner psychologiquement la population de manière à épouser les vues du régime. Le régime Ravalomanana a apparemment remis en service ces fonctionnaires qui ont œuvré sous la Révolution socialiste dans des services comme le ministère de l'Information et de l'Animation Idéologique, le ministère de la Culture et des Arts révolutionnaires, la Direction de l' Appui Technique et Idéologique aux Collectivités, etc. Ces agents, formés alors qu'ils étaient jeunes encore dans les années 70, approchent de la retraite mais sont plus matures. L'actuel régime les remet en service puisqu'il y trouve son intérêt…
------------------------------------------------
ILS ONT DIT CETTE SEMAINE
-RAKOTOMALALA Manan’Ignace, chef du groupement Manaovasoa : « Si les treize candidats d’opposition s’étaient entendus sur un candidat unique, ils l’auraient emporté.
Après, il suffisait de repartir entre eux les postes ministériels : un tel est ministre dans tel département, tel autre est ministre dans tel autre département… »
- BEHAJAINA Petera, ministre de la Défense, évoquant les derniers officiers mutins encore recherchés : « Ils devraient se rendre. Car nous vivons ici dans une île et tôt ou tard, on finira par les trouver »
- LAHINIRINKO Jean, candidat à l’élection présidentielle : « Entre 2003 et 2006 dans la province de Toliara, 200 000 électeurs inscrits ont disparu des listes électorales. Que sont devenus ces 200 000 personnes, sont-elles toutes décédées ? »
- RAMAVOARISOA Esther, directrice nationale de l’enseignement FJKM, lors de l’inauguration des bâtiments réhabilités du collège FJKM Loharanosoa d’Andohatapenaka : « Même si les salles étaient délabrées, on enregistrait ici 75% de taux de réussite aux examens. Les bâtiments ayant été réhabilités, rien n’empêche maintenant de décrocher un taux de 100% »
-RAZAKANIRINA Mahafaritsy Samuel, président de l’Assemblée nationale, évoquant la décision de Marc Ravalomanana d’aider les affamés du Sud : « Le chef de l’Etat a montré qu’il était un vrai chrétien. Il a été touché par les mauvais résultats qu’il a enregistrés dans le Sud mais il a essayé de comprendre. C’est pourquoi sa colère n’a pas duré jusqu’au coucher du soleil »
- RAMAMPY Marie-Zénaïde, vice-présidente de l’Assemblée nationale : « Si le score des deux premiers à l’élection présidentielle était par exemple de 51 contre 49%, on aurait pu procéder à la confrontation des procès-verbaux. Mais comme entre le premier et le second, il y a un écart de 40% des voix, la confrontation ne serait qu’une perte de temps »
-ANDRIAMAHAFALY Ndimbisoa, médecin et maire d’Ivato-Firaisana, accusé de négligence dans l’organisation du scrutin présidentiel dans sa circonscription : « Le jour de l’élection, j’ai visité à six reprises les cinq bureaux de vote de ma circonscription. Ce jour-là, un de mes enfants est tombé et a eu une fracture double, mais je l’ai complètement délaissé. Je ne m’en suis occupé que le lundi, une fois le scrutin terminé »
- RAVALISAONA Clément, chef du parti AME et président d’un groupement professionnel de tour opérateurs : « En décembre et en janvier, vous ne verrez pratiquement pas de touristes étrangers dans les rues. Ceci est dû aux bruits comme quoi il y aurait des troubles après le scrutin du 3 décembre… »
-------------------------------------------------
Collecte de litchis : des exportateurs jouent les négriers
300 jeunes de la capitale ont embarqué pour Toamasina le 3 décembre dernier pour le compte d’une grande entreprise exportatrice de litchis.
A la recherche d’un mieux-être, ils ont renié leur droit de vote aux récentes présidentielles. Mais ils ont subi le pire. Au départ de Tanà, les responsables de l’entreprise ont refusé de préciser les conditions de travail. Des employés témoignent :
« Très arrogants, ils nous ont donné le choix de refuser de partir pour Toamasina ou d’accepter d’y aller tout simplement ». Dès le départ déjà, ces jeunes prévus quitter la capitale à 10h ont été seulement embarqués à bord de minibus à 18h30. Ils n’ont pas voté, ils n’ont pas déjeuné. Certains n’ont pu partir que le 4 décembre. Arrivés à Toamasina, c’était le calvaire avec des conditions imposées par des négriers du 21ème siècle. Ces jeunes étaient engagés pour trier et mettre les litchis soufrés dans des cartons. Ils étaient obligés de travailler 46 heures d’affilée avec une pause sommeil de 2 heures. Le temps de pause terminé, tout le monde devait se remettre au travail. Gare à ceux qui continuaient à rester au lit : un mégaphone venait les y déloger.
Pire, ces jeunes ont travaillé dans un local fermé à clé de l’extérieur. Ils sortaient seulement pour aller aux toilettes ou pour prendre une douche. A Toamasina, on leur a donné une « avance » de 5.000 à 10.000 Ariary selon leur poste. En tout et pour tout, c’est la seule somme qu’ils ont reçue dans le Grand Port. Les locaux étaient pourtant mieux lotis avec un salaire de 4.000 Ariary pour la journée et 5.000 Ariary pour le travail de nuit. Certes, la société s’occupait de la nourriture et des médicaments des jeunes venus de Tanà mais on leur a servi des rations plus qu’insuffisantes et de mauvais goût, voire des plats avariés le matin. Les responsables réchauffaient, en effet, les restes du dîner sans y mettre le soin voulu. Ces jeunes étaient à Toamasina pour 6 à 9 jours selon le cas. De retour dans la capitale, l’entreprise leur a donné entre 1.100 et 12.000 Ariary hier. Et encore ! Seules les filles ont pu toucher cet argent. Certaines l’ont refusé et devraient revenir lundi prochain. Les garçons devraient toucher le leur ce jour. Ils sont résolus à demander le salaire journalier avant de percevoir quoi que ce soit.
Mais hier, ces jeunes ont été accusés de vol quand ils ont insisté calmement de réclamer leur dû. La police a été appelée sur place mais elle n’a constaté ni vol ni attaque de la part de ces jeunes. Ces derniers soulignent que le patron, sa femme et son enfant sont partis sur l’Europe pour suivre les cargaisons de litchis embarquées à bord d’un bateau. Un des enfants du couple se trouve à Toamasina. Les employés de l’entreprise s’occupent seuls de la situation à Tanà. L’année dernière, cette société a octroyé 75.000 Ariary par personne pour 15 jours de tri à Toamasina. En jouant les négriers, elle gagne largement au change quand on sait qu’à l’export, les litchis se vendent en euros.
----------------------------------------
Union européenne : Pas loin de la vérité
L’Union européenne, par le biais d’une lettre datée du 14 décembre et expédiée de Bruxelles, « se réjouit du bon déroulement, dans le calme et la sérénité, du scrutin du 3 décembre à Madagascar ».
Rien de très neuf, car telle était aussi la conclusion des observateurs électoraux étrangers qui ont opéré lors du scrutin. L’organisation de l’élection avait été peaufinée avec soin de manière à donner de l’île et surtout du régime une image positive à l’étranger. On sait que le pouvoir voulait faire du scrutin un modèle en Afrique et avait atteint son but quand on se réfère au seul déroulement des opérations de vote. Dans les préparatifs cependant, moins visibles à l’œil nu, le régime avait manœuvré dans les coulisses de manière à s’assurer indûment la victoire. Le fait n’a pas échappé à l’Union européenne qui a souhaité des améliorations en ce qui concerne «l’accès aux médias, le financement de la campagne électorale, le recours au bulletin unique, etc.». On signalera en effet que le régime a construit sa victoire en excluant pendant cinq ans les opposants des médias publics et en autorisant MBS (la station de Marc Ravalomanana) à diffuser sur l’ensemble du territoire. Par ailleurs, contrairement aux souhaits de l’opposition, les fonds de campagne n’ont pas été plafonnés, ce qui a permis au multi-millardaire de dominer le scrutin en diffusant T-shirts, casquettes, riz, mais aussi en utilisant abondamment avions et hélicoptères… Le bulletin unique a été repoussé afin de léser les candidats de l’opposition et de dévorer leurs fonds électoraux en leur imposant l’impression des bulletins de vote individuels. En exprimant ses souhaits, l’Union européenne a flairé les vraies raisons qui ont permis le triomphe de Marc Ravalomanana le 3 décembre. Un élément de taille qui a échappé à l’attention de l’institution de Bruxelles : le régime a aussi fondé sa victoire sur l’élimination des candidats de poids, dont notamment Pierrot Rajaonarivelo qui aurait dû collecter entre 30 et 40% des voix. Néanmoins, félicitons l’Union européenne car les autres entités présentes le 3 décembre dans l’île n’étaient pas allées aussi loin dans l’analyse des vrais motifs du succès présidentiel.
--------------------------------------
Il y a cinq ans : La fameuse élection
Il y a cinq ans, ce jour, le 16 décembre 2001, se déroulait une élection présidentielle qui allait entraîner le pays dans le chaos.
Le scrutin en lui-même eut lieu dans le calme le plus total, et rien dans la journée ne présageait la confusion. Dès le soir du 16 décembre, Marc Ravalomanana fut crédité d’un score de 75% des voix, réalisé surtout grâce aux suffrages enregistrés à Tana-Ville et dans les alentours. Comme l’homme était bien parti pour l’emporter dès le premier tour, le ministère de l’Intérieur manoeuvra pour freiner son avance. Score final de ce département inféodé au régime d’alors : Marc Ravalomanana : 46,44%, Didier Ratsiraka : 40,61%. Visiblement, le ministère de l’Intérieur publiait un résultat allant dans le sens de la tenue d’un deuxième tour, et destiné à préparer la voie à la décision d’une HCC elle aussi alignée sur le régime. Ayant collecté les procès-verbaux des bureaux de vote au moyen d’hélicoptères, le KMMR (Comité Ravalomanana) riposta en sortant les chiffres suivants : Marc Ravalomanana : 53,01%, Didier Ratsiraka : 34,28%. Sûr de l’avoir emporté dès le premier tour et craignant d’être lésé par une HCC acquise à la cause de l’amiral, Marc Ravalomanana appela à une manifestation quotidienne sur la place du 13-Mai. Ce fut le début de l’engrenage et le bras de fer ne prit fin que sept mois après le scrutin, le 5 juillet 2002, quand l’amiral prit la fuite et laissa le pays aux mains des pro-Ravalomanana…
En tout cas, l’actuel régime a repris presque en bloc les pratiques du pouvoir de l’amiral. En vue du scrutin du 3 décembre dernier, il a remis en service les astuces utilisées par le camp des ratsirakistes en 2001 (et pendant toute la Révolution) : élimination des candidats coriaces, refus de réviser le code électoral, tripotages des listes électorales… On rappellera qu’en 2001, dans le but d’écarter Marc Ravalomanana de la course, le régime Ratsiraka avait subitement frappé la société Tiko d’un impôt de 200 milliards de Fmg. De cette manière, on pensait priver ce candidat de l’état 211 bis, pièce indispensable dans le dossier de candidature et qui atteste du paiement des impôts…
Il reste que le camp Ravalomanana repousse actuellement l’idée de la confrontation des PV, opération qu’il avait réclamée à cor et à cri lors de la crise de 2002. Les régimes passent, la volonté de perdurer au pouvoir reste…
Délire ou désir : Perquisitions, arrestations, limogeages, inflation....
L’année 2006, ainsi que le premier mandat de Ravalomanana s’achèvent comme ils ont commencé. Plus exactement, en beauté. Merci, en tout cas, à Fidy, Pety et consorts d’avoir donné un peu d’ambiance à cette période de fêtes de fin d’année. Une période qui s’annonce triste, mais rendue, in extremis, gaie, voire festive, par les agissements de ces gaillards. Aussi, l’épopée du général et l’odyssée du maire de Fianarantsoa, alimenteront les conversations dans les chaumières qui sont depuis longtemps déjà, garnies de sapins synthétiques rabougris, sortis du grenier et acquis, pour la plupart, avant la grande crise de 2002. Car après…
De par tous ces événements pittoresques, il est donc sûr que l’on rigolera jusqu’au réveillon. Et avec un peu de chance, on aura droit à d’autres divertissements du même genre après la Saint-Sylvestre, car ce feuilleton sur ces perquisitions, ces interpellations, etc., va certainement se poursuivre. Un feuilleton qui, à ce rythme, pourrait avoir plus de succès que « Feux de l’Amour », diffusé quotidiennement sur TVM.
En attendant la suite ou la fin de cette histoire dramatique et burlesque à la fois, préparons à fêter consciencieusement Noël, la cinquième édition sous ce régime de Ravalomanana. « Mais il n’y a rien à préparer ! », diront, à juste titre, certains. En effet, cette année, l’inflation a agi comme une arme de destruction massive. Néanmoins, quelques-uns en sont épargnés, car ils sont régulièrement gâtés par un Père Noël dont la hotte est bourrée d’espèces sonnantes et trébuchantes, parfois d’origine non contrôlée.
Cependant, tous les Pères Noël ne sont pas des pourris ; le nôtre, le vrai, le généreux, a malheureusement disparu, perdu de vue depuis belle lurette, un SDF, un gueux, un « Quat’Mis » en puissance. Wanted ? Non ! Surtout pas aussi de prime pour sa capture, SVP ! Moralité : à chacun son Noël.
Devant une telle situation, inutile de se rebeller. En effet, hausser la voix, dénoncer sur tous les toits que le pays va mal, très mal, peut amener les autorités à ordonner un mandat de perquisition concernant votre habitation, votre cour, etc. Ce qui est arrivé, hier, à Alain Ramaroson qui a vu son domicile perquisitionner, et ce pour la seconde fois. Celui-ci est, paraît-il, « susceptible de porter atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et complicité » (sic).
Re-moralité : du calme les mecs ; il est fortement aujourd’hui déconseillé de tacler le pouvoir ; mieux vaut passer tranquillement Noël chez soi le ventre vide que croupir à Antanimora.
Franck Raharison
------------------------------------------
Patrick Ramiaramanana : Démenti et… confirmation
Qu’on dise que la population en a marre de la politique, les Tananariviens, eux, ne s’intéressent pas moins à la vie de leur cité.
A preuve, les vifs commentaires enregistrés hier à la suite de notre article annonçant l’imminence du limogeage du maire de la capitale. En tout cas, le bureau exécutif, par l’intermédiaire du maire adjoint, Edouard Randriamanantena, nous a remis un communiqué démentant totalement ce que nous avons rapporté dans notre édition d’hier.
« Suite à l’article parue dans La Gazette de la Grande Ile dans son édition du vendredi 15 décembre 2006 à la une, en 3ème page et à la 8ème page, intitulé « Patrick RAMIARAMANANA, limogé ! », le Bureau exécutif de la Commune Urbaine d’Antananarivo tient à apporter les précisions suivantes :
- Il n’y a eu ni démission ni dissolution d’un ou de l’ensemble du bureau exécutif.
- L’ensemble du bureau Exécutif reste solidaire avec Monsieur Patrick RAMIARAMANANA, Maire de la Commune Urbaine d’Antananarivo et continue à assumer pleinement ses fonctions en collaboration avec le Maire et l’ensemble des institutions de la République.
- La présence de l’ensemble du Bureau Exécutif à la réunion du Conseil Municipal du jeudi 14 décembre 2006 rentre dans le cadre de la clôture de la session extraordinaire de ce dernier.
- Pour terminer, nous ne pouvons que regretter le manque de professionnalisme de certains journalistes et réaffirmons que nous restons toujours disponibles pour tous recoupements d’informations ».
Sans pour autant verser dans la polémique sur cette affaire, il nous importe d’apporter les remarques et précisions suivantes :
- le droit de réponse du bureau exécutif reconnaît l’existence d’une session extraordi- naire du Conseil municipal, jeudi, sans évoquer l’ordre du jour, ni les décisions prises malgré le souci annoncé de transparence sous-entendu par l’expression « disponibles pour tous recoupements d’informations ». En l’absence du numéro de téléphone de l’adjoint au maire et celui du président du conseil municipal, le « recoupement » s’est fait auprès du responsable de la communication de la mairie qui, après avoir annoncé que « l’ordre du jour de cette session est l’attribution d’un terrain » (sic), nous conseille de nous renseigner auprès des conseillers municipaux. Ceux que nous avons pu joindre, hier, ont tous révélé que la session était consacrée principalement au nouvel organigramme du bureau exécutif dont le poste de secrétaire général qui a été supprimé. Au cours de cette session, le maire avait d’ailleurs déclaré, selon toujours nos sources, qu’avec la nouvelle année, il faut une nouvelle méthode de travail plus efficace, quitte à changer les hommes…
Rappel des faits :
- la mairie a subi depuis un certain conflit entre les anciens cadres qui avaient servi le maire Ravalomanana et les nouvelles têtes imposées par Patrick Ramiaramanana ; les deux parties ont choisi de supprimer le poste de secrétaire général dont le titulaire a été, par la suite, nommé conseiller de M. Ramiaramanana, en matière de relations internationales.
- l’adjoint au maire, Edouard Randriamanantena, et ses compagnons auraient déposé, dès avril 2006, leur démission qui aurait été refusée par le chef de l’Etat.
- de nombreux noms sont avancés dans le milieu même du TIM pour remplacer Patrick Ramiaramanana : le député et ancien président du TIM, Raharinaivo Randrianatoandro, le sénateur Benjamin Ramamonjisoa, le député Zo Andriantsilavo, le propagandiste Moxe Ramandibilahatra, l’ancien directeur du CDA d’Andohatapenaka, José Ranaivo, l’actuel ministre de l’Energie, Donat Andriamahefaparany qui était d’ailleurs secrétaire général de la mairie avant sa nomination au gouvernement, le ministre de l’Agriculture, Harison Randriarimanana, le vice-président de l’Assemblée nationale, Mamy Rakotoarivelo qui a cartonné dans son 3ème arrondissement lors du scrutin du 3 décembre.
- nos sources sont crédibles, car elles ont révélé des détails précis, comme par exemple le voyage de Patrick Ramiaramanana sur invitation de son homologue parisien pour l’inauguration de la première ligne de tramway de Paris.
- la présentation de l’information que nous avons rapportée ne peut être alors sujette à discussion, sauf pour les pro-Ramiaramanana et les profanes. Aussi, l’on s’étonne qu’une véritable campagne de presse soit organisée pour dénigrer « La Gazette » à la suite de cette information. En fait, c’est le public qui devrait s’étonner : le milieu des médias, notamment les vrais professionnels, sait que « certains journalistes » émargent auprès de la mairie. Dommage.
--------------------------------------
Ambatolampy : Le riz japonais sur le marché
Grande fut notre surprise jeudi dernier en voyant dans des épiceries à Ambatolampy, des étalages proposant du riz d’origine japonaise.
Le kilo y est vendu à 950 ariary. D’après une consommatrice locale, il est de meilleure qualité à la cuisson. Plus que tous les autres types de riz importé. Malgré tout, on se pose des questions sur la source même de ce riz. Notons que les22 000 tonnes de riz destinées pour le désastre alimentaire dans le sud n’ont atterri qu’hier, en plus dans le port de Toamasina. Il est donc
illogique de penser que ce riz ait pu traverser la RN2 et la RN7 en si peu de temps. Même si une partie « sera » mise en vente afin de satisfaire les besoins durant la période de fêtes.
Rappelons que 8 000 tonnes de riz ont déjà été distribuées aux 66 000 personnes sous-alimentées dans le sud. La distribution était effectuée sous forme de récompenses, des vivres en contrepartie d’un service. La piste d’un détournement n’est pas à écarter. En effet, Ambatolampy se situe sur le trajet principal pour le sud. Il est fort probable qu’une partie des tonnes de riz ait été lâchée en chemin.
De ce fait, les responsables de ces masses d’aides étrangères se doivent bien de les contrôler. Les spéculations dans la capitale ne vont pas tarder si ce genre de pratique continue. Il est à préciser que la hausse des prix de cette denrée d’il y a quelques mois était la résultante des spéculations d’individus mal intentionnés. Une rigueur dans le suivi de ces secours humanitaires s’impose donc, pour éviter que cela ne porte préjudice à la majorité.
J. Y. Benasy
--------------------------------------------
Régime Ravalomanana : on continue la… propagande
La propagande de l'élection présidentielle a officiellement pris fin le samedi 2 décembre à 7 heures du matin.
Néanmoins, le régime poursuit actuellement sa propagande notamment sur les médias officiels. But de cette opération : prévenir les mouvements de contestation face aux résultats du scrutin, et amener la population (et la classe politique) à s'incliner devant les chiffres qui seront publiés par la HCC et que l'on connaît déjà. La propagande du régime consiste donc à produire sur les médias officiels soit des personnalités politiques, notamment des élus du TIM, soit aussi des hommes interviewés dans la rue mais dont les propos sont identiques. Tous, en effet, invitent la population à détourner le regard du scrutin du 3 décembre qui est irrévocablement terminé, et à focaliser désormais l'attention sur les préparatifs des fêtes de Noël et du nouvel an. Le message que l'on veut transmettre : les débats sur les chiffres du scrutin doivent cesser car ils pourraient gâcher la fête. On encourage le public à attendre dans le calme les résultats
de la HCC et à admettre docilement la décision de cette institution alignée.
Visiblement, l'actuel régime a dans ses rangs d'excellents propagandistes. En fait, il s'agit surtout d'éléments du régime Ratsiraka qui ont été formésau journalisme et à l'information en Union soviétique ou en République Démocratique Allemande (Allemagne de l'Est) sous la période révolutionnaire. Dans ces pays du bloc de l'Est, on leur a surtout inculqué la propagande, c'est-à-dire l'art d'orienter l'opinion publique et de conditionner psychologiquement la population de manière à épouser les vues du régime. Le régime Ravalomanana a apparemment remis en service ces fonctionnaires qui ont œuvré sous la Révolution socialiste dans des services comme le ministère de l'Information et de l'Animation Idéologique, le ministère de la Culture et des Arts révolutionnaires, la Direction de l' Appui Technique et Idéologique aux Collectivités, etc. Ces agents, formés alors qu'ils étaient jeunes encore dans les années 70, approchent de la retraite mais sont plus matures. L'actuel régime les remet en service puisqu'il y trouve son intérêt…
------------------------------------------------
ILS ONT DIT CETTE SEMAINE
-RAKOTOMALALA Manan’Ignace, chef du groupement Manaovasoa : « Si les treize candidats d’opposition s’étaient entendus sur un candidat unique, ils l’auraient emporté.
Après, il suffisait de repartir entre eux les postes ministériels : un tel est ministre dans tel département, tel autre est ministre dans tel autre département… »
- BEHAJAINA Petera, ministre de la Défense, évoquant les derniers officiers mutins encore recherchés : « Ils devraient se rendre. Car nous vivons ici dans une île et tôt ou tard, on finira par les trouver »
- LAHINIRINKO Jean, candidat à l’élection présidentielle : « Entre 2003 et 2006 dans la province de Toliara, 200 000 électeurs inscrits ont disparu des listes électorales. Que sont devenus ces 200 000 personnes, sont-elles toutes décédées ? »
- RAMAVOARISOA Esther, directrice nationale de l’enseignement FJKM, lors de l’inauguration des bâtiments réhabilités du collège FJKM Loharanosoa d’Andohatapenaka : « Même si les salles étaient délabrées, on enregistrait ici 75% de taux de réussite aux examens. Les bâtiments ayant été réhabilités, rien n’empêche maintenant de décrocher un taux de 100% »
-RAZAKANIRINA Mahafaritsy Samuel, président de l’Assemblée nationale, évoquant la décision de Marc Ravalomanana d’aider les affamés du Sud : « Le chef de l’Etat a montré qu’il était un vrai chrétien. Il a été touché par les mauvais résultats qu’il a enregistrés dans le Sud mais il a essayé de comprendre. C’est pourquoi sa colère n’a pas duré jusqu’au coucher du soleil »
- RAMAMPY Marie-Zénaïde, vice-présidente de l’Assemblée nationale : « Si le score des deux premiers à l’élection présidentielle était par exemple de 51 contre 49%, on aurait pu procéder à la confrontation des procès-verbaux. Mais comme entre le premier et le second, il y a un écart de 40% des voix, la confrontation ne serait qu’une perte de temps »
-ANDRIAMAHAFALY Ndimbisoa, médecin et maire d’Ivato-Firaisana, accusé de négligence dans l’organisation du scrutin présidentiel dans sa circonscription : « Le jour de l’élection, j’ai visité à six reprises les cinq bureaux de vote de ma circonscription. Ce jour-là, un de mes enfants est tombé et a eu une fracture double, mais je l’ai complètement délaissé. Je ne m’en suis occupé que le lundi, une fois le scrutin terminé »
- RAVALISAONA Clément, chef du parti AME et président d’un groupement professionnel de tour opérateurs : « En décembre et en janvier, vous ne verrez pratiquement pas de touristes étrangers dans les rues. Ceci est dû aux bruits comme quoi il y aurait des troubles après le scrutin du 3 décembre… »
-------------------------------------------------
Collecte de litchis : des exportateurs jouent les négriers
300 jeunes de la capitale ont embarqué pour Toamasina le 3 décembre dernier pour le compte d’une grande entreprise exportatrice de litchis.
A la recherche d’un mieux-être, ils ont renié leur droit de vote aux récentes présidentielles. Mais ils ont subi le pire. Au départ de Tanà, les responsables de l’entreprise ont refusé de préciser les conditions de travail. Des employés témoignent :
« Très arrogants, ils nous ont donné le choix de refuser de partir pour Toamasina ou d’accepter d’y aller tout simplement ». Dès le départ déjà, ces jeunes prévus quitter la capitale à 10h ont été seulement embarqués à bord de minibus à 18h30. Ils n’ont pas voté, ils n’ont pas déjeuné. Certains n’ont pu partir que le 4 décembre. Arrivés à Toamasina, c’était le calvaire avec des conditions imposées par des négriers du 21ème siècle. Ces jeunes étaient engagés pour trier et mettre les litchis soufrés dans des cartons. Ils étaient obligés de travailler 46 heures d’affilée avec une pause sommeil de 2 heures. Le temps de pause terminé, tout le monde devait se remettre au travail. Gare à ceux qui continuaient à rester au lit : un mégaphone venait les y déloger.
Pire, ces jeunes ont travaillé dans un local fermé à clé de l’extérieur. Ils sortaient seulement pour aller aux toilettes ou pour prendre une douche. A Toamasina, on leur a donné une « avance » de 5.000 à 10.000 Ariary selon leur poste. En tout et pour tout, c’est la seule somme qu’ils ont reçue dans le Grand Port. Les locaux étaient pourtant mieux lotis avec un salaire de 4.000 Ariary pour la journée et 5.000 Ariary pour le travail de nuit. Certes, la société s’occupait de la nourriture et des médicaments des jeunes venus de Tanà mais on leur a servi des rations plus qu’insuffisantes et de mauvais goût, voire des plats avariés le matin. Les responsables réchauffaient, en effet, les restes du dîner sans y mettre le soin voulu. Ces jeunes étaient à Toamasina pour 6 à 9 jours selon le cas. De retour dans la capitale, l’entreprise leur a donné entre 1.100 et 12.000 Ariary hier. Et encore ! Seules les filles ont pu toucher cet argent. Certaines l’ont refusé et devraient revenir lundi prochain. Les garçons devraient toucher le leur ce jour. Ils sont résolus à demander le salaire journalier avant de percevoir quoi que ce soit.
Mais hier, ces jeunes ont été accusés de vol quand ils ont insisté calmement de réclamer leur dû. La police a été appelée sur place mais elle n’a constaté ni vol ni attaque de la part de ces jeunes. Ces derniers soulignent que le patron, sa femme et son enfant sont partis sur l’Europe pour suivre les cargaisons de litchis embarquées à bord d’un bateau. Un des enfants du couple se trouve à Toamasina. Les employés de l’entreprise s’occupent seuls de la situation à Tanà. L’année dernière, cette société a octroyé 75.000 Ariary par personne pour 15 jours de tri à Toamasina. En jouant les négriers, elle gagne largement au change quand on sait qu’à l’export, les litchis se vendent en euros.
----------------------------------------
Union européenne : Pas loin de la vérité
L’Union européenne, par le biais d’une lettre datée du 14 décembre et expédiée de Bruxelles, « se réjouit du bon déroulement, dans le calme et la sérénité, du scrutin du 3 décembre à Madagascar ».
Rien de très neuf, car telle était aussi la conclusion des observateurs électoraux étrangers qui ont opéré lors du scrutin. L’organisation de l’élection avait été peaufinée avec soin de manière à donner de l’île et surtout du régime une image positive à l’étranger. On sait que le pouvoir voulait faire du scrutin un modèle en Afrique et avait atteint son but quand on se réfère au seul déroulement des opérations de vote. Dans les préparatifs cependant, moins visibles à l’œil nu, le régime avait manœuvré dans les coulisses de manière à s’assurer indûment la victoire. Le fait n’a pas échappé à l’Union européenne qui a souhaité des améliorations en ce qui concerne «l’accès aux médias, le financement de la campagne électorale, le recours au bulletin unique, etc.». On signalera en effet que le régime a construit sa victoire en excluant pendant cinq ans les opposants des médias publics et en autorisant MBS (la station de Marc Ravalomanana) à diffuser sur l’ensemble du territoire. Par ailleurs, contrairement aux souhaits de l’opposition, les fonds de campagne n’ont pas été plafonnés, ce qui a permis au multi-millardaire de dominer le scrutin en diffusant T-shirts, casquettes, riz, mais aussi en utilisant abondamment avions et hélicoptères… Le bulletin unique a été repoussé afin de léser les candidats de l’opposition et de dévorer leurs fonds électoraux en leur imposant l’impression des bulletins de vote individuels. En exprimant ses souhaits, l’Union européenne a flairé les vraies raisons qui ont permis le triomphe de Marc Ravalomanana le 3 décembre. Un élément de taille qui a échappé à l’attention de l’institution de Bruxelles : le régime a aussi fondé sa victoire sur l’élimination des candidats de poids, dont notamment Pierrot Rajaonarivelo qui aurait dû collecter entre 30 et 40% des voix. Néanmoins, félicitons l’Union européenne car les autres entités présentes le 3 décembre dans l’île n’étaient pas allées aussi loin dans l’analyse des vrais motifs du succès présidentiel.
--------------------------------------
Il y a cinq ans : La fameuse élection
Il y a cinq ans, ce jour, le 16 décembre 2001, se déroulait une élection présidentielle qui allait entraîner le pays dans le chaos.
Le scrutin en lui-même eut lieu dans le calme le plus total, et rien dans la journée ne présageait la confusion. Dès le soir du 16 décembre, Marc Ravalomanana fut crédité d’un score de 75% des voix, réalisé surtout grâce aux suffrages enregistrés à Tana-Ville et dans les alentours. Comme l’homme était bien parti pour l’emporter dès le premier tour, le ministère de l’Intérieur manoeuvra pour freiner son avance. Score final de ce département inféodé au régime d’alors : Marc Ravalomanana : 46,44%, Didier Ratsiraka : 40,61%. Visiblement, le ministère de l’Intérieur publiait un résultat allant dans le sens de la tenue d’un deuxième tour, et destiné à préparer la voie à la décision d’une HCC elle aussi alignée sur le régime. Ayant collecté les procès-verbaux des bureaux de vote au moyen d’hélicoptères, le KMMR (Comité Ravalomanana) riposta en sortant les chiffres suivants : Marc Ravalomanana : 53,01%, Didier Ratsiraka : 34,28%. Sûr de l’avoir emporté dès le premier tour et craignant d’être lésé par une HCC acquise à la cause de l’amiral, Marc Ravalomanana appela à une manifestation quotidienne sur la place du 13-Mai. Ce fut le début de l’engrenage et le bras de fer ne prit fin que sept mois après le scrutin, le 5 juillet 2002, quand l’amiral prit la fuite et laissa le pays aux mains des pro-Ravalomanana…
En tout cas, l’actuel régime a repris presque en bloc les pratiques du pouvoir de l’amiral. En vue du scrutin du 3 décembre dernier, il a remis en service les astuces utilisées par le camp des ratsirakistes en 2001 (et pendant toute la Révolution) : élimination des candidats coriaces, refus de réviser le code électoral, tripotages des listes électorales… On rappellera qu’en 2001, dans le but d’écarter Marc Ravalomanana de la course, le régime Ratsiraka avait subitement frappé la société Tiko d’un impôt de 200 milliards de Fmg. De cette manière, on pensait priver ce candidat de l’état 211 bis, pièce indispensable dans le dossier de candidature et qui atteste du paiement des impôts…
Il reste que le camp Ravalomanana repousse actuellement l’idée de la confrontation des PV, opération qu’il avait réclamée à cor et à cri lors de la crise de 2002. Les régimes passent, la volonté de perdurer au pouvoir reste…
novalian'i Fiffi ny 20/12/2006 08:46
2. xxx
(
16/12/2006 11:03)
Inty sy Nday : Ny vary nangatahina
Ny alakamisy faha-14 desambra teo no nidina tany Toamasina, nandray ny vary milanja 22 000 taonina avy tamin’ny japoney ny lehiben’ny fiadidiana ny repoblika, na ny « Chief of staff », Henri Roger Ranaivoson.
Ny filohan’ny repoblika tokoa moa no nangataka an’ireo vary ireo, koa rariny tokoa raha io olony io no nitsena azy ireo tany an-toerana. Tsy marina, hoy ingahy Chief, ny eritreritry ny sasany hoe ho sahirana ara-bary ny vahoaka aorianan’ny fifidianana, satria dia « io tonga io ny vary ». Asa tokoa àry izay tena marina satria raha ny vahoakan’Antananarivo fotsiny aloha, amin’izao fotoana izao, dia efa manavotra ny vary iray kilao any amin’ny 1 000 ariary any. Mifanaraka amin’ny fahefa-mividiny ve izany ê ?... Ankoatra izany koa, raha ny nolazain’ny filoha no tsiahivina, dia nangatahiny ho an’ireo fianakaviana marobe tratry ny kere any amin’ny faritra atsimon’ny Nosy ireo vary ireo, sa ve izany hanombinana indray ny anjaran’ny tsirairay any an-toerana ka hozarazaraina hatao « vitrine » eran’i Madagasikara indray izy ireo ?...
Tsianjery natao hatrany amin’ny garabola ny « Raha misy manome zavatra ho anao… » koa dia tokony hahay hankasitraka izay hahazo an’io vary io. Na izany aza anefa dia mba tokony hampieritreritra ihany ny hoe isika malagasy miisa 17 tapitrisa, manana velaran-tany avo folo heny amin’ny an’ny japoney, miisa 130 tapitrisa, no mangataka ny vary ho hanintsika. Ny vary anefa no foto-tsakafontsika. Sady maharary izany no mahamenatra ê.
Ireharehantsika ny nahavitana lalana hamoahana ny vokatra, ary izay no mbola natao hevitra mitondra tamin’ny fampielezan-kevitra farany teo. Ny zava-misy marina anefa dia avy any an-dranomasina kay no « lalana » idiran’ny « vokatra » hanintsika isan’andro. Koa tsy diso fampiasam-bola ihany ve izany isika fa tsy naleo, raha izany, ny seranan-tsambo no nanaovana ezaka ê ?
Tonga ny vary nangatahina… fa ny fanontanina dia ny hoe tena valin’ny hataka manokana natao tokoa ve izy io ? Tsaroana ihany mantsy fa hatramin’ny andron’ny Amiraly no tsy tapaka ny manome vary antsika isan-taona ireo havana japoney ireo. Tsy misy olana izany fa dia mitohy ihany ilay tsianjery nianarana : « Ny akoho misotro rano… misaotra tompoko ô ».
Lalou
--------------------------------------------
Raharaha Pety : Ambenana mafy Ambatofinandrahana
Tao aorianan’ny daty ny 3 desambra teo dia hita taty amin’ny faritr’Amorin’i Mania, ny fanaovana irony atao hoe «barrage» fanaon’ny miaramila amin’ny andro sarotra irony.
Mitambatra ny zandary sy ny polisy amin’izany. Ao amin’ny kihon-dalana miolaka any amin’ny distrikan’ Ambatofinandrahana no ahitana ny iray. Nisy koa ny fivezivezen’ny be môtô avy any Fianarantsoa tamin’ny lalam-pirenena faha-35 iny, ka tao Ajoman’Ankona, eo amin’ny kihon-dalana mankany amin’ny renivohitry ny distrikan’i Manandriana no nahitana azy matetika, miaraka amin’ny mpitandro ny filaminanana hafa koa. Avy any amin’ity distrika ity no misy an’ingahy Manandafy Rakotonirina. Asa na misy ifandraisany amin’izany koa ity lehilahy ity? Ny ao Ambatofinandrahana moa dia vao hiditra ny tanàna no misy ity «barrage» ity, ka mbola mifarimbona amin’izany ihany ny pôlisy sy ny zandary. Araka ny feo mandeha dia hoe any amin’ny faritr’Ambatofinandrahana iny hono no mety hisy ny toerana izay iarian’ingahy Pety. Nandeha koa aza ny resaka tao amin’ny olona tao Ambatofinandrahana fa hosavaina daholo ny mpikambana ao amin’ny Tambatra , izay fikambanana natsangan’i Pety.
Jesy Belaolao
----------------------------------------
Raharaham-pitsarana : Misy mpitondra ambony voatonona amin’ny kolikoly
Mitohy indray ankehitriny ny fitrandrahan’ny manam-pahefana ara-panjakana ny antony nampitsahatra ny raharaham-pitsarana iray tany amin’ny taona 2003 tany.
Ny fandehan’ny raharaha dia nisy zazavavy kely, teratany malagasy iray, vao enin-taona monja. Niharam-pahavoazana noho ny fanolanana nataon’ity teratany vahiny amerikanina azy ity. Nisahana andraikitra ambony tao amin’ny tetik’asa iray izay vatsian’ny fanjakana amerikanina vola io vahiny io. Voarohirohy tamin’ity raharaha fanolanana zazavavy kely ity àry izy, ka notanan’ny fampanoavana teny am-ponja, niandry ny fitsarana azy. Nisy baiko avy any ambony any anefa re nampitsahatra ny fandinihana ny raharaha sady nampamoaka ny fonja an’ity teratany vahiny. Ny antony dia hoe « mitondra volabe amin’ny tetik’asa maro eto Madagasikara ny orinasa tantanin’io vahiny io ». Dia tafavoaka ny fonja tokoa izy ary zary nitsahatra hatreo ny raharaha.Ankehitriny, mipoitra indray izy ity ary ny Bianco mihitsy no re fa mitrandraka ny raharaha ka mikaroka ny loharano nipoiran’io baiko nampitsahatra ny fanenjehana sy ny nampamoaka ny fonja an’ity vahiny ity io. Vokatry ny hetsika nataon’ny sampana miaro ny zon’olombelona no fantatra fa nahatonga izao fihetsehan’ny raharaha izao indray.
Misy manam-pahefana ambony ara-panjakana voatonontonona anarana amin’ity raharaha ity ka ho hita eo ny tena ho fananan’ny Bianco ny fahaleovantenany, hoy ny mpitazana.
Ity tranga iray ity aloha dia isan’ny nahitana porofo fa tena nitana ny teny nataony ny Tonian’ny fampanoavana etsy amin’ny fitsarana ambaratonga voalohany amin’ny raharaha ady heloka. Isan’ny tsy amindrany fo mihitsy mantsy ny raharaha fanolanana zazavavy madinika, ka dia noraisiny ny andraikitra, saingy ny baiko nidina avy any ambony any no toa tsy nahafahany nanoatra.
Ralay
------------------------------------------
Fjkm / kfip : “Nisy ny lesoka... tamin’ny fifidianana”
Na eo aza ny filazana izay nataon’ny tompon’andraikitry ny FJKM /KFIP ny amin’ny fisian’ny mangarahara, malalaka ary marina tamin’ny fanaraha-mason’ny fifidianana izay nataony.
Dia tsy nisalasala ry zareo naneho ny fisian’ny lesoka vitsivitsy tamin’ny fanomanana sy ny fiatrehana iny fifidianana natao ny 3 desambra teo iny. Nahitana an’izany hoy ny FJKM/KFIP teo amin’ny fandrafetana ny lisi-pifidianana, ny fizarana ny kara-pifidianana sy ny karatra famantarana ny mpanara-maso, ny tsy fahampian’ny fahazai-manaon’ny mpikambana ao amin’ny biraom-pifidianana, ny tsy fahatomombanan’ny fitaovana, ny tsy firaikan’ny olom-pirenena tamin’ny fijerena ny lisi-pifidianana, sy fakana ny kara-pifidianana.
Nambaran’ny mpitandrina Cooper Perline, izay filoha mpanampy ny FJKM sy ny mpitandrina Rahaingonjanahary Rodolphe, filohan’ny FJKM/KFIP tao anatin’izay fa nisy fiantraikany tamin’ny fanomanana sy fanatanterahana, ary ny vokatry ny fifidianana ny zava-nisy niainana teto amin’ny firenena. Notsipihin’ireto tompon’andraikitra ireto tamin’izany, ny fizarana fanomezana sy ny fampielezan-kevitra nataon’ny kandidà sy ny mpanohana azy, ny fari-piainan’ny vahoaka amin’ny ankapobeny, ny toetr’andro, ny fahalaviran’ny birao fandatsaham-bato, ary ny asa fanakorontanana isan-karazany, izay nibahana tao an-tsain’ny olona ka tsy nahafahany naneho ny safidiny ankalalahana. Distrika miisa 30, kaominina 150 amin’ny faritany 6 eto amin’ny Nosy moa no voalaza fa nisian’ny mpanara-mason’ny FJKM/KFIP. Antony nahavitsy azy ireo, raha ny voalazan’ireto tompon’andraikitra tamin’ny mpanao gazety ny tsy fahampian’ny vola ho enti-manana ho amin’izay fanaraha-maso izay. Fantatra mantsy fa ny masoivohon’ny Soisa no nanome 30.000 dôlara hihetsehan’ireto mpanara-maso eo anivon’ny FJKM ireto. Nitondra soso-kevitra ho amin’ny fanatsarana ny fiatrehana ny fifidianana manaraka moa ry zareo ireto, tahaka ny hoe fandrafetana lalàm-pifidianana vaovao miainga avy amin’ny traikefa sy ny zava-misy niainana, fanatanterahana fanisam-bahoaka, fanapariahana ny voka-pifidianana eny anivon’ny distrika sy ny kaominina, famotorana sy fampiharana fanasaziana ireo izay nanao antsirambina ny fanomanana sy ny fanatanterahana ny fifidianana ary koa ireo nitarika sy nanao asa fanakorontanana.
Narilala
Ny alakamisy faha-14 desambra teo no nidina tany Toamasina, nandray ny vary milanja 22 000 taonina avy tamin’ny japoney ny lehiben’ny fiadidiana ny repoblika, na ny « Chief of staff », Henri Roger Ranaivoson.
Ny filohan’ny repoblika tokoa moa no nangataka an’ireo vary ireo, koa rariny tokoa raha io olony io no nitsena azy ireo tany an-toerana. Tsy marina, hoy ingahy Chief, ny eritreritry ny sasany hoe ho sahirana ara-bary ny vahoaka aorianan’ny fifidianana, satria dia « io tonga io ny vary ». Asa tokoa àry izay tena marina satria raha ny vahoakan’Antananarivo fotsiny aloha, amin’izao fotoana izao, dia efa manavotra ny vary iray kilao any amin’ny 1 000 ariary any. Mifanaraka amin’ny fahefa-mividiny ve izany ê ?... Ankoatra izany koa, raha ny nolazain’ny filoha no tsiahivina, dia nangatahiny ho an’ireo fianakaviana marobe tratry ny kere any amin’ny faritra atsimon’ny Nosy ireo vary ireo, sa ve izany hanombinana indray ny anjaran’ny tsirairay any an-toerana ka hozarazaraina hatao « vitrine » eran’i Madagasikara indray izy ireo ?...
Tsianjery natao hatrany amin’ny garabola ny « Raha misy manome zavatra ho anao… » koa dia tokony hahay hankasitraka izay hahazo an’io vary io. Na izany aza anefa dia mba tokony hampieritreritra ihany ny hoe isika malagasy miisa 17 tapitrisa, manana velaran-tany avo folo heny amin’ny an’ny japoney, miisa 130 tapitrisa, no mangataka ny vary ho hanintsika. Ny vary anefa no foto-tsakafontsika. Sady maharary izany no mahamenatra ê.
Ireharehantsika ny nahavitana lalana hamoahana ny vokatra, ary izay no mbola natao hevitra mitondra tamin’ny fampielezan-kevitra farany teo. Ny zava-misy marina anefa dia avy any an-dranomasina kay no « lalana » idiran’ny « vokatra » hanintsika isan’andro. Koa tsy diso fampiasam-bola ihany ve izany isika fa tsy naleo, raha izany, ny seranan-tsambo no nanaovana ezaka ê ?
Tonga ny vary nangatahina… fa ny fanontanina dia ny hoe tena valin’ny hataka manokana natao tokoa ve izy io ? Tsaroana ihany mantsy fa hatramin’ny andron’ny Amiraly no tsy tapaka ny manome vary antsika isan-taona ireo havana japoney ireo. Tsy misy olana izany fa dia mitohy ihany ilay tsianjery nianarana : « Ny akoho misotro rano… misaotra tompoko ô ».
Lalou
--------------------------------------------
Raharaha Pety : Ambenana mafy Ambatofinandrahana
Tao aorianan’ny daty ny 3 desambra teo dia hita taty amin’ny faritr’Amorin’i Mania, ny fanaovana irony atao hoe «barrage» fanaon’ny miaramila amin’ny andro sarotra irony.
Mitambatra ny zandary sy ny polisy amin’izany. Ao amin’ny kihon-dalana miolaka any amin’ny distrikan’ Ambatofinandrahana no ahitana ny iray. Nisy koa ny fivezivezen’ny be môtô avy any Fianarantsoa tamin’ny lalam-pirenena faha-35 iny, ka tao Ajoman’Ankona, eo amin’ny kihon-dalana mankany amin’ny renivohitry ny distrikan’i Manandriana no nahitana azy matetika, miaraka amin’ny mpitandro ny filaminanana hafa koa. Avy any amin’ity distrika ity no misy an’ingahy Manandafy Rakotonirina. Asa na misy ifandraisany amin’izany koa ity lehilahy ity? Ny ao Ambatofinandrahana moa dia vao hiditra ny tanàna no misy ity «barrage» ity, ka mbola mifarimbona amin’izany ihany ny pôlisy sy ny zandary. Araka ny feo mandeha dia hoe any amin’ny faritr’Ambatofinandrahana iny hono no mety hisy ny toerana izay iarian’ingahy Pety. Nandeha koa aza ny resaka tao amin’ny olona tao Ambatofinandrahana fa hosavaina daholo ny mpikambana ao amin’ny Tambatra , izay fikambanana natsangan’i Pety.
Jesy Belaolao
----------------------------------------
Raharaham-pitsarana : Misy mpitondra ambony voatonona amin’ny kolikoly
Mitohy indray ankehitriny ny fitrandrahan’ny manam-pahefana ara-panjakana ny antony nampitsahatra ny raharaham-pitsarana iray tany amin’ny taona 2003 tany.
Ny fandehan’ny raharaha dia nisy zazavavy kely, teratany malagasy iray, vao enin-taona monja. Niharam-pahavoazana noho ny fanolanana nataon’ity teratany vahiny amerikanina azy ity. Nisahana andraikitra ambony tao amin’ny tetik’asa iray izay vatsian’ny fanjakana amerikanina vola io vahiny io. Voarohirohy tamin’ity raharaha fanolanana zazavavy kely ity àry izy, ka notanan’ny fampanoavana teny am-ponja, niandry ny fitsarana azy. Nisy baiko avy any ambony any anefa re nampitsahatra ny fandinihana ny raharaha sady nampamoaka ny fonja an’ity teratany vahiny. Ny antony dia hoe « mitondra volabe amin’ny tetik’asa maro eto Madagasikara ny orinasa tantanin’io vahiny io ». Dia tafavoaka ny fonja tokoa izy ary zary nitsahatra hatreo ny raharaha.Ankehitriny, mipoitra indray izy ity ary ny Bianco mihitsy no re fa mitrandraka ny raharaha ka mikaroka ny loharano nipoiran’io baiko nampitsahatra ny fanenjehana sy ny nampamoaka ny fonja an’ity vahiny ity io. Vokatry ny hetsika nataon’ny sampana miaro ny zon’olombelona no fantatra fa nahatonga izao fihetsehan’ny raharaha izao indray.
Misy manam-pahefana ambony ara-panjakana voatonontonona anarana amin’ity raharaha ity ka ho hita eo ny tena ho fananan’ny Bianco ny fahaleovantenany, hoy ny mpitazana.
Ity tranga iray ity aloha dia isan’ny nahitana porofo fa tena nitana ny teny nataony ny Tonian’ny fampanoavana etsy amin’ny fitsarana ambaratonga voalohany amin’ny raharaha ady heloka. Isan’ny tsy amindrany fo mihitsy mantsy ny raharaha fanolanana zazavavy madinika, ka dia noraisiny ny andraikitra, saingy ny baiko nidina avy any ambony any no toa tsy nahafahany nanoatra.
Ralay
------------------------------------------
Fjkm / kfip : “Nisy ny lesoka... tamin’ny fifidianana”
Na eo aza ny filazana izay nataon’ny tompon’andraikitry ny FJKM /KFIP ny amin’ny fisian’ny mangarahara, malalaka ary marina tamin’ny fanaraha-mason’ny fifidianana izay nataony.
Dia tsy nisalasala ry zareo naneho ny fisian’ny lesoka vitsivitsy tamin’ny fanomanana sy ny fiatrehana iny fifidianana natao ny 3 desambra teo iny. Nahitana an’izany hoy ny FJKM/KFIP teo amin’ny fandrafetana ny lisi-pifidianana, ny fizarana ny kara-pifidianana sy ny karatra famantarana ny mpanara-maso, ny tsy fahampian’ny fahazai-manaon’ny mpikambana ao amin’ny biraom-pifidianana, ny tsy fahatomombanan’ny fitaovana, ny tsy firaikan’ny olom-pirenena tamin’ny fijerena ny lisi-pifidianana, sy fakana ny kara-pifidianana.
Nambaran’ny mpitandrina Cooper Perline, izay filoha mpanampy ny FJKM sy ny mpitandrina Rahaingonjanahary Rodolphe, filohan’ny FJKM/KFIP tao anatin’izay fa nisy fiantraikany tamin’ny fanomanana sy fanatanterahana, ary ny vokatry ny fifidianana ny zava-nisy niainana teto amin’ny firenena. Notsipihin’ireto tompon’andraikitra ireto tamin’izany, ny fizarana fanomezana sy ny fampielezan-kevitra nataon’ny kandidà sy ny mpanohana azy, ny fari-piainan’ny vahoaka amin’ny ankapobeny, ny toetr’andro, ny fahalaviran’ny birao fandatsaham-bato, ary ny asa fanakorontanana isan-karazany, izay nibahana tao an-tsain’ny olona ka tsy nahafahany naneho ny safidiny ankalalahana. Distrika miisa 30, kaominina 150 amin’ny faritany 6 eto amin’ny Nosy moa no voalaza fa nisian’ny mpanara-mason’ny FJKM/KFIP. Antony nahavitsy azy ireo, raha ny voalazan’ireto tompon’andraikitra tamin’ny mpanao gazety ny tsy fahampian’ny vola ho enti-manana ho amin’izay fanaraha-maso izay. Fantatra mantsy fa ny masoivohon’ny Soisa no nanome 30.000 dôlara hihetsehan’ireto mpanara-maso eo anivon’ny FJKM ireto. Nitondra soso-kevitra ho amin’ny fanatsarana ny fiatrehana ny fifidianana manaraka moa ry zareo ireto, tahaka ny hoe fandrafetana lalàm-pifidianana vaovao miainga avy amin’ny traikefa sy ny zava-misy niainana, fanatanterahana fanisam-bahoaka, fanapariahana ny voka-pifidianana eny anivon’ny distrika sy ny kaominina, famotorana sy fampiharana fanasaziana ireo izay nanao antsirambina ny fanomanana sy ny fanatanterahana ny fifidianana ary koa ireo nitarika sy nanao asa fanakorontanana.
Narilala
3. xxx
(
16/12/2006 12:13)
Après l’élection présidentielle : Retraite pour quatre ténors
Le scrutin présidentiel du 3 décembre a certainement sonné le glas de la carrière politique de certains de nos politiciens chevronnés.
L'élection, il est vrai, fut tournée et manipulée de manière à handicaper les candidats non officiels. Elle a néanmoins mis au grand jour les carences et les insuffisances de beaucoup de concurrents. Ceux qui ont essuyé une contre-performance flagrante vont certainement être poussés vers la porte. S'ils ne disparaîtront pas définitivement du paysage politique, ils prendront cependant leurs distances vis-à-vis de la compétition électorale. Ils emboîteront le pas aux autres ténors qui, après des échecs successifs aux élections, ne se sont plus portés candidats. Les plus connus de ces retraités sont le pasteur Andriamanjato Richard, le Pr Zafy Albert et Tovo Rabetsitonta. Selon toute vraisemblance, les chefs politiques ci-après mettront une croix sur l'engagement électoral et n'apparaîtront plus dans aucune élection.
Le premier est Norbert Ratsirahonana (parti AVI) sur lequel ses partisans ont fondé beaucoup d'espoir le 3 décembre. Sa prestation néanmoins fut nettement en deçà des attentes car l'homme s'est classé cinquième avec 4,20% des voix. Il fut incapable de contenir la poussée de Marc Ravalomanana à Tana-Ville, n'y recueillant que 10% des voix (contre 70% au candidat officiel) alors qu'en 1998, son parti, l'Avi, y a trusté huit sièges de députés sur douze. Ne se détachant du régime Ravalomanana qu'à la dernière minute, peu avant le scrutin, Norbert Ratsirahonana était nimbé d'une aura d'ambiguïté et beaucoup ne crurent jamais à la sincérité de son geste. On mesurera la chute brutale de sa performance quand on sait qu'au scrutin présidentiel de 1996, il avait recueilli 10,14% des voix.
Vient ensuite Herizo Razafimahaleo (parti Leader-Fanilo) qui, écoeuré par les 5% de voix qu'il récolta au scrutin présidentiel de 2001, s'était mis durablement à l'écart de la pratique politique. Il ne redonna signe de vie qu'une année avant l'élection du 3 décembre, fonçant tête baissée contre le régime qu'il n'a pas ménagé. C'était insuffisant pour s'imposer de nouveau sur le terrain politique. Avec ses 9,05% des suffrages, il fait moins que ses 15% lors du scrutin présidentiel de 1996. Même s'il est jeune encore (il a 50 ans), cet ancien conseiller spécial de chef d'Etat et ancien vice-Premier ministre a peut-être son avenir derrière lui. Il reste en tout cas sur trois défaites électorales, avec celle des législatives de 1998 à Ambositra et celle du scrutin présidentiel de 2001.
Le troisième est Manandafy Rakotonirina (parti MFM), candidat flamboyant de l'élection présidentielle de 1989 qui avait fait jeu égal avec l'amiral Didier Ratsiraka au plan des moyens, des idées mais aussi de la popularité. L'homme a recueilli 20%, et selon le CNOE, aurait dû disputer le second tour contre l'amiral n'était-ce les tripotages de score dont s'est rendu coupable le régime d'alors. Le 3 décembre dernier, il ne fut que l'ombre de lui-même avec 0,33%, même si on lui accorde des circonstances atténuantes eu égard aux difficultés qu'il rencontra dans la diffusion de ses bulletins. L'homme, qui aurait mieux fait de s'effacer devant la candidature de Pety Rakotoniaina, compte trois revers successifs si on ajoute les législatives de 1998 à Manandriana et celles de 2002 dans le 1er arrondissement de Tana-Ville.
Le dernier est le pasteur Rajakoba Daniel (parti Fihavanantsika) qui est un habitué des scrutins présidentiels. Il faut dire que cet homme d'église s'engage dans les élections par conviction et même par passion, y développant surtout ses thèses contre la corruption, l'enrichissement illicite et le culte de l'argent. Doté de petits moyens, il fait surtout du porte à porte lors de la campagne et ne nourrit aucune illusion sur ses chances. Comme ses performances vont déclinantes (1,76% en 2001 et 0,65% le 3 décembre), son parti et ses soutiens financiers pourraient se lasser de ces engagements électoraux plutôt stériles.
On plaindra ces ténors qui ont subi une déroute brutale le 3 décembre. Ils ont beaucoup disserté sur leurs projets pendant la campagne, mais ne savent plus maintenant quel est leur …programme.
Adelson RAZAFY
Le scrutin présidentiel du 3 décembre a certainement sonné le glas de la carrière politique de certains de nos politiciens chevronnés.
L'élection, il est vrai, fut tournée et manipulée de manière à handicaper les candidats non officiels. Elle a néanmoins mis au grand jour les carences et les insuffisances de beaucoup de concurrents. Ceux qui ont essuyé une contre-performance flagrante vont certainement être poussés vers la porte. S'ils ne disparaîtront pas définitivement du paysage politique, ils prendront cependant leurs distances vis-à-vis de la compétition électorale. Ils emboîteront le pas aux autres ténors qui, après des échecs successifs aux élections, ne se sont plus portés candidats. Les plus connus de ces retraités sont le pasteur Andriamanjato Richard, le Pr Zafy Albert et Tovo Rabetsitonta. Selon toute vraisemblance, les chefs politiques ci-après mettront une croix sur l'engagement électoral et n'apparaîtront plus dans aucune élection.
Le premier est Norbert Ratsirahonana (parti AVI) sur lequel ses partisans ont fondé beaucoup d'espoir le 3 décembre. Sa prestation néanmoins fut nettement en deçà des attentes car l'homme s'est classé cinquième avec 4,20% des voix. Il fut incapable de contenir la poussée de Marc Ravalomanana à Tana-Ville, n'y recueillant que 10% des voix (contre 70% au candidat officiel) alors qu'en 1998, son parti, l'Avi, y a trusté huit sièges de députés sur douze. Ne se détachant du régime Ravalomanana qu'à la dernière minute, peu avant le scrutin, Norbert Ratsirahonana était nimbé d'une aura d'ambiguïté et beaucoup ne crurent jamais à la sincérité de son geste. On mesurera la chute brutale de sa performance quand on sait qu'au scrutin présidentiel de 1996, il avait recueilli 10,14% des voix.
Vient ensuite Herizo Razafimahaleo (parti Leader-Fanilo) qui, écoeuré par les 5% de voix qu'il récolta au scrutin présidentiel de 2001, s'était mis durablement à l'écart de la pratique politique. Il ne redonna signe de vie qu'une année avant l'élection du 3 décembre, fonçant tête baissée contre le régime qu'il n'a pas ménagé. C'était insuffisant pour s'imposer de nouveau sur le terrain politique. Avec ses 9,05% des suffrages, il fait moins que ses 15% lors du scrutin présidentiel de 1996. Même s'il est jeune encore (il a 50 ans), cet ancien conseiller spécial de chef d'Etat et ancien vice-Premier ministre a peut-être son avenir derrière lui. Il reste en tout cas sur trois défaites électorales, avec celle des législatives de 1998 à Ambositra et celle du scrutin présidentiel de 2001.
Le troisième est Manandafy Rakotonirina (parti MFM), candidat flamboyant de l'élection présidentielle de 1989 qui avait fait jeu égal avec l'amiral Didier Ratsiraka au plan des moyens, des idées mais aussi de la popularité. L'homme a recueilli 20%, et selon le CNOE, aurait dû disputer le second tour contre l'amiral n'était-ce les tripotages de score dont s'est rendu coupable le régime d'alors. Le 3 décembre dernier, il ne fut que l'ombre de lui-même avec 0,33%, même si on lui accorde des circonstances atténuantes eu égard aux difficultés qu'il rencontra dans la diffusion de ses bulletins. L'homme, qui aurait mieux fait de s'effacer devant la candidature de Pety Rakotoniaina, compte trois revers successifs si on ajoute les législatives de 1998 à Manandriana et celles de 2002 dans le 1er arrondissement de Tana-Ville.
Le dernier est le pasteur Rajakoba Daniel (parti Fihavanantsika) qui est un habitué des scrutins présidentiels. Il faut dire que cet homme d'église s'engage dans les élections par conviction et même par passion, y développant surtout ses thèses contre la corruption, l'enrichissement illicite et le culte de l'argent. Doté de petits moyens, il fait surtout du porte à porte lors de la campagne et ne nourrit aucune illusion sur ses chances. Comme ses performances vont déclinantes (1,76% en 2001 et 0,65% le 3 décembre), son parti et ses soutiens financiers pourraient se lasser de ces engagements électoraux plutôt stériles.
On plaindra ces ténors qui ont subi une déroute brutale le 3 décembre. Ils ont beaucoup disserté sur leurs projets pendant la campagne, mais ne savent plus maintenant quel est leur …programme.
Adelson RAZAFY