La Gazette 4/12
1. xxx
(
04/12/2006 09:08)
Election présidentielle: Vers un second tour ?
Il n’y a plus de suspens sur l’issue du scrutin présidentiel d’hier. Marc Ravalomanana, le chef d’Etat sortant a dominé les premiers résultats et terminera sans faute en tête du scrutin.
Le seul point qui peut encore tenir en haleine le public : Marc Ravalomanana conclura-t-il le combat dès le premier tour ou sera-t-il contraint à un second tour ?
La tendance, hier tard dans la nuit, était que sur tout le territoire, le président sortant menait avec environ 65% des voix mais que ses suffrages s’effritaient au fur et à mesure que les résultats en provenance des zones littorales tombaient. Réussira-t-il à tenir la tête hors de l’eau et à dépasser au final les 50%, ou sera-t-il submergé et terminera la course en dessous de cette barre ? D’où un possible deuxième tour.
En fait, Marc Ravalomanana a démarré en trombe à Tana-Ville, métropole dont il fut le maire, et a laissé sur place ses adversaires. Dans tous les bureaux de vote de la capitale, il caracole en tête, loin devant. Voici des exemples parlants de score : lycée JJ Rabearivelo : Marc Ravalomanana : 421, Norbert Ratsirahonana : 54, Herizo Razafimahaleo : 20. INFP Mahamasina : Marc Ravalomanana : 444, Norbert Ratsirahonana : 53, Herizo Razafimahaleo : 34. Un peu partout dans la capitale, le chef d’Etat sortant a engrangé environ 75%, et son score oscille toujours entre 65 et 85% des voix. Il maintient son avance sur le reste de la province d’Antananarivo avec des chiffres comme ceux-ci : Antsirabe : Marc Ravalomanana : 809, Norbert Ratsirahonana : 73. Ilafy-Rova : Marc Ravalomanana : 583, Norbert Ratsirahonana : 48.
Sur le reste du territoire, Marc Ravalomanana enregistre ses premières défaites à Toamasina où, par exemple, dans un bureau de vote, Roland Ratsiraka l’emporte avec 275 voix contre 265 au président sortant, à Maintirano où Herizo Razafimahaleo lui tient la dragée haute avec 1 574 voix contre 1 109, ou à Toliara où il subit un revers face à Lahiniriko Jean avec 291 voix contre 200. On constate, en tout cas, le caractère régional sinon ethnique du vote avec Roland Ratsiraka qui triomphe dans des bureaux de vote de Toamasina, de Vatomandry ou de Mananara-Nord, ou Lahiniriko Jean qui surclasse ses rivaux à Toliara, à Belo-sur-Tsiribihina et bien sûr dans son bastion de Betioky-Sud. Il est vrai néanmoins que l’exemple le plus évident du vote régional est celui dont bénéficie Marc Ravalomanana à Tana-Ville et dans la province d’Antananarivo en général. On notera toutefois que Herizo Razafimahaleo est battu (dans des résultats encore incomplets) dans sa ville natale d’Ambositra même s’il y réalise un excellent score (1 221 contre 1 336 à Ravalomanana), de même qu’à Fianarantsoa-Ville où le plus souvent, il ne recueille que le quart du score de Marc Ravalomanana.
Celui qui confirme tout le bien qu’on pense de lui est Roland Ratsiraka qui tient en respect Marc Ravalomanana dans les villes du littoral Est, surtout Mahanoro, Vatomandry et Mananara-Nord, mais l’homme ratisse plus loin et se comporte honorablement aussi dans la province d’Antsiranana, à Ambilobe comme à Vohémar et à Antsiranana.
On notera certaines déceptions, comme Norbert Ratsirahonana qui fut incapable de contenir la poussée de Marc Ravalomanana dans la province d’Antananarivo où il a recueilli en gros 10% des voix. Comme aussi Herizo Razafimahaleo qui ne fut pas à la hauteur des attentes placées en lui par les pronostics, et qui a souvent subi des revers dans ses fiefs de toujours. Manandafy Rakotonirina et Pety Rakotoniaina ne furent que l’ombre d’eux-mêmes et comptent parmi les candidats inexistants. Le doivent-ils à leurs déboires au niveau de la confection et de la diffusion de leurs bulletins de vote ? On ne le sait, mais, très souvent, ils furent distancés par Elia Ravelomanantsoa qui pédale en tête du peloton des petits candidats.
S’il survient un second tour, c’est peut-être Roland Ratsiraka qui y figurera, car l’homme est celui qui a le plus souvent défait l’actuel chef de l’Etat. Ou peut-être aussi Herizo Razafimahaleo qui ne l’a emporté que dans le Melaky, mais qui fait montre d’une belle constance sur le reste du territoire, notamment dans les zones les plus densément peuplées. Si Jean Lahiniriko avait effectué une percée hors de son bastion dont la population est un peu trop clairsemée, il aurait pu aussi prétendre à une place au second tour.
Un fait qui étonne : dans un contexte de religion exacerbée, les deux pasteurs, Daniel Rajakoba et Jules Randrianjohary, n’ont pas surnagé et végètent irrémédiablement dans les profondeurs du classement. Même s’ils ont souvent avancé des arguments tirés de la Bible lors de la campagne, dans la perspective d’un second tour, il faut mettre sur eux une… croix.
Adelson RAZAFY
----------------------------------------------
Rien n’est joué
Pas de cyclone ni dans les urnes, ni dans l’air, aucun « rotaka » dans la rue… L’élection s’est, en effet, déroulée dans le calme.
Un calme qui n’est même pas relatif. D’ailleurs, les quelques contestations qu’on a relevées sont trop localisées pour être prises au sérieux ou encore remettre en cause le scrutin. Le typhon attendu par une partie de l’opposition n’a pas eu lieu. Finalement, ce ne fut qu’une tempête dans un verre d’eau, comme cette pluie qui s’est abattue sur la capitale, hier à partir du milieu d’après-midi. Comme également ces cartes d’électeur qui n’ont pas été distribuées à leurs légitimes propriétaires.
Ailleurs, même dans les pays les plus arriérés, les cartes d’électeur n’ont plus cours, seule la présentation de la carte d’identité nationale suffit. On ne sait pourquoi les pouvoirs publics ont-ils voulu alors compliquer cette élection, notamment en refusant d’instaurer le bulletin unique. Pourquoi aussi le gouvernement n’a-t-il pas limité les dépenses que chaque candidat doit effectuer pendant la campagne, et n’a pas estimé nécessaire la mise en place du conseil électoral indépendant ? En fait, c’est dans l’application des vieilles méthodes que l’on obtient de bonnes performances…
Ainsi, n’est-il pas étonnant d’apprendre, hier soir, que Marc Ravalomanana mène, mais ne gagne pas encore, dans plusieurs bureaux de vote, surtout à Antananarivo. Ces premières indications ne signifient nullement qu’un deuxième tour ne serait plus probable. L’on craint, toutefois, que ces résultats partiels annoncent une Bérézina des trois concurrents potentiels de M. Ravalomanana dans cette région Analamanga.
Pour l’instant, à la lumière des chiffres glanés ici et là dans certains quartiers de la capitale, le fondateur de Tiko semble avoir donc la faveur des Tananariviens. Cependant, en province les résultats pourraient être autrement, comme c’est le cas à Diégo, à Majunga et à Toamasina où Roland Ratsiraka et Marc Ravalomanana seraient au coude à coude. Par contre, ce dernier mène à Fianarantsoa, tandis que Jean Lahiniriko fait un score honorable à Tuléar.
En réalité, rien n’est joué, bien que, sur le plan national, le candidat d’Etat donne l’impression de dominer, surtout si l’on se réfère aux chiffres diffusés hier soir par RNM et TVM. Mais seuls, dit-on, les quelques résultats « favorables » à M. Ravalomanana ont été diffusés à l’antenne...
A travers ces résultats partiels (voir tableaux), on a le sentiment que cette élection s’est « régionalisée » : Marc Ravalomanana à Antananarivo, Roland Ratsiraka à Toamasina, Jean Lahiniriko à Tuléar… Va-t-on alors assister à une sorte de vote ethnique ? Ce qui n’est pas souhaitable car elle peut fragiliser l’unité nationale. Quoi qu’il en soit, une question est aujourd’hui sur toutes les lèvres : y aura-t-il ballottage ou non ? L’on sera fixé dans les prochaines heures.
Néanmoins, beaucoup redoutent, à tort ou à raison, une victoire tranquille du président sortant. Une victoire synonyme de continuité… sans le changement. En effet, le slogan même de M. Ravalomanana, « Tohizo ny lalantsika » (continuons notre chemin), n’est-il pas une façon de vouloir privilégier le statu quo, sinon l’immobilisme ? Dans ce cas, ce scrutin risque de déboucher sur une grande déception.
Franck Raharison
--------------------------------------------------------
Norbert Ratsirahonana : vives réactions en vue
Une nouvelle qui a fait tiquer lors de la retransmission sur les ondes du déroulement du scrutin d’hier : l’absence du bulletin de vote du candidat Norbert Ratsirahonana dans des bureaux de vote des provinces, notamment dans la province de Mahajanga.
Le fait a étonné, car le parti AVI a remis aux commissions officielles des bulletins de vote en nombre suffisant, soit 17,5 millions d’unités. Normalement, les services de l’administration auraient du acheminer ces bulletins vers tous les bureaux de vote disséminés sur tout le territoire, même les plus reculés. D’autant que des hélicoptères gracieusement prêtés par le gouvernement sud-africain ont été mis en service pour diffuser partout les bulletins de vote. Défaillance ou omission ? On attend la réaction du parti AVI qui a déjà annoncé que si pareil cas arrivait, il ne resterait pas les bras ballants.
Selon toute probabilité, le camp de Norbert Ratsirahonana va demander l’annulation des résultats dans les bureaux de vote « fautifs » et peut-être le recommencement du scrutin dans ces endroits. On rappellera qu’en 1999, lors de l’élection communale de Tana-Ville, des omissions de ce genre ont été constatées dans divers bureaux de vote. En cours de scrutin, vers 13 heures, l’AVI avait annoncé avec éclat le retrait de son candidat et avait ramassé tous ses bulletins dans les bureaux de vote de la capitale. Le poulain de l’AVI lors de cette élection était le jeune opérateur économique Johnny Raharindranto, le vainqueur étant un autre homme d’affaires inconnu avant la campagne électorale : Marc Ravalomanana.
Existe-t-il un recours contre les services officiels qui ont failli à leur devoir de diffusion des bulletins de vote ? Norbert Ratsirahonana qui fut déjà président de la HCC saura certainement s’y prendre.
-----------------------------------------------------------
DÉCLARATIONS DES CANDIDATS
Marc Ravalomanana (à midi ) : « Ca me réjouit de voir que le scrutin se déroule dans le calme ! ».
Herizo Razafimahaleo (à 11h30) : « Jusqu’à maintenant, je crois que tout se passe bien. Certes, quelques petits problèmes persistent notamment au niveau des cartes électorales mais je pense que les gens font de leur mieux pour ne pas perdre leurs droits. Sinon, on m’a informé que mes bulletins ne sont pas parvenus dans certaines circonscriptions. Pourtant, ce genre de problème ne devrait pas survenir dans la mesure où nous avons remis à temps auprès du ministère de l’Intérieur tous nos bulletins de vote. Quoi qu’il en soit, ce sont les fraudes que nous appréhendons le plus. Déjà, avant la date du scrutin, il y a cette liste électorale bâclée et je me demande ce qu’il en sera par la suite. De toute façon, nous surveillons de près la situation et en aucune manière, nous n’accepterons jamais les fraudes ».
Norbert Ratsirahonana (à 11h15) : « Je constate que le calme règne. Je constate également que bon nombre des électeurs ont voté. Néanmoins, je trouve que beaucoup d’autres ne sont pas inscrits dans les listes ou n’ont pas leurs cartes électorales. Par ailleurs, dans le Nord-Est du pays, des responsables administratifs restent introuvables ».
Manandafy Rakotonirina (à midi) : « J’ai décidé de ne pas voter. Je ne peux pas accepter la décision des autorités administratives de retirer mes bulletins des bureaux de vote de la capitale. Ils n’ont pas le droit d’agir de la sorte, car c’est le droit même de ceux qui veulent voter pour moi qui est ainsi bafoué. Face à cette situation, j’ai décidé d’écrire une lettre au président du Conseil national électoral afin qu’il se penche de près sur ce sabotage et prendre les mesures qui s’imposent ».
Pety Rakotoniaina (à 18h) : « J’ai décidé de ne pas voter car je ne peux pas cautionner l’irrégularité et l’anticonstitutionnalité de ce scrutin. En ce qui concerne les fortes rumeurs, comme quoi je vais bientôt être arrêté, que les tenants du pouvoir commencent d’abord à balayer devant leurs portes, avant de m’interpeller ».
Jean Lahiniriko (à 20h30) : « Rien n’est joué dans la mesure où, depuis 18h30 (ndlr : hier), la RNM n’a fait que diffuser les résultats donnant Marc Ravalomanana largement favori. Or, tant à Toliara, Morondava qu’à Farafangana, pour ne citer que ces localités, le président-candidat est largement battu. Par exemple, à Morondava, j’ai eu 543 voix contre 203 seulement pour lui. Bref, la RNM a été, hier dans la soirée, en train de ne diffuser que les résultats donnant le président sortant vainqueur ».
Roland Ratsiraka (à 21h) : « Pour le moment, je mène à Antsiranana, Mahajanga et bien évidemment à Toamasina. Le problème est que bon nombre de nos partisans n’ont pas eu leurs cartes électorales. En tout cas, à l’allure actuelle des tendances, Marc Ravalomanana serait en seconde position dans les provinces et en première place à Tana-ville car les chefs quartiers et présidents du fokontany sont tous des militants TIM ».
Recueillis par Rolly M. et Tiana R.
---------------------------------------------------
Les absents du scrutin…
Les bulletins de Monja Roindefo, Philippe Tsiranana, Ferdinand Razakarimanana et Manandafy Rakotonirina ont été hier introuvables dans tous les bureaux de vote du pays.
Ce qui veut tout simplement dire que ces quatre candidats n’ont pas pu faire déposer, dans le délai imparti, leurs bulletins entre les mains des responsables. Il se pourrait même que certains d’entre eux n’auraient pas du tout fait imprimer leurs bulletins.
Par ailleurs, certains bureaux de vote seulement ont été dotés de ceux de Pety Rakotoniaina, Elia Ravelomanantsoa, Daniel Rajakoba, Jules Randrianjohary et Roland Ratsiraka. Tandis que Marc Ravalomanana, Herizo Razafimahaleo, Jean Lahiniriko, Ny Hasina Andriamanjato et Norbert Ratsirahonana ont vu leurs bulletins présents dans les 17 451 bureaux de vote éparpillés dans l’île. Néanmoins, des dénonciations ont fusé hier pour révéler l’inexistence des bulletins de Herizo Razafimahaleo et de Ny Hasina Andriamanjato dans quelques bureaux de vote en province. Ce qui a amené Herizo à mettre déjà en garde l’Etat : « Il est de la responsabilité du ministère de l’Intérieur de faire acheminer les bulletins dans tous les bureaux de vote».
En tout cas, visiblement inquiet de cette tournure des choses, le SG dudit ministère a lancé un vibrant appel, hier vers midi sur les ondes nationales, pour enjoindre les PDS de faritany, chefs de Région et de district de prendre immédiatement les mesures qui s’imposent pour que les bulletins des cinq candidats en règle soient mis sur la table dans tous bureaux de vote.
-----------------------------------------------
Toliara : des urnes incendiées
Des événements d’une certaine gravité ont été enregistrés lors du scrutin d’hier à Toliara.
Dans des bureaux de vote de Tanambao Sans Fil et des quartiers proches, des individus qui évoluaient en bande ont pénétré dans les bureaux de vote, ont emporté les urnes et les ont détruites ou incendiées. Ces méfaits ont été commis vers 11 heures 30 et les opérations de vote ont été suspendues. Selon le ministre de l’Intérieur Charles Rabemananjara qui a évoqué le fait, les bureaux de vote affectés comptent au total 5 351 électeurs inscrits. Le ministère, a-t-il ajouté, avisera sur ce qu’il convient de faire pour rattraper les effets de ces incidents dans les bureaux de vote concernés. En tout cas annonce-t-on, trois personnes ont été arrêtées et huit autres déjà identifiées attendent d’être appréhendées.
Toliara, ville du sud, a toujours vécu la politique avec une certaine chaleur. Il est probable que le fait est dû aux frustrations et mécontentements consécutifs à l’organisation du scrutin. On notera l’élimination de certains candidats de poids, le caractère controversé de la date, le verrouillage des médias publics, l’expansion « illégale » de la station MBS (appartenant à Marc Ravalomanana) dans les provinces, le déséquilibre flagrant dans les moyens mis en œuvre, etc. Rappelons que Toliara a déjà vécu de tels incidents lors du référendum constitutionnel d’août 1992. Le scrutin avait rendu furieux les fédéralistes, lesquels avaient réclamé un face à face entre une constitution unitaire et une autre fédéraliste lors du référendum. A Toliara, le palais du Faritany avait alors été pris d’assaut et occupé par les fédéralistes, de même que les antennes locales de TVM et de RNM et les services officiels ont été dirigés par une équipe insurrectionnelle dite « Direction de l’Etat fédéré de Toliara ». Comme en beaucoup d’autres endroits de l’île, les préparatifs du référendum ont été perturbés et du matériel et des locaux électoraux avaient été incendiés à Toliara…
En tout cas, les élections générales ne sont troublées dans l’île que quand il survient de profondes frustrations chez une partie de l’électorat. Plutôt que de sévir sans discernement, les autorités feraient bien d’abord de sonder les causes de ces vives contrariétés.
------------------------------------------------------------
Cartes électorales: Un exemple de fraude
Parmi les innombrables dénonciations, sur les anomalies et autres irrégularités quant à la confection des cartes électorales et l'établissement des listes électorales.
Un exemple frappant, voire déroutant, est à citer pour établir à quel point cette informatisation des préparatifs électoraux a recélé des faits frauduleux. Ainsi, une dame, dont nous tairons le nom, a eu hier entre ses mains… trois cartes électorales. Si l'une d'entre elles semble être correcte, les deux autres sont littéralement fausses.
La première indique que cette dame, dont son numéro dans la liste électorale est 11060701401812, doit voter au bureau du fokontany de Mandrosoa. Elle y a comme numéro de la carte d'identité :
103 912 002 236 et son père s'appelle Randrianaivosolo tandis que sa mère porte le nom de Ranorohanta P. Dans la seconde, cette même dame doit voter à l'EPP d'Antanetibe, inscrite sur
la liste sous le numéro 11060701501529. Là, le numéro de sa carte d'identité est :
103 912 002 233 et son père s'y appelle Randrianarisoa et sa mère Ranorohanta.
Quel nombre de ce genre de cartes électorales serait-il disséminé dans tout le territoire national ? Quel serait l'impact de ce genre de choses sur le scrutin ?
Rolly M.
--------------------------------------------------------------
Marc Ravalomanana : un bulletin contre…
Depuis qu’il a déposé son dossier de candidature à la HCC le 13 septembre dernier, les rumeurs ont couru sur l’illégalité du bulletin de vote de Marc Ravalomanana.
En effet, parmi les pièces remises à la HCC figure un bulletin de vote sur fond blanc. Selon les textes pourtant, « les bulletins de couleur blanche sont interdits ». On a appris ensuite qu’afin de se conformer à la loi, le candidat officiel avait changé en catastrophe la couleur de son bulletin. Depuis, on n’a plus épilogué sur le bulletin présidentiel. Hier cependant, lors du scrutin, le caractère illégal du bulletin de Marc Ravalomanana était apparu avec évidence aux votants. Le carré de papier porte l’effigie du candidat d’Etat dans un cercle de couleur bleue et verte, mais le fond en était blanc. Le bulletin n’observe donc pas les indications du décret relatif à l’élection présidentielle publié le 12 septembre dernier. En tout cas, dans les bureaux de vote, le bulletin de vote de Marc Ravalomanana a tranché sur celui des autres candidats en raison de son caractère immaculé. Les autres concurrents, eux se sont conformés aux dispositions officielles et aucun ne s’est aventuré à produire un bulletin blanc. Le blanc, rappelons-le, est aux élections la couleur associée à l’Etat et seuls les documents officiels peuvent porter cette couleur (comme par exemple les décrets et ordonnances sur les panneaux électoraux).
Le silence de la HCC sur la question étonne en tout cas. Le point semble donner le ton aux faveurs particulières accordées au candidat d’Etat. Si les autres candidats soulèvent la question de l’illégalité du bulletin présidentiel, la HCC comme à son habitude trouvera un argument pour mettre à l’abri le candidat officiel. L’institution d’Ambohidahy pourrait dire par exemple que le bulletin incriminé est de couleur « blanc cassé », alors que la loi n’interdit que le « blanc »…
---------------------------------------------------------------
Il n’y a plus de suspens sur l’issue du scrutin présidentiel d’hier. Marc Ravalomanana, le chef d’Etat sortant a dominé les premiers résultats et terminera sans faute en tête du scrutin.
Le seul point qui peut encore tenir en haleine le public : Marc Ravalomanana conclura-t-il le combat dès le premier tour ou sera-t-il contraint à un second tour ?
La tendance, hier tard dans la nuit, était que sur tout le territoire, le président sortant menait avec environ 65% des voix mais que ses suffrages s’effritaient au fur et à mesure que les résultats en provenance des zones littorales tombaient. Réussira-t-il à tenir la tête hors de l’eau et à dépasser au final les 50%, ou sera-t-il submergé et terminera la course en dessous de cette barre ? D’où un possible deuxième tour.
En fait, Marc Ravalomanana a démarré en trombe à Tana-Ville, métropole dont il fut le maire, et a laissé sur place ses adversaires. Dans tous les bureaux de vote de la capitale, il caracole en tête, loin devant. Voici des exemples parlants de score : lycée JJ Rabearivelo : Marc Ravalomanana : 421, Norbert Ratsirahonana : 54, Herizo Razafimahaleo : 20. INFP Mahamasina : Marc Ravalomanana : 444, Norbert Ratsirahonana : 53, Herizo Razafimahaleo : 34. Un peu partout dans la capitale, le chef d’Etat sortant a engrangé environ 75%, et son score oscille toujours entre 65 et 85% des voix. Il maintient son avance sur le reste de la province d’Antananarivo avec des chiffres comme ceux-ci : Antsirabe : Marc Ravalomanana : 809, Norbert Ratsirahonana : 73. Ilafy-Rova : Marc Ravalomanana : 583, Norbert Ratsirahonana : 48.
Sur le reste du territoire, Marc Ravalomanana enregistre ses premières défaites à Toamasina où, par exemple, dans un bureau de vote, Roland Ratsiraka l’emporte avec 275 voix contre 265 au président sortant, à Maintirano où Herizo Razafimahaleo lui tient la dragée haute avec 1 574 voix contre 1 109, ou à Toliara où il subit un revers face à Lahiniriko Jean avec 291 voix contre 200. On constate, en tout cas, le caractère régional sinon ethnique du vote avec Roland Ratsiraka qui triomphe dans des bureaux de vote de Toamasina, de Vatomandry ou de Mananara-Nord, ou Lahiniriko Jean qui surclasse ses rivaux à Toliara, à Belo-sur-Tsiribihina et bien sûr dans son bastion de Betioky-Sud. Il est vrai néanmoins que l’exemple le plus évident du vote régional est celui dont bénéficie Marc Ravalomanana à Tana-Ville et dans la province d’Antananarivo en général. On notera toutefois que Herizo Razafimahaleo est battu (dans des résultats encore incomplets) dans sa ville natale d’Ambositra même s’il y réalise un excellent score (1 221 contre 1 336 à Ravalomanana), de même qu’à Fianarantsoa-Ville où le plus souvent, il ne recueille que le quart du score de Marc Ravalomanana.
Celui qui confirme tout le bien qu’on pense de lui est Roland Ratsiraka qui tient en respect Marc Ravalomanana dans les villes du littoral Est, surtout Mahanoro, Vatomandry et Mananara-Nord, mais l’homme ratisse plus loin et se comporte honorablement aussi dans la province d’Antsiranana, à Ambilobe comme à Vohémar et à Antsiranana.
On notera certaines déceptions, comme Norbert Ratsirahonana qui fut incapable de contenir la poussée de Marc Ravalomanana dans la province d’Antananarivo où il a recueilli en gros 10% des voix. Comme aussi Herizo Razafimahaleo qui ne fut pas à la hauteur des attentes placées en lui par les pronostics, et qui a souvent subi des revers dans ses fiefs de toujours. Manandafy Rakotonirina et Pety Rakotoniaina ne furent que l’ombre d’eux-mêmes et comptent parmi les candidats inexistants. Le doivent-ils à leurs déboires au niveau de la confection et de la diffusion de leurs bulletins de vote ? On ne le sait, mais, très souvent, ils furent distancés par Elia Ravelomanantsoa qui pédale en tête du peloton des petits candidats.
S’il survient un second tour, c’est peut-être Roland Ratsiraka qui y figurera, car l’homme est celui qui a le plus souvent défait l’actuel chef de l’Etat. Ou peut-être aussi Herizo Razafimahaleo qui ne l’a emporté que dans le Melaky, mais qui fait montre d’une belle constance sur le reste du territoire, notamment dans les zones les plus densément peuplées. Si Jean Lahiniriko avait effectué une percée hors de son bastion dont la population est un peu trop clairsemée, il aurait pu aussi prétendre à une place au second tour.
Un fait qui étonne : dans un contexte de religion exacerbée, les deux pasteurs, Daniel Rajakoba et Jules Randrianjohary, n’ont pas surnagé et végètent irrémédiablement dans les profondeurs du classement. Même s’ils ont souvent avancé des arguments tirés de la Bible lors de la campagne, dans la perspective d’un second tour, il faut mettre sur eux une… croix.
Adelson RAZAFY
----------------------------------------------
Rien n’est joué
Pas de cyclone ni dans les urnes, ni dans l’air, aucun « rotaka » dans la rue… L’élection s’est, en effet, déroulée dans le calme.
Un calme qui n’est même pas relatif. D’ailleurs, les quelques contestations qu’on a relevées sont trop localisées pour être prises au sérieux ou encore remettre en cause le scrutin. Le typhon attendu par une partie de l’opposition n’a pas eu lieu. Finalement, ce ne fut qu’une tempête dans un verre d’eau, comme cette pluie qui s’est abattue sur la capitale, hier à partir du milieu d’après-midi. Comme également ces cartes d’électeur qui n’ont pas été distribuées à leurs légitimes propriétaires.
Ailleurs, même dans les pays les plus arriérés, les cartes d’électeur n’ont plus cours, seule la présentation de la carte d’identité nationale suffit. On ne sait pourquoi les pouvoirs publics ont-ils voulu alors compliquer cette élection, notamment en refusant d’instaurer le bulletin unique. Pourquoi aussi le gouvernement n’a-t-il pas limité les dépenses que chaque candidat doit effectuer pendant la campagne, et n’a pas estimé nécessaire la mise en place du conseil électoral indépendant ? En fait, c’est dans l’application des vieilles méthodes que l’on obtient de bonnes performances…
Ainsi, n’est-il pas étonnant d’apprendre, hier soir, que Marc Ravalomanana mène, mais ne gagne pas encore, dans plusieurs bureaux de vote, surtout à Antananarivo. Ces premières indications ne signifient nullement qu’un deuxième tour ne serait plus probable. L’on craint, toutefois, que ces résultats partiels annoncent une Bérézina des trois concurrents potentiels de M. Ravalomanana dans cette région Analamanga.
Pour l’instant, à la lumière des chiffres glanés ici et là dans certains quartiers de la capitale, le fondateur de Tiko semble avoir donc la faveur des Tananariviens. Cependant, en province les résultats pourraient être autrement, comme c’est le cas à Diégo, à Majunga et à Toamasina où Roland Ratsiraka et Marc Ravalomanana seraient au coude à coude. Par contre, ce dernier mène à Fianarantsoa, tandis que Jean Lahiniriko fait un score honorable à Tuléar.
En réalité, rien n’est joué, bien que, sur le plan national, le candidat d’Etat donne l’impression de dominer, surtout si l’on se réfère aux chiffres diffusés hier soir par RNM et TVM. Mais seuls, dit-on, les quelques résultats « favorables » à M. Ravalomanana ont été diffusés à l’antenne...
A travers ces résultats partiels (voir tableaux), on a le sentiment que cette élection s’est « régionalisée » : Marc Ravalomanana à Antananarivo, Roland Ratsiraka à Toamasina, Jean Lahiniriko à Tuléar… Va-t-on alors assister à une sorte de vote ethnique ? Ce qui n’est pas souhaitable car elle peut fragiliser l’unité nationale. Quoi qu’il en soit, une question est aujourd’hui sur toutes les lèvres : y aura-t-il ballottage ou non ? L’on sera fixé dans les prochaines heures.
Néanmoins, beaucoup redoutent, à tort ou à raison, une victoire tranquille du président sortant. Une victoire synonyme de continuité… sans le changement. En effet, le slogan même de M. Ravalomanana, « Tohizo ny lalantsika » (continuons notre chemin), n’est-il pas une façon de vouloir privilégier le statu quo, sinon l’immobilisme ? Dans ce cas, ce scrutin risque de déboucher sur une grande déception.
Franck Raharison
--------------------------------------------------------
Norbert Ratsirahonana : vives réactions en vue
Une nouvelle qui a fait tiquer lors de la retransmission sur les ondes du déroulement du scrutin d’hier : l’absence du bulletin de vote du candidat Norbert Ratsirahonana dans des bureaux de vote des provinces, notamment dans la province de Mahajanga.
Le fait a étonné, car le parti AVI a remis aux commissions officielles des bulletins de vote en nombre suffisant, soit 17,5 millions d’unités. Normalement, les services de l’administration auraient du acheminer ces bulletins vers tous les bureaux de vote disséminés sur tout le territoire, même les plus reculés. D’autant que des hélicoptères gracieusement prêtés par le gouvernement sud-africain ont été mis en service pour diffuser partout les bulletins de vote. Défaillance ou omission ? On attend la réaction du parti AVI qui a déjà annoncé que si pareil cas arrivait, il ne resterait pas les bras ballants.
Selon toute probabilité, le camp de Norbert Ratsirahonana va demander l’annulation des résultats dans les bureaux de vote « fautifs » et peut-être le recommencement du scrutin dans ces endroits. On rappellera qu’en 1999, lors de l’élection communale de Tana-Ville, des omissions de ce genre ont été constatées dans divers bureaux de vote. En cours de scrutin, vers 13 heures, l’AVI avait annoncé avec éclat le retrait de son candidat et avait ramassé tous ses bulletins dans les bureaux de vote de la capitale. Le poulain de l’AVI lors de cette élection était le jeune opérateur économique Johnny Raharindranto, le vainqueur étant un autre homme d’affaires inconnu avant la campagne électorale : Marc Ravalomanana.
Existe-t-il un recours contre les services officiels qui ont failli à leur devoir de diffusion des bulletins de vote ? Norbert Ratsirahonana qui fut déjà président de la HCC saura certainement s’y prendre.
-----------------------------------------------------------
DÉCLARATIONS DES CANDIDATS
Marc Ravalomanana (à midi ) : « Ca me réjouit de voir que le scrutin se déroule dans le calme ! ».
Herizo Razafimahaleo (à 11h30) : « Jusqu’à maintenant, je crois que tout se passe bien. Certes, quelques petits problèmes persistent notamment au niveau des cartes électorales mais je pense que les gens font de leur mieux pour ne pas perdre leurs droits. Sinon, on m’a informé que mes bulletins ne sont pas parvenus dans certaines circonscriptions. Pourtant, ce genre de problème ne devrait pas survenir dans la mesure où nous avons remis à temps auprès du ministère de l’Intérieur tous nos bulletins de vote. Quoi qu’il en soit, ce sont les fraudes que nous appréhendons le plus. Déjà, avant la date du scrutin, il y a cette liste électorale bâclée et je me demande ce qu’il en sera par la suite. De toute façon, nous surveillons de près la situation et en aucune manière, nous n’accepterons jamais les fraudes ».
Norbert Ratsirahonana (à 11h15) : « Je constate que le calme règne. Je constate également que bon nombre des électeurs ont voté. Néanmoins, je trouve que beaucoup d’autres ne sont pas inscrits dans les listes ou n’ont pas leurs cartes électorales. Par ailleurs, dans le Nord-Est du pays, des responsables administratifs restent introuvables ».
Manandafy Rakotonirina (à midi) : « J’ai décidé de ne pas voter. Je ne peux pas accepter la décision des autorités administratives de retirer mes bulletins des bureaux de vote de la capitale. Ils n’ont pas le droit d’agir de la sorte, car c’est le droit même de ceux qui veulent voter pour moi qui est ainsi bafoué. Face à cette situation, j’ai décidé d’écrire une lettre au président du Conseil national électoral afin qu’il se penche de près sur ce sabotage et prendre les mesures qui s’imposent ».
Pety Rakotoniaina (à 18h) : « J’ai décidé de ne pas voter car je ne peux pas cautionner l’irrégularité et l’anticonstitutionnalité de ce scrutin. En ce qui concerne les fortes rumeurs, comme quoi je vais bientôt être arrêté, que les tenants du pouvoir commencent d’abord à balayer devant leurs portes, avant de m’interpeller ».
Jean Lahiniriko (à 20h30) : « Rien n’est joué dans la mesure où, depuis 18h30 (ndlr : hier), la RNM n’a fait que diffuser les résultats donnant Marc Ravalomanana largement favori. Or, tant à Toliara, Morondava qu’à Farafangana, pour ne citer que ces localités, le président-candidat est largement battu. Par exemple, à Morondava, j’ai eu 543 voix contre 203 seulement pour lui. Bref, la RNM a été, hier dans la soirée, en train de ne diffuser que les résultats donnant le président sortant vainqueur ».
Roland Ratsiraka (à 21h) : « Pour le moment, je mène à Antsiranana, Mahajanga et bien évidemment à Toamasina. Le problème est que bon nombre de nos partisans n’ont pas eu leurs cartes électorales. En tout cas, à l’allure actuelle des tendances, Marc Ravalomanana serait en seconde position dans les provinces et en première place à Tana-ville car les chefs quartiers et présidents du fokontany sont tous des militants TIM ».
Recueillis par Rolly M. et Tiana R.
---------------------------------------------------
Les absents du scrutin…
Les bulletins de Monja Roindefo, Philippe Tsiranana, Ferdinand Razakarimanana et Manandafy Rakotonirina ont été hier introuvables dans tous les bureaux de vote du pays.
Ce qui veut tout simplement dire que ces quatre candidats n’ont pas pu faire déposer, dans le délai imparti, leurs bulletins entre les mains des responsables. Il se pourrait même que certains d’entre eux n’auraient pas du tout fait imprimer leurs bulletins.
Par ailleurs, certains bureaux de vote seulement ont été dotés de ceux de Pety Rakotoniaina, Elia Ravelomanantsoa, Daniel Rajakoba, Jules Randrianjohary et Roland Ratsiraka. Tandis que Marc Ravalomanana, Herizo Razafimahaleo, Jean Lahiniriko, Ny Hasina Andriamanjato et Norbert Ratsirahonana ont vu leurs bulletins présents dans les 17 451 bureaux de vote éparpillés dans l’île. Néanmoins, des dénonciations ont fusé hier pour révéler l’inexistence des bulletins de Herizo Razafimahaleo et de Ny Hasina Andriamanjato dans quelques bureaux de vote en province. Ce qui a amené Herizo à mettre déjà en garde l’Etat : « Il est de la responsabilité du ministère de l’Intérieur de faire acheminer les bulletins dans tous les bureaux de vote».
En tout cas, visiblement inquiet de cette tournure des choses, le SG dudit ministère a lancé un vibrant appel, hier vers midi sur les ondes nationales, pour enjoindre les PDS de faritany, chefs de Région et de district de prendre immédiatement les mesures qui s’imposent pour que les bulletins des cinq candidats en règle soient mis sur la table dans tous bureaux de vote.
-----------------------------------------------
Toliara : des urnes incendiées
Des événements d’une certaine gravité ont été enregistrés lors du scrutin d’hier à Toliara.
Dans des bureaux de vote de Tanambao Sans Fil et des quartiers proches, des individus qui évoluaient en bande ont pénétré dans les bureaux de vote, ont emporté les urnes et les ont détruites ou incendiées. Ces méfaits ont été commis vers 11 heures 30 et les opérations de vote ont été suspendues. Selon le ministre de l’Intérieur Charles Rabemananjara qui a évoqué le fait, les bureaux de vote affectés comptent au total 5 351 électeurs inscrits. Le ministère, a-t-il ajouté, avisera sur ce qu’il convient de faire pour rattraper les effets de ces incidents dans les bureaux de vote concernés. En tout cas annonce-t-on, trois personnes ont été arrêtées et huit autres déjà identifiées attendent d’être appréhendées.
Toliara, ville du sud, a toujours vécu la politique avec une certaine chaleur. Il est probable que le fait est dû aux frustrations et mécontentements consécutifs à l’organisation du scrutin. On notera l’élimination de certains candidats de poids, le caractère controversé de la date, le verrouillage des médias publics, l’expansion « illégale » de la station MBS (appartenant à Marc Ravalomanana) dans les provinces, le déséquilibre flagrant dans les moyens mis en œuvre, etc. Rappelons que Toliara a déjà vécu de tels incidents lors du référendum constitutionnel d’août 1992. Le scrutin avait rendu furieux les fédéralistes, lesquels avaient réclamé un face à face entre une constitution unitaire et une autre fédéraliste lors du référendum. A Toliara, le palais du Faritany avait alors été pris d’assaut et occupé par les fédéralistes, de même que les antennes locales de TVM et de RNM et les services officiels ont été dirigés par une équipe insurrectionnelle dite « Direction de l’Etat fédéré de Toliara ». Comme en beaucoup d’autres endroits de l’île, les préparatifs du référendum ont été perturbés et du matériel et des locaux électoraux avaient été incendiés à Toliara…
En tout cas, les élections générales ne sont troublées dans l’île que quand il survient de profondes frustrations chez une partie de l’électorat. Plutôt que de sévir sans discernement, les autorités feraient bien d’abord de sonder les causes de ces vives contrariétés.
------------------------------------------------------------
Cartes électorales: Un exemple de fraude
Parmi les innombrables dénonciations, sur les anomalies et autres irrégularités quant à la confection des cartes électorales et l'établissement des listes électorales.
Un exemple frappant, voire déroutant, est à citer pour établir à quel point cette informatisation des préparatifs électoraux a recélé des faits frauduleux. Ainsi, une dame, dont nous tairons le nom, a eu hier entre ses mains… trois cartes électorales. Si l'une d'entre elles semble être correcte, les deux autres sont littéralement fausses.
La première indique que cette dame, dont son numéro dans la liste électorale est 11060701401812, doit voter au bureau du fokontany de Mandrosoa. Elle y a comme numéro de la carte d'identité :
103 912 002 236 et son père s'appelle Randrianaivosolo tandis que sa mère porte le nom de Ranorohanta P. Dans la seconde, cette même dame doit voter à l'EPP d'Antanetibe, inscrite sur
la liste sous le numéro 11060701501529. Là, le numéro de sa carte d'identité est :
103 912 002 233 et son père s'y appelle Randrianarisoa et sa mère Ranorohanta.
Quel nombre de ce genre de cartes électorales serait-il disséminé dans tout le territoire national ? Quel serait l'impact de ce genre de choses sur le scrutin ?
Rolly M.
--------------------------------------------------------------
Marc Ravalomanana : un bulletin contre…
Depuis qu’il a déposé son dossier de candidature à la HCC le 13 septembre dernier, les rumeurs ont couru sur l’illégalité du bulletin de vote de Marc Ravalomanana.
En effet, parmi les pièces remises à la HCC figure un bulletin de vote sur fond blanc. Selon les textes pourtant, « les bulletins de couleur blanche sont interdits ». On a appris ensuite qu’afin de se conformer à la loi, le candidat officiel avait changé en catastrophe la couleur de son bulletin. Depuis, on n’a plus épilogué sur le bulletin présidentiel. Hier cependant, lors du scrutin, le caractère illégal du bulletin de Marc Ravalomanana était apparu avec évidence aux votants. Le carré de papier porte l’effigie du candidat d’Etat dans un cercle de couleur bleue et verte, mais le fond en était blanc. Le bulletin n’observe donc pas les indications du décret relatif à l’élection présidentielle publié le 12 septembre dernier. En tout cas, dans les bureaux de vote, le bulletin de vote de Marc Ravalomanana a tranché sur celui des autres candidats en raison de son caractère immaculé. Les autres concurrents, eux se sont conformés aux dispositions officielles et aucun ne s’est aventuré à produire un bulletin blanc. Le blanc, rappelons-le, est aux élections la couleur associée à l’Etat et seuls les documents officiels peuvent porter cette couleur (comme par exemple les décrets et ordonnances sur les panneaux électoraux).
Le silence de la HCC sur la question étonne en tout cas. Le point semble donner le ton aux faveurs particulières accordées au candidat d’Etat. Si les autres candidats soulèvent la question de l’illégalité du bulletin présidentiel, la HCC comme à son habitude trouvera un argument pour mettre à l’abri le candidat officiel. L’institution d’Ambohidahy pourrait dire par exemple que le bulletin incriminé est de couleur « blanc cassé », alors que la loi n’interdit que le « blanc »…
---------------------------------------------------------------
novalian'i Fiffi ny 05/12/2006 07:08
2. simplex
(
04/12/2006 11:07)
o l'tia ry xxx a, mba avoay eto koa lesy ity lahatsoratra iray ity fa otran'ny mahaliana a:
Mahandry encore dans la liste…
Grande fut la surprise des électeurs d’Ambohimahitsy (à 30km de la capitale sur la route de Mahajanga) en constatant hier que le nom de Mahandry, le célèbre chef du gang des kidnappeurs.
Mahandry encore dans la liste…
Grande fut la surprise des électeurs d’Ambohimahitsy (à 30km de la capitale sur la route de Mahajanga) en constatant hier que le nom de Mahandry, le célèbre chef du gang des kidnappeurs.
3. xxx
(
04/12/2006 11:26)
Mahandry encore dans la liste…
Grande fut la surprise des électeurs d’Ambohimahitsy (à 30km de la capitale sur la route de Mahajanga) en constatant hier que le nom de Mahandry, le célèbre chef du gang des kidnappeurs.
Ayant été abattu en 2005 par la Police du côté d’Ankerana, figure encore dans la liste électorale du bureau de vote de cette localité. « Les morts continuent ainsi à bénéficier de leur droit fondamental tandis que les vivants en sont privés », a-t-on crié. En effet, une bonne partie des électeurs de cette localité a révélé hier, sur une radio privée de la capitale, n’être point inscrite sur les listes électorales et n’avoir pas en mains une quelconque carte.
Grande fut la surprise des électeurs d’Ambohimahitsy (à 30km de la capitale sur la route de Mahajanga) en constatant hier que le nom de Mahandry, le célèbre chef du gang des kidnappeurs.
Ayant été abattu en 2005 par la Police du côté d’Ankerana, figure encore dans la liste électorale du bureau de vote de cette localité. « Les morts continuent ainsi à bénéficier de leur droit fondamental tandis que les vivants en sont privés », a-t-on crié. En effet, une bonne partie des électeurs de cette localité a révélé hier, sur une radio privée de la capitale, n’être point inscrite sur les listes électorales et n’avoir pas en mains une quelconque carte.
4. kitjo
(
04/12/2006 12:41)
misy zo-ny azony angatahina @ izany fa rehefa tsy naka izy dia adalany!
5. colar
(
04/12/2006 21:53)
merci lesy ra xxx fa ra tsisy an la d tsy mba nahita vao2 mintsy,,reveko b ny la gazette hatram za tany dago ,io fona no vidiko, fa omeoana ny sopapa ra xxx fa omeko an la ny vidingazety a,hahhahha,vazivazy zany an misaotra fa valina ra matsiahy hoy ny taolo,fa maninn alo no atao xxx e,ol mizara vao2 ange nareo e,zay tsy mahita ,nareo afakla manome, sa sao migadra eoko nareo,hahahahhha,na zany aza MISAOTRA E
6. xxx
(
04/12/2006 22:42)
colar> Antony roa no nanaovako xxx:
-Loharanom-baovao fotsiny le izy, ka tsy tokony ho aty amiko no miantefa ny kaomentera. Afaka manao resaka manokana momba izay ao anatiny tahaka ny rehetra aho, raha misy manaitra ahy manokana.
-Matahotra aho hoe misy mpiasan'ny LaGazette mandehandeha eto d manontany tena hoe, fa ahoana itony. i hery no mahalala ny IP, ka raha tonga hatrany dia anjaranay ny miresaka.
Zaho koa tia mamaky azy, na dia manatavy resaka loatra ry lerony matetika, fa feon-dakolosy hafa, tsara anaovana recoupement n'ny resaka mandeha.
-Loharanom-baovao fotsiny le izy, ka tsy tokony ho aty amiko no miantefa ny kaomentera. Afaka manao resaka manokana momba izay ao anatiny tahaka ny rehetra aho, raha misy manaitra ahy manokana.
-Matahotra aho hoe misy mpiasan'ny LaGazette mandehandeha eto d manontany tena hoe, fa ahoana itony. i hery no mahalala ny IP, ka raha tonga hatrany dia anjaranay ny miresaka.
Zaho koa tia mamaky azy, na dia manatavy resaka loatra ry lerony matetika, fa feon-dakolosy hafa, tsara anaovana recoupement n'ny resaka mandeha.
7. Fiffi
(
05/12/2006 07:08)
fa na izany aza aloha de mbola mamerina ny fisaorana anao hatrany ry xxx nizara ! :):-*