Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République Malgache Marc Ravalomanana
Ablaincourt, le 26 juillet 2004-07-31
Monsieur le Président,
Au printemps, les plantes et les fruits bourgeonnants appellent l’hirondelle à déployer ses ailes pour venir chanter sur les branches, ce que je lis dans le journal l’Express de Madagascar du 19 juillet 2004, invite tout compatriote motivé à réagir, Monsieur le président.
Depuis votre élection, il y a deux ans maintenant, j’aurais voulu vous adresser une lettre de félicitation et de soutien mais cela aurait été insipide et vaniteux et aurai pu paraître opportun.
Aujourd’hui, malgré quelques cinquante ans d’immigration en France, je demeure sensible à la vie politique de mon pays.
En gros titre dans le journal précité, est mentionné, je traduis : «Une rupture entre la classe politique et l’Exécutif du pays ».
Je ne suis pas devin ni plus éclairé mais la classe politique, à l’exclusion des partis manifestement négatif à votre égard, Mr le Président, reste le garant de la démocratie.
Et un pouvoir partagé construit un régime fort, assurance certaine de la prospérité de la nation et du bonheur attendu des malgaches quand s’est œuvré, par une personnalité vertueuse Mr le Président.
La réalité laisse apparaître une teinte mystique. Dans Galate 3,13, il est question de malédiction et de rachat. Pour notre pays, la malédiction était récurrente. Le peuple avait connu la souffrance de la colonisation, l’injustice des intérêts classiques et l’immoralité restaurée du néo-colonialisme, la corruption, les pillages et les meurtres accomplis par le régime Ratsiraka, l’imposture et l’incompétence d’un faux leader du peuple devenu Président.
Cette litanie est longue mais la malédiction est du temps révolu à la date de votre élection Mr le Président, une élection unique pour tout scrutin présidentiel dans l’histoire du pays et salvatrice pour le peuple malgache.
L’indépendance, la fin du néo-colonialisme ainsi que de la misère Ratsirakiste , les malgaches vont-ils revivre une fois de plus la mélancolie du désespoir ?
L’expression est empruntée.
N’importe quel pays, maître de son destin, dont une période de quarante à cinquante ans peut connaître des hauts et des bas, des périodes de croissance, et des périodes de récession.
En ce qui concerne notre pays, ne connaître que la récession pendant la période indiquée, est une aberration, du laisser-aller qui incombe les responsabilités ou cela devient un coup du sort, comme nous l’avions évoqué plus haut.
Mes propos dans cette lettre, Mr le Président, se résument à un constat de risque de dérapage dans le déroulement des affaires du pays.
Pour reprendre une image de la Bible, le péché sont blottis en permanence derrière la porte (Genèse 4,7), il ne demande qu’on le laisse rentrer pour œuvrer à ses exactions.
Le peuple malgache repose tous ses espoirs et bonheurs de réussite sur votre diligence et grandeur d’âme, pour la victoire du pays, contre la pauvreté, et pour la prospérité économique pérenne de la nation.
Pour cela, un dialogue et une collaboration avec les principaux responsables positifs des partis serait la bienvenue dans le dessein d’une politique de valeur pour la nation entière.
Je vous prie de bien vouloir agréer, Mr le Président de la République, mes sentiments de respect et de dévouement avec tous mes souhaits de bonheur, de santé et de longue vie, pour vous et toute votre famille.
Rajoelisolo
