La HSBC de Hong Kong, banque de Wisco, aurait refusé de payer le premier chèque de 50 millions de dollars du projet Soalala. Ce qui permet de croire que le second chèque, de méme montant, connaîtra le méme sort. Ce projet est-il un mirage ?
Le ministre des Finances et du budget a déclaré hier lors de la cérémonie officielle de sortie d'une promotion de contrôleurs des impôts .(au gymnase couvert d'Ankorondrano) que le second chèque du consortium chinois Wisco d'un montant de 50 millions de dollars se trouvait déjà "dans son bureau". C'est pour ainsi dire que tout va pour le mieux en ce qui concerne le projet Soalala. Or, d'après certaines informations, la HSBC de Hong Kong, banque de Wisco, aurait refusé de payer le premier chèque de 50 millions de dollars. Ce qui permet de croire que le second chèque (de méme montant) connaîtra le méme sort.
Pour quelles raisons ces chèques ne seraient-ils pas payés ? Pour le moment, aucune explication officielle tant de l'administration que du consortium chinois n'est disponible. A priori, on peut considérer que le non-paiement n'a aucun rapport avec une quelconque insolvabilité du titulaire du chèque dans la mesure où le consortium Wisco a tout de méme une envergure internationale et de ce fait, pourrait facilement trouver la somme nécessaire au niveau des différents marchés financiers internationaux. Autrement dit, cet "incident de paiement" trouvera son explication dans d'autres arguments.
Quoi qu'il en soit, c'est une véritable désillusion qui survient pour notre grand argentier qui misait sur cette manne pour faire face aux dépenses de l'Etat d'autant plus que l'annonce officielle, avant-hier, de l'Union européenne de suspendre son aide au développement de Madagascar n'est pas de nature à améliorer la situation. En effet, de par cette décision, toute aide budgétaire est suspendue pour une durée de douze mois.
On avait déjà annoncé que les 100 millions de dollars auraient permis de faire face aux dépenses mensuelles fermes du Trésor public qui sont estimées entre 175 et 200 milliards d'ariary. Et ils étaient censés compenser la fermeture du robinet européen.
De toutes les façons, il semble qu'on ait déjà fait une croix sur ces ressources tant espérées. En effet, à la question de savoir s'il y aura une loi de finances rectificative concernant les éventuelles affectations et utilisations de la somme que Wisco est censée apporter, le ministre des Finances et du budget a répondu que ce n'était pas d'actualité. Or, le secrétaire général du méme ministère avait déjà annoncé que l'utilisation de telles ressources devrait, obligatoirement, faire l'objet d'une loi rectificative, cela au nom de la sacro-sainte transparence.
Ranaivo Lala Honoré
