fampitandremana ny hat ,an'iza ny faute raha sanatria?

1. xxx ( 05/07/2009 20:42)
Avertissement
Toute personne hostile à la dictature militaire ou toute autre forme d'exploitation
et d'injustice, désireuse de combattre peut faire quelque chose, méme si cette
action est modeste, plusieurs petites actions en feront naître une immense. Ceux
qui, après avoir lu ce manuel, auront conclu qu'il s ne peuvent rester passifs, je les
invite à suivre les instructions que je propose et à s'engager tout de suite dans la
lutte. Car, en toute hypothèse et en toutes circonstances, le devoir du
révolutionnaire est de faire la révolution

S'il importe de lire cet ouvrage, il est également très souhaitable de le divulguer.
Que ceux qui acceptent les idées qui s'y trouvent défendues, le fassent ronéotyper
ou imprimer, fût-ce sous la protection d'un groupe armé.
Si je l'ai signé, c'est parce qu'il est le résultat systématisé d'une expérience vécue
par un groupe d'hommes qui , au Brésil, luttent les armes à la main et dont j'ai
l'honneur de faire partie. Contre ceux qui mettent en doute ce que j'y recommande,
qui continuent d'affirmer que ne sont pas encore réunies les conditions propres au
combat ou qui nient les faits décrits, le mieux est que je revendique ouvertement la
responsabilité de mes paroles et de mes actions. Je refuse donc les commodités
ambiguës de l'anonymat.
Mon but est de recruter le plus grand nombre possible de partisans. Le nom
d'agresseur ou de terroriste n'a plus le sens qu'on lui donnait jadis. Il ne suscite
plus la terreur ou le blâme; il éveille des vocations. Être appelé "agresseur" ou
"terroriste", dans le Brésil d'aujourd'hui, honore le citoyen, puis que cela signifie
qu'il lutte, les armes à la main, contre la monstruosité et l'abjection que représente
l'actuelle dictature militaire.
Qu'est-ce qu'un guérillero urbain?
La crise chronique des structures qui caractérise la situation au Brésil et
l'instabilité politique qui en découle ont favorisé le déclenchement de la guerre
révolutionnaire. Celle-ci se manifeste en termes de guérilla urbaine, de guérilla
rurale ou de guerre psychologique. C'est au guérillero urbain qu'il incombe de
faire, dans les villes, la guérilla aussi bien que la guerre psychologique. C'est de lui
que je parlerai.
Le guérillero urbain est un homme armé qui lutte contre la dictature militaire ou
tout autres formes d'oppression par des moyens non conventionnels.
Révolutionnaire sur le plan politique et vaillant patriote, il lutte pour la libération
de son pays, il est ami du peuple et de la liberté. Son champ de bataille, ce sont les
grandes villes du pays.

Le guérillero urbain ne craint pas de démanteler et de détruire le système
économique, politique et social en vigueur, car son objectif est d'aider la guérilla
rurale et de contribuer à l'instauration de structures sociales et politiques
entièrement nouvelles et révolutionnaires, où le pouvoir sera donné au peuple
armé.

Les qualités personnelles du guérillero urbain
Le guérillero urbain se caractérise par le courage et l'esprit d'initiative. Il doit étre
un grand tacticien Il compensera par l'astuce son infériorité sur le
plan des armes, des munitions et de l'équipement.
Le militaire de carrière ou le policier au service du gouvernement disposent d'un
armement moderne et de bons véhicules; ils peuvent circuler librement, aller où ils
veulent, puisqu'ils ont pour eux l'appui du pouvoir. Le guérillero urbain, qui ne
peut compter sur toutes ces ressources, agit dans la clandestinité. Il arrive qu'il ait
déjà été condamné ou que pèse contre lui un décret de prison préventive; il est,
dans ce cas, contraint de faire usage de faux papiers.
Le guérillero urbain possède toutefois un gros avantage sur le soldat conventionnel
ou sur le policier: il défend une juste cause, celle du peuple, tandis que les deux
autres se rangent du côté de l'ennemi que le peuple déteste.
Les armes du guérillero urbain sont inférieures à celles de son ennemi ; mais, sur
le plan moral, sa supériorité est indiscutable.
C'est grâce à elle qu'il peut remplir ses tâches principales qui sont d'attaquer et de
survivre.
Le guérillero urbain doit, pour pouvoir lutter, prendre à l'ennemi ses armes.
Comme celles-ci tombent entre ses mains dans les circonstances les plus diverses,
il finit par se trouver en possession d'un armement assez varié et pour lequel
manquent les munitions correspondantes.
Le guérillero urbain ne dispose d'aucun lieu où il puisse s'exercer .
Ces difficultés, il les vaincra grâce à son pouvoir d'imagination et à sa capacité
créatrice, qui sont indispensable s'il veut mener à bien sa tâche de révolutionnaire.
Le guérillero urbain doit étre doté d'esprit d'initiative, d'une grande mobilité, de
souplesse, du sens de l'adaptation et de beaucoup de sang- froid, la qualité
principale étant l'esprit d'initiative, car on ne peut pas toujours tout prévoir et le
guérillero urbain ne peut se permettre de tomber dans la perplexité ni attendre
que lui soit donné un ordre. Il doit agir, envisager, pour chaque problème qui se
présente, la solution correspondante, et ne pas remettre à plus tard.
Il vaut mieux agir et se tromper que ne rien faire par souci d'éviter l'erreur. C'est bien connu,
l'humain apprend de ses erreurs. Sans esprit d'initiative, il n'y a pas de guérilla
urbaine. D'autres qualités sont souhaitées; il faut étre bon marcheur, pouvoir
résistera à la fatigue, la faim, à la pluie et à la chaleur; il faut savoir se cacher et
veiller, connaître l'art du déguisement, ne jamais craindre le danger, étre capable
d'agir de nuit comme de jour, ne pas agir avec précipitation, étre doté d'une
patience sans limites, garder son calme et son sang-froid dans les pires situations,
ne pas laisser la moindre trace et ne pas se décourager.


Comment vit et subsiste le guérillero urbain?
Le guérillero urbain doit savoir vivre au milieu du peuple et veiller à ne se
distinguer en rien du citoyen ordinaire.
Il ne peut se vétir d'une façon qui attire l'attention. Des vétements excentriques et
à la mode détonnent dans les quartiers ouvriers. Il en va de méme pour ceux qui
vont du Nord au Sud du pays et vice versa, où la façon de s'habiller varie.
Le guérillero urbain doit vivre de travail, de son activité professionnelle.
S'il est recherché par la police ou connu d'elle, s'il est condamné ou fait l'objet
d'une mesure de prison préventive, il doit entrer dans la clandestinité et parfois
vivre caché.
En toutes circonstances, le guérillero urbain ne doit parler à personne de ses
activités; celles-ci ne concernent que l'organisation révolutionnaire à laquelle il
appartient. Il doit avoir une grande capacité d'observation, étre très bien informé,
en particulier sur les mouvements de l'ennemi, étre un bon enquéteur et bon
connaisseur du terrain sur lequel il agit. Étant donné qu'il lutte les armes à la
main, il ne lui est guère possible de s'acquitter pendant longtemps de ses
obligations professionnelles courantes sans se faire repérer. C'est alors que la
tâche appelée "expropriation" s'impose à lui avec clarté. Il devient en effet
impossible au guérillero urbain de subsister ou de survivre sans s'engager dans la
lutte pour l'expropriation.
Dans le cadre de la lutte de classe, dont l'approfondissement est aussi inévitable
que nécessaire, la lutte armée du guérillero urbain vise deux buts:
- la liquidation physique des chefs et des subalternes des forces armées et de la
police;
- l'expropriation d'armes ou de biens appartenant au gouvernement, aux grands
capitalistes, aux latifundiaires et aux impérialistes.
Les expropriations mineures servent à l'entretien personnel du guérillero urbain;
les autres à alimenter la révolution. Ces deux buts n'en excluent pas d'autres,
secondaires.
Une caractéristique fondamentale de la Révolution brésilienne est qu'elle passe,
dès le début, par l'expropriation des richesses de la grande bourgeoisie, de

l'impérialisme, des latifundiaires et aussi des commerçants les plus riches et les
plus puissants, liés à l'importation ou à l'exportation.
Les attaques contre les banques, réalisées au Brésil, ont porté préjudice à de
grands capitalistes comme Moreira Salles, à des compagnies étrangères chargées
d'assurer ces mémes banques, à des firmes impérialistes, aux gouvernements
fédéral et des États, jusqu'ici systématiquement "expropriés".
Le produit de ces expropriations est destiné à l'apprentissage et au
perfectionnement technique du guérillero urbain, à l'achat, à la fabrication et au
transport des armes et des munitions destinées au secteur rural, à l'organisation
du réseau de sécurité des révolutionnaires, à la subsistance quotidienne des
combattants, en particulier des camarades délivrés de la prison par d'autres
compagnons armés, des blessés ou des camarades pourchassés par la police ou les
soldats de la dictature et qui doivent vivre dans la clandestinité.
C'est sur les exploiteurs et les oppresseurs du peuple que doivent retomber les
terribles charges de la guerre révolutionnaire. Les hommes du gouvernement, les
agents de la dictature et de l'impérialisme doivent payer de leur vie les crimes
commis contre le peuple brésilien.
Au Brésil, le nombre d'actions violentes pratiqué est déjà très élevé. Il comporte
des mises à mort, des explosions de bombes, des captures d'armes, d'explosifs et
de munitions, des "expropriations" de banque, des attaques contre des prisons,
etc., autant d'actes qui ne peuvent laisser de doutes sur intentions des
révolutionnaires. La mise à mort de l'espion de la C.I.A. Charles Chandler,
militaire américain qui, après avoir passé deux ans au Vietnam, vint s'infiltrer
dans le mouvement étudiant brésilien, celle de plusieurs barbouzes et de plusieurs
membres de la police militaire, prouvent que nous sommes entrés dans un état de
guerre révolutionnaire, et que cette lutte passe nécessairement par la violence. Le
guérillero urbain doit donc concentrer tous ses efforts sur l'extermination des
agents de la répression et l'expropriation des exploiteurs du peuple.


La préparation technique du guérillero urbain
Personne ne peut devenir guérillero sans passer par une phase de préparation
technique. Elle va de l'entraînement physique à l'enseignement de professions ou
d'activités de tout genre, mais surtout manuelles. On ne peut acquérir une bonne
résistance physique qu'en s'entraînant. On ne peut devenir un bon lutteur qu'en
apprenant l'art de lutter. Le guérillero urbain apprendra donc à pratiquer les
différents types de luttes, qu'ils concernent l'attaque ou la défense personnelle.
Outre la préparation technique, je considère comme utiles les formes
d'entraînement telles que les excursions à pied, le camping et des séjours
prolongés en forét, l'ascension des montagnes, la natation, le canotage, les
plongées

Les armes du guérillero urbain
Les armes du guérillero urbain sont légères, facilement remplaçables, en général
prises à l'ennemi, achetées ou fabriquées sur place. L'armement léger peut étre
manié et transporté rapidement

Les armes de fabrication artisanale sont parfois aussi efficaces que les armes
conventionnelles, ainsi que les fusils à canon raccourci.
Les camarades qui sont armuriers jouent un rôle important. Ils entretiennent les
armes, les réparent et peuvent méme monter un atelier où ils en fabriqueront. Les
ouvriers métallurgistes, les mécaniciens et les tourneurs sont des personnes tout
indiquées pour assumer ce travail de logistique industrielle. Ils peuvent, à partir de
leurs connaissances, aussi bien fabriquer secrètement des armes chez eux. On
organisera aussi des cours sur l'art de fabriquer des explosifs et l'art de saboter; on
y prévoira la possibilité de faire des expériences.
Les cocktails Molotov, l'essence, les instruments destinés au lancement de pétards,
les grenades faites au moyen de tuyaux et de boîtes, les mines, les explosifs
fabriqués avec de la dynamite et du chlorate de potasse, le plastic, les capsules
fulminantes, etc., constituent l'arsenal du guérillero soucieux de remplir sa
mission. Le matériel nécessaire à la fabrication des ces engins sera acheté ou
dérobé à l'ennemi au cours d'opérations soigneusement planifiées et exécutées. Le
guérillero veillera à ne pas garder longtemps près de lui ce matériel susceptible de
provoquer des accidents; il cherchera à s'en servir tout de suite.
L'introduction d'armes modernes, comme toute innovation en ce domaine, influe
directement sur les tactiques de la guérilla urbaine. Ces tactiques changeront dès
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que sera généralisé l'usage de la mitraillette standardisée. Les groupes de
guérilleros qui parviennent à uniformiser leur armement et leurs munitions
acquièrent un pouvoir d'efficacité supérieur aux autres, car leur puissance de feu
devient plus grande.


Les "groupe de feu" (cellules)
Les guérilleros urbains seront organisés en petits groupes. Chaque groupe, appelé
"groupe de feu" (cellule), ne peut dépasser le nombre de 4 ou 5 personnes. Un
minimum de 2 groupes (cellules), rigoureusement compartimentés et coordonnés
par 1 ou 2 personnes, s'appelle une "équipe de feu" (réseau).
Au sein de chaque groupe (cellule) doit régner la plus grande confiance. Celui qui
tire le mieux et sait manier la mitraillette se chargera d'assurer la protection de ses
camarades au cours des opérations. Chaque groupe planifiera et exécutera les
opérations qu'il aura décidées, gardera des armes, discutera et corrigera les
tactiques employées. Le groupe agit de sa propre initiative, sauf dans
l'accomplissement des tâches décidées par le commandement général de la
guérilla (cellule centrale ou comité central). Pour donner libre cours à cet esprit
d'initiative, on évitera toute rigidité à l'intérieur de l'organisation. C'est d'ailleurs
pour cela que la hiérarchisation caractéristique de la gauche traditionnelle n'existe
pas chez nous.
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Parmi les initiatives possibles laissées à la décision de chaque groupe (cellule),
citons: les raids contre des banques, les enlèvements de personnes, les exécutions
d'agents notoires de la dictature ou de la réaction ou des espions et délateurs au
sein de l'organisation, toute forme de propagande ou de guerre de nerfs. Il n'est
pas nécessaire, avant de décider de l'une de ces opérations, de consulter le
commandement général de la guérilla (cellule centrale ou comité central). Aucun
groupe ne doit, du reste, attendre, pour agir, que lui viennent des ordres d'en haut.
Tout citoyen désireux de devenir guérillero peut, de lui-méme, passer à l'action et
s'intégrer à notre organisation, En procédant de la sorte, il est plus difficile de
savoir à qui doit étre attribué tel ou tel coup, l'essentiel étant qu'augmente le
volume des actions réalisées.
Le commandement général de la guérilla (cellule centrale ou comité central)
compte sur ces groupes (cellules) pour les envoyer remplir des missions en
n'importe quel point du pays. Lorsqu'ils sont en difficulté, il se chargera de les
aider. Notre organisation révolutionnaire est constituée par un réseau vaste et
indestructible de "groupe de feu" (cellule). Son fonctionnement est simple et
pratique; le commandement général de la guérilla (cellule centrale ou comité
central) l'oriente; ceux qui le composent participent aux mémes coups, car tout ce
qui n'est pas l'action directe ne nous intéresse pas.


La logistique du guérillero urbain
La logistique conventionnelle peut s'exprimer par la formule N.C.E.M. qui veut
dire:
N = Nourriture
C = Combustible
E = Équipement
M = Munitions
Le guérillero urbain, lui, ne fait pas partie d'une armée régulière; son organisation
est intentionnellement fragmentée. Il ne dispose pas de camions, de bases fixes et
la logistique industrielle de la guérilla urbaine est difficile à implanter.
La logistique du guérillero urbain correspondra donc à la formule M.A.M.A.E.:
M = Motorisation
A = Argent
M = Munitions
A = Armes
E = Explosifs
La logistique révolutionnaire comporte donc la motorisation qui est un facteur
essentiel. Il faut des chauffeurs. Ceux-ci doivent, comme les autres guérilleros,
subir un bon entraînement. D'ailleurs, tout bon guérillero sera aussi un bon
chauffeur.
Les véhicules dont il a besoin, il les "expropriera" s'il ne dispose pas de ressources
pour en acheter. Comme pour l'achat d'armes, de munitions et d'explosifs, le
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guérillero prélèvera l'argent des banques. Ces "expropriations" sont, au départ,
indispensables à notre organisation. Il faut aussi bien dérober les armes en vente
dans les magasins que celles que portent en bandoulière les soldats de la garde
civile ou de la garde militaire.
Postérieurement, lorsqu'il s'agira de développer la force logistique, les guérilleros
tendront des embuscades à l'ennemi afin de capturer ses armes, ses munitions et
ses moyens de transport. Sitôt dérobé, le matériel doit étre caché, méme si
l'ennemi cherche à riposter ou à poursuivre les assaillants. Il importe donc qu'ils
connaissent très bien le terrain où ils agissent et qu'ils s'adjoignent des guides
spécialement préparés.
La technique du guérillero urbain
La technique est, en gros, l'ensemble des moyens qu'utilise un homme pour
exécuter un travail. La technique du guérillero, qui concerne aussi bien la guérilla
proprement dite que la guerre psychologique, repose sur cinq données de base:
- la nature spécifique de la situation;
- concevoir l'action pour répondre à la nature spécifique de la situation;
- l'objectif;
- le type d'action pour atteindre l'objectif;
- la méthode pour mener cette action.
Les caractéristiques de la lutte de guérilla
La technique employée par le guérillero urbain présente les caractéristiques
suivantes:
- Elle est agressive ou offensive. Pour le guérillero, dont la puissance de feu est
inférieure à celle de l'ennemi, qui ne peut compter sur l'appui du pouvoir et ne
peut répondre à une attaque massive des forces adverses, la défensive ne peut
qu'étre fatale. C'est pourquoi jamais il ne cherchera à fortifier ou à défendre une
base fixe; jamais il n'attendra d'étre encerclé pour riposter.
- Elle repose sur l'attaque suivie d'une retraite immédiate, nécessaire à la
préservation des forces de la guérilla.
- Elle vise à harceler, décourager, distraire les forces dont l'ennemi dispose dans
les villes afin de favoriser le déclenchement et l'implantation de la guérilla rurale
dont le rôle, dans la guerre révolutionnaire, est décisif.
L'avantage initial de la guérilla urbaine
La dynamique de la guérilla urbaine aboutit à l'affrontement violent du
combattant et des forces de répression de la dictature. Celles-ci disposent de forces
supérieures à celles du premier. Il n'en incombe pas moins au guérillero urbain
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d'attaquer le premier. Les forces militaires et policières riposteront en mobilisant
des ressources infiniment plus grandes. Le guérillero urbain ne pourra échapper à
la persécution et à la destruction qu'en exploitant à fond les avantages dont, au
départ, il jouit. Ce sera sa façon de compenser sa faiblesse matérielle.
Ces avantages consistent à:
- attaquer l'ennemi par surprise;
- mieux connaître que l'ennemi le terrain sur lequel il combat;
- jouir d'une plus grande mobilité ou d'une plus grande rapidité que les forces de
répression;
- disposer d'un réseau d'information meilleur que celui de l'ennemi;
- faire preuve d'une telle capacité de décision que ses compagnons se sentent
encouragés et ne puissent méme pas hésiter alors qu'en face d'eux, l'ennemi ne
saura où donner de la téte.
La surprise
La surprise est donc un élément très important et qui permet de compenser
l'infériorité du guérillero sur le plan des armes. Contre elle, l'ennemi ne peut rien
opposer; il tombe dans la perplexité et court à sa perte. Dans le déclenchement de
la guérilla urbaine au Brésil, l'effet de surprise a été largement exploité. Il est
fonction de quatre données de base que l'expérience nous fait définir comme suit:
- Nous connaissons la situation de l'ennemi que nous allons attaquer,
généralement grâce à des informations précises et à une observation méticuleuse,
alors que lui-méme ignore qu'il va étre attaqué et quelle sera la position de
l'attaquant.
- Nous connaissons la force de ceux que nous attaquons et eux méconnaissent la
nôtre.
- Nous pouvons mieux que l'ennemi économiser et préserver nos forces.
- C'est nous qui choisissons l'heure et le lieu de l'attaque, qui décidons de sa durée
et des objectifs à atteindre. L'ennemi en ignore tout.
La connaissance du terrain
Le guérillero urbain, s'il veut que le terrain soit son meilleur allié, doit le connaître
jusque dans ses moindres détails. Ce n'est qu'ainsi qu'il pourra intelligemment
faire usage de son relief, des ses talus et des ses fossés, de ses accidents, de ses
zones laissées à l'abandon, etc., afin de faciliter le tir, les opérations de retrait, et
aussi de se cacher.
Les points d'étranglement tels que les impasses, les cul-de-sac, les rues en
chantier, les poste de contrôle de la police, les zones militaires, les entrés ou sorties
de tunnels, les viaducs, les carrefours garnis d'agents de la circulation, de
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sémaphores ou de toute autre signalisation, doivent étre soigneusement repérés si
l'on veut éviter des erreurs fatales. Ce qui importe, c'est de bien connaître les
chemins par lesquels les guérilleros passeront et les endroits où ils se cacheront,
laissant l'ennemi à la merci du lieu qu'il ignore. Familiarisé avec les rues, les coins
et les recoins des centres urbains, connaissant bien les terrains vagues, les égouts,
les massifs de verdure, les immeubles en construction, le guérillero urbain peut
semer facilement la police ou la surprendre en lui dressant un piège ou une
embuscade. S'il connaît le terrain, le guérillero pourra indifféremment le parcourir
à pied, à bicyclette, en automobile, en jeep ou en camion sans se faire arréter.
S'il agit au sein d'un petit groupe de combattants, il pourra facilement le
reconstituer en un endroit choisi d'avance, avant de déclencher une nouvelle
opération. C'est pour la police un véritable casse-téte que de retrouver ou contreattaquer
un guérillero, dans un dédale de rues que lui seul connaît. L'expérience
nous a montré que l'idéal, pour un guérillero urbain, est d'agir dans sa propre ville,
puisque c'est celle-là qu'il connaît le mieux. Celui qui vient d'ailleurs ne peut, avec
autant de compétence que le premier, mener à bien une opération de guérilla.
Mobilité et rapidité
La mobilité et la rapidité du guérillero urbain doivent étre supérieures à celles de
la police. A cet effet, il veillera:
- à étre motorisé;
- à bien connaître le terrain;
- à saboter ou entraver les communications ou les moyens de transport de
l'ennemi;
- à s'assurer la possession d'un armement léger.
Lorsqu'il réalise des opérations qui ne durent que quelques minutes et s'il quitte le
lieu de son action au moyen d'un véhicule à moteur, le guérillero ne pourra
échapper à ceux qui le poursuivent que si, au préalable, il a déjà reconnu
l'itinéraire. Il n'opérera que dans des endroits éloignés des bases logistiques de la
police afin de faciliter sa fuite.
Il devra aussi viser à entraver les communications de l'ennemi, sa première cible
étant le téléphone dont il fera couper les fils.
Les forces de répression disposent de moyens de transport très modernes; il faut
s'efforcer de leur faire perdre du temps lorsqu'elles doivent traverser le centre
congestionné des grandes villes. Les embouteillages peuvent également nous
désavantager. Nous veillerons donc à nous assurer une position favorable, en
adoptant les moyens suivants:
- la simulation d'une panne ou le barrage d'une route, que d'autres compagnons
assumeront, en utilisant des véhicules dont les plaques seront fausses;
- l'obstruction du chemin au moyen de troncs d'arbres, de pierres, de fausses
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plaques de signalisation, de trous ou par tout autre moyen efficace et astucieux;
- la pose de mines de fabrication artisanale aux endroits par où devra passer la
police et l'incendie de ses moyens de transport avec de l'essence ou des cocktails
Molotov;
- le mitraillage, surtout dans le but de faire éclater les pneus des véhicules de la
police.
Le rôle du guérillero urbain est d'attaquer puis aussitôt de battre en retraite; c'est
ainsi que, doté d'un armement léger, il peut mettre en échec l'ennemi lourdement
et fortement armé. Sans un armement léger, on ne peut jouir d'une grande
mobilité.
Les guérilleros pourront toujours étre motorisés si la police les attaque à cheval.
De l'intérieur de leur voiture, ils pourront facilement tirer contre ces attaquants.
Le grand désavantage de la cavalerie est qu'elle offre aux guérilleros deux cibles: le
cheval et son cavalier.
L'utilisation par les forces de répression de l'hélicoptère n'offre guère d'avantages;
il sera difficile à ceux qui l'occupent de tirer de si haut et impossible de se poser sur
la voie publique. Volant à basse altitude, il pourra facilement étre atteint par le tir
des guérilleros.
L'information
Les chances qu'a le gouvernement de découvrir et de décimer les guérilleros
diminuent fortement dans la mesure où, au milieu de la population, se multiplient
les ennemis de la dictature. Ceux-ci, en effet, nous informeront sur les activités de
la police et des agents gouvernementaux qu'ils ne renseigneront jamais sur nos
propres activités. Pour les embarrasser, ils chercheront plutôt à leur donner de
fausses informations. De toute façon, les sources de renseignement du guérillero
urbain sont potentiellement plus grandes que celles de la police. Celle-ci se sait
observée par la population, mais elle ignore qui se rend complice du guérillero et
dans la mesure où elle commet des injustices et fait violence à des citoyens, elle
favorise cette complicité entre le peuple et les guérilleros.
Méme si les informations ne nous proviennent que d'une très petite fraction de la
population, elles constituent pour nous une arme précieuse. Elles ne nous
dispensent cependant pas de créer notre propre service de renseignement, et
d'organiser ce réseau.
Des informations sûres données au guérillero signifient que des coups également
sûrs pourront étre portés contre le système de la dictature.
Afin de s'opposer plus efficacement à nous, l'ennemi stimulera la délation et
s'infiltrera en nous envoyant ses espions. Les traîtres et les délateurs, aussitôt
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qu'ils seront connus, devront étre dénoncés auprès de la population. Dans la
mesure où le gouvernement se rendra impopulaire, celle-ci se chargera de les
châtier. En attendant, dès qu'ils les connaîtront, les guérilleros devront procéder à
leur élimination physique, ce que la population ne manquera pas d'approuver et ce
qui diminuera considérablement l'infiltration et l'espionnage de l'ennemi.
Cette lutte, on la complétera en organisant un service de contre- espionnage.
C'est en vivant au milieu de la population, en prétant attention à tous les types de
conversations et de relations humaines, non sans dissimuler avec un maximum
d'astuce sa curiosité, que le guérillero complétera son information. Celle-ci
concernera tout ce qui peut se passer sur les lieux de travail, dans les écoles et
facultés, dans les quartiers où habitent les combattants, qu'il s'agisse des opinions
ou de l'état d'esprit des gens, de leurs voyages, de leurs affaires, de leurs
fréquentations, de tout ce qui les occupe.
Le guérillero urbain ne se déplace jamais sans avoir toujours à l'esprit la
préoccupation de mettre au point un éventuel plan d'opération. Il n'y a pas
d'interruption dans la vie du combattant; il doit toujours étre en éveil et enrichir sa
mémoire do tout ce qui peut lui étre utile dans l'immédiat comme pour le futur. Il
lira attentivement les journaux et s'intéressera aux autres moyens de
communication, il enquétera, ne cessera de transmettre à ses compagnons tout ce
qui attire son attention; c'est là tout ce qui constitue 1'immense réseau
d'informations donnant au guérillero urbain un net avantage.
L'esprit de décision
Un manque d'esprit de décision annule aussitôt les avantages que nous venons
d'énumérer. S'il n'est pas sûr de lui, le guérillero risque d'échouer, pour bien
planifiée qu'ait été son action. Cette capacité de décision doit étre maintenue
jusqu'au bout, sans quoi une opération bien commencée peut, par la suite, se
retourner contre lui, car l'ennemi profitera de sa panique ou de son hésitation pour
l'anéantir.


répondu par xxx le 05/07/2009 23:20
2. xxx ( 05/07/2009 23:20)
Any Bresil izany fa mbola hafa ny fipetraky ny olana eto Mada.Raha tsy tonga saina ny mpanao politika malagasy rehetra dia tsy maintsy ho tonga @ izany ihany koa ny eto. 8) Hafatra ho an' ireo izay miseho ho bob eto antanàna !
On est au 21 ème siecle .
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