Marc Ravalomanana voue une grande admiration pour la Suède, le Danemark, l’Angleterre, l’Allemagne et les Etats-Unis.Pour lui, ces nations constituent à juste titre des modèles dans plusieurs domaines. Aujourd’hui, nous nous pencherons sur certaines caractéristiques de ces pays que notre Président de la République se garde bien d’exprimer en public.
Marc Ravalomanana est fier d’avoir effectué des stages techniques dans le secteur de l’agroalimentaire en Suède et au Danemark. Pour le développement de sa société, il a fait venir de nombreux experts de ces pays. Il a assimilé et appliqué avec profit la technologie mais il s’est bien gardé d’importer à Madagascar les modèles suédois et danois en termes de niveau de vie, de développement humain, de protection sociale et d’énergies renouvelables.
Marc Ravalomanana n’a jamais dissimulé son mépris pour l’enseignement à Madagascar qu’il n’a jamais soutenu. Il s’est investi en faveur du MAP qui met l’accent sur l’amélioration du système éducatif malgache mais il n’a jamais songé à l’expérimenter sur ses propres enfants. Il ne s’est pas contenté de confier l’éducation de ses enfants à d’excellents établissements privés en Angleterre, il a également confié la direction de son Fonds du Président de la République à Brian Donaldson, l’ancien Ambassadeur de la Grande Bretagne, avant de consacrer l’anglais comme nouvelle langue officielle. Cette fascination de Marc Ravalomanana pour la patrie de Shakespeare et du rugby est donc totale mais elle occulte certains traits. En effet, il évite de préciser que l’Angleterre est le berceau du parlementarisme qui s’est développé en réaction à l’arbitraire royal.
Le Parlement britannique nous invite à évoquer le Congrès américain. Marc Ravalomanana aime évoquer le modèle nord-américain. Il est en pâmoison devant son pragmatisme et son leadership qu’il aimerait dupliquer. Coiffé d’un chapeau texan à larges bords, il aime s’entourer d’universitaires américains qui le conseillent pour mener à bien une campagne électorale à l’américaine. Pourtant, il s’abstient de mentionner le fait que le Congrès américain peut désigner des procureurs spéciaux et des commissions d’enquête parlementaire qui ont le pouvoir de mener des investigations au sommet de l’Etat.
Il convient de traverser l’Atlantique pour se rendre Outre-Rhin. Marc Ravalomanana apprécie la technologie allemande. Ses véhicules personnels et professionnels sortent exclusivement des usines Mercedès-Benz. Le personnage a un goût juste et il a les moyens. Cependant, il se garde bien de mettre en avant la puissance du syndicalisme allemand. Si l’Allemagne est parvenue à un niveau de productivité et de qualité de production, c’est entre autres, grâce aux compromis entre le patronat et la confédération des syndicats allemands ( DGB ) qui comprend plus de 10 millions d’adhérents regroupés en 16 syndicats dont le puissant IG Metall. A Madagascar, les syndicats n’ont jamais cessé d’être étouffés, intimidés et soudoyés et la présence d’un capitaine d’industrie aux rênes de l’Etat n’a certainement pas donné un nouvel essor au syndicalisme malgache qui n’est pas prêt de quitter son état embryonnaire.
Finalement, Madagascar a peu bénéficié des 123 voyages à l’étranger que Marc Ravalomanana se targue d’avoir fait. De ses tours du monde, il n’a rapporté que ce qui pouvait conforter son petit monde.
25/05/2007
