La Gazette 20/12
1. xxx
(
20/12/2006 08:22)
Exploitations pétrolières et minières : Aucune transparence
Le rideau est d’ores et déjà tombé sur l’élection présidentielle avec la victoire annoncée de Marc Ravalomanana. Mais le débat sur l’enjeu de ce nouveau quinquennat ne fait que débuter : l’avenir pétrolier, entre autres, de Madagascar que personne ni surtout aucun candidat n’a curieusement évoqué durant la campagne électorale.
Le silence est d’autant plus curieux qu’un an auparavant, le président Ravalomanana avait annoncé publiquement, lors de l’inauguration de l’aménagement routier d’Ankorondrano financé par les entreprises riveraines, l’existence du pétrole à Madagascar. Face aux hausses incessantes des prix des carburants, le chef de l’Etat avait notamment déclaré : « Ayez patience, nous aurons bientôt notre pétrole ». En décidant de ne pas reprendre cette annonce durant la campagne électorale, Marc Ravalomanana craignait-il de se faire critiquer après les promesses démagogiques de véhicule Renault 4 faites 5 ans auparavant ?
Toujours est-il qu’au moins Manandafy Rakotonirina et Herizo Razafimahaleo étaient parfaitement au courant des défis que le pays doit affronter dans les prochaines années avec les nombreux indices pétroliers confirmés par l’afflux des compagnies internationales pour la prospection. Mais eux non plus n’ont pas pipé mot malgré le risque que cela pèse sur le pays.
En effet, autant le pétrole constituera une manne pour le pays, autant cette ressource présente tous les critères pour assurer un avenir noir. L’exemple de la Guinée équatoriale est édifiant avec le contrôle des revenus pétroliers par la famille présidentielle sans aucun bénéfice pour une population composée seulement de 500 000 habitants malgré une production de 350 000 barils par jour. La rébellion qui fait la triste actualité au Tchad, tient également sa source au contrôle des revenus pétroliers. Le Nigéria, le Congo et l’Angola qui dispose par ailleurs de ressources diamantaires, ne sont pas non plus des exemples réussis d’exploitation des ressources minières et pétrolières au service du développement.
Ces exemples et les bonnes perspectives à Madagascar en matière pétrolière étant, l’ONG Global Witness a littéralement interpellé l’Etat malgache en août dernier. « Il est impératif que Madagascar rejoigne l’association internationale «Extractive Industries Transparency Initiative » qui réunit des producteurs et des consommateurs de pétrole dans le but de promouvoir la gestion des revenus pétroliers », avait déclaré le porte-parole de l’ONG britannique.
L’Etat malgache a-t-il répondu à cet appel ? En tout cas, c’est à cette question qui sous-entend surtout l’obligation de faire respecter la transparence totale que le pays doit aujourd’hui faire face. Malheureusement, la transparence voulue et nécessaire fait actuellement défaut.
Dans ce domaine, il faut noter que cette lacune ne date pas d’aujourd’hui. Depuis la création de l’OMNIS en 1975 et le début des explorations pétrolières au début des années 80, aucun contrat conclu avec les compagnies pétrolières n’a été rendu public. La pratique est maintenue jusqu’à présent en dépit du «changement» de 2002 qui prône la transparence à travers la bonne gouvernance. Et le flou est tel que des suspicions coulent de source. A tort ou à raison, certains observateurs se demandent d’ailleurs si la frustration puis le coup d’éclat du général Randrianafidisoa ne sont pas plus liés au secret du pétrole qu’aux événements de 2002 ; le général Fidy avait occupé le poste de directeur général de l’OMNIS qui s’occupe du secteur pétrolier, avant d’être limogé.
L’hypothèse met en primauté les ressources pétrolières du pays qu’une des récentes émissions de la chaîne de télévision TV5 avait estimées à 5 milliards de barils. En réalité, le débat ne reste pas qu’au niveau du pétrole. Le public a aussi le droit de savoir les tenants et aboutissants des projets d’exploitation de sables ilménites à Fort-Dauphin par QMM et du nickel d’Ambatovy Moramanga par Dynatec. Il en est également des recherches entreprises en matière de diamant, d’or et d’uranium qui sont à un stade assez avancé. La question qui doit recevoir une réponse claire et nette de la part de nos dirigeants est de savoir quelle part revient ou reste au pays, c’est selon.
Pour les sables ilménites de Fort-Dauphin par exemple, il est illusoire de croire que pour des problèmes d’environnement, fondamentaux certes, QMM ait patienté durant plus de 15 ans pour démarrer son projet si la société n’était pas assurée de rapporter des bénéfices conséquents.
Bref, l’Etat a le devoir et surtout l’obligation de préserver les intérêts nationaux en inversant la clé de répartition des bénéfices qui par expérience (en Afrique notamment) se répartit entre le pays à seulement 20 % et l’exploitant à 80 %.
Nos dirigeants ont le pouvoir d’imposer ce partage en jouant de la transparence dont le défaut risque de soulever le rideau sur la présidentielle. Ce serait dans cet objectif que des candidats, sur le bord dans la difficulté, se sont sacrifiés pour la caution de 125 millions Fmg, le prix du ticket d’entrée dans la salle de négociation.
Sa
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Editorial : A chacun son référendum
Lors d’une réception donnée dans sa résidence, à l’occasion du départ de Stefanie Hanke, ancienne représentante de la fondation allemande Friedrich Ebert (Ffe), hier en fin de matinée, l’ambassadeur d’Allemagne à Madagascar, M. Moser nous a signalé l’importance du processus électoral dans notre pays. Le diplomate est un observateur du dernier scrutin présidentiel, dans la capitale et ses environs. Soulignant l’enthousiasme du peuple malgache dans cette élection, il relève quelques défaillances. En bon ambassadeur, il s’est précipité de nous dire que celles-ci pourraient être rectifiées dans les prochaines consultations électorales.
Le week-end dernier, lors de sa dernière réunion, le bureau central du conseil des Eglises (FFKM) a présenté des remarques sur la dernière élection présidentielle. Le FFKM en effet a réitéré l’importance du bulletin unique et de réviser, dans les plus brefs délais, l’actuel code électoral, tout en proposant une mobilisation en permanence et sur tout le territoire national de la filiale « Andrimaso FFKM » spécialisée dans l’observation des élections.
Voilà deux évènements qui ont trait aux leçons du dernier scrutin du 3 décembre 2006. Au-delà des prochains résultats, différentes tendances de la vie politique, y compris des élus et hauts fonctionnaires partisans du régime actuel, évoquent l’éventualité de la tenue d’un référendum dans les six premiers mois de l’année 2007. Quelques représentants de la communauté internationale ont été même avisés de cette prochaine consultation populaire.
Certes, il s’agit d’un référendum constitutionnel, mais on n’est pas encore en mesure de savoir quels principes généraux dans l’actuelle Constitution, Marc Ravalomanana pense-t-il gommer. A défaut d’un débat d’idées, le flou règne sur le projet de société que le président pense mettre en œuvre. Affirmer gérer un pays comme une société privée reste, en tout cas, une erreur ! Cela nous rappelle Emmanuel Rakotovahiny, Premier ministre du président Albert Zafy, qui a dérapé en déclarant à sa prise de fonction, qu’il n’avait pas de programme…
Qu’est-ce qui empêche Marc Ravalomanana, s’il est réélu, de maintenir l’actuelle Constitution ? Car depuis quatre années, son régime ne respecte pas la Constitution, avec la suppression du gouverneur des provinces autonomes et des conseillers provinciaux. Légaliser l’illégal comme ce maintien des présidents des délégations spéciales des provinces (PDS) et la nomination des chefs de région n’est ni plus ni moins qu’une violation de la loi fondamentale. Durant la campagne électorale de 2001, le candidat Ravalomanana a promis d’améliorer le concept des provinces autonomes. Ce qu’il a omis lors de son mandat.
Pourquoi alors ne pas procéder à une refonte constitutionnelle ? Les précédents chefs d’Etat l’ont d’ailleurs remaniée. Citons ainsi le général Gabriel Ramanantsoa en septembre 1972, pour se débarrasser du président Philibert Tsiranana, ensuite Didier Ratsiraka en décembre 1975, pour renforcer sa prise de pouvoir. Puis, il y eut le référendum de septembre 1995 du Pr Albert Zafy contre le régime parlementaire défendu par Francisque Ravony. Enfin, pour une seconde fois, après son retour au pouvoir, Didier Ratsiraka a changé la Constitution en 1998, en renforçant son régime et en intégrant l’autonomie des provinces.
Dans tous les cas, il importe de dire que la procédure ne vise que l’intérêt du président en place.
James R.
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Palais de la reine : Propagande… muette
Contrairement à ce qu’on pensait, Marc Ravalomanana n’a pas évoqué la réhabilitation du palais de la Reine lors de sa campagne.
Même s’il avait pu le faire, l’homme n’a pas exploité à des fins électorales la restauration du monument. Il reste qu’à Tana-Ville, les travaux se rapportant au Rova ont agi puissamment en faveur du candidat d’Etat. Dans la capitale, la population fut prise d’une peine et d’une affliction indicibles lors de l’incendie de l’esplanade historique le 6 novembre 1995. Ensuite, les chefs d’Etat qui se sont succédé ont promis la réhabilitation du monument sans que rien de bien tangible ait été réalisé. Tout au plus avait-on recouvert les quatre tours de tôles. Marc Ravalomanana, lui, avait engagé une initiative vigoureuse pour accélérer les travaux de restauration. Les entités chargées de la tâche ont été restructurées et une souscription nationale et internationale a été lancée. Ce qui avait permis de recruter un maître d’œuvre sérieux, lequel s’est tout de suite attelé à la tâche. Pour la première fois, les habitants de la capitale avaient l’impression que les travaux démarraient et avançaient. De fait actuellement, les opérations de démantèlement de la muraille de pierre progressent et la transformation du site est palpable.
En tout cas, le Rova fait partie du patrimoine tanzanienne et constitue un élément essentiel du paysage de la capitale. Sa restauration recueille l’adhésion du public et suscite un sentiment de sympathie. On ne s’étonnera donc pas si Marc Ravalomanana a récolté plus de 70% des voix dans la capitale. Mais il est probable que sur le reste de l’île aussi, étant donné l’attachement général pour le monument, les travaux de restauration dans la haute ville fasse une propagande muette pour le candidat officiel. Si Marc Ravalomanana, au pouvoir depuis 2002, a engagé de solides travaux sur le Rova seulement en 2005, c’est parce qu’il avait un œil sur le scrutin présidentiel…
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Flash : Beza Seramila, Toujours en garde à vue
Le directeur de campagne de Pety Rakotoniaina, Beza Seramila est toujours retenu à la brigade de recherche à Fiadanana.
Il y est depuis jeudi, après la perquisition de son domicile. Les enquêteurs croient qu’il serait aussi le complice du général Fidy. D’après toujours les membres des forces de l’ordre, la voiture de Beza Seramila circulait aux alentours d’ Ivato, le 17 novembre, le jour où le général mutin fit son « coup d’éclat ». Ces derniers pensent alors qu’il y était dans le but de transporter les armes que Randrianafidisoa et ses amis ont pris à la BANI. Des accusations que les proches de Beza Seramila réfutent.
Prime pour la capture du général Fidy : Les membres des forces de l’ordre crient au scandale
Les membres de l’EMMO-NAT, qui ont arrêté le général Fidy, ne sont pas du tout contents. En effet, la prime qu’ils ont reçue ne correspond même pas à la moitié de la somme prévue. En effet, le conseil du gouvernement a décidé d’accorder une prime de 100 millions ariary « à toute personne ou groupe de personnes qui fourniront des renseignements permettant l’arrestation du général Randrianafidisoa ». Pourtant, ces membres de l’EMMO-NAT confient que « l’argent qui leur a été offert est très loin du compte ». En effet, au départ, l’on a annoncé qu’il n’y avait que Njaka, un ami du fils du général Randrianafidisoa comme informateur. Puis, en cours de route, les responsables auprès du secrétariat d’Etat chargé de la Sécurité publique annoncent la présence d’un deuxième informateur, ce qui augmente de fait le nombre des bénéficiaires.
Recueillis par T. R.
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Reboza Julien : « Il ne sera pas mon président »
Le député Reboza Julien dénonce « les différentes magouilles perpétrées par le TIM afin de faire réélire Marc Ravalomanana ».
M. Reboza annonce que « même si Marc Ravalomanana sera réélu, il ne le reconnaîtra jamais en tant que président de la République ». Sa seule satisfaction reste toutefois le fait que « Marc Ravalomanana ait été écrasé dans son fief et dans sa région ». « Tuléar a su séparer le bon grain de l’ivraie et je crois que c’est déjà une très bonne chose », jubile encore M Reboza. Il souligne toutefois que « malgré tout, il n’est plus partant pour de nouveaux troubles ». « Franchement, j’ai vraiment honte d’avoir contribué à l’avènement de ce régime », dit-il.
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Eric Lemalade : Trop proche de Fanony Fulgence
La famille et les avocats d’Eric Lemalade se démènent beaucoup actuellement pour obtenir la libération de cet ancien député Arema de Toamasina I.
Accusé d’avoir fourni le carburant nécessaire à la confection de cocktails Molotov utilisés lors du scrutin du 3 décembre, Eric Lemalade a été placé sous mandat de dépôt et incarcéré à la prison de Toamasina. L’ex-parlementaire est-il effectivement mêlé à cet attentat qui a visé un bureau de vote d’Ambolomadinika, dans la ville de Toamasina ? En tout cas, on se souvient d’un député pondéré et même effacé qui ne faisait pas d’éclats dans les travées de l’Assemblée nationale. On a peine à croire que ce parlementaire d’aspect frêle ait pu prendre part à de graves attentats. Son tort peut-être est d’avoir frayé avec les milieux activistes de Toamasina. Député de l’Arema de 1998 à 2002, il s’est ensuite détaché de ce parti plutôt légaliste pour fonder un groupement nouveau avec l’ex-ministre Fanony Fulgence. Il s’agit de « Iray Toamasina » sous la bannière duquel les deux personnalités se sont présentées aux législatives de 2002 dans les deux circonscriptions de Toamasina I. Eric Lemalade et Fanony Fulgence ont été battus respectivement par Ndahimananjara Johannita (FP) et Maso José Michel (TTS). L’ex-ministre Fanony Fulgence faisait partie de la délégation de l’amiral aux négociations de Dakar I, puis après la crise de 2002, il fut condamné à trois mois de prison ferme pour avoir accompagné les Zatovo dans leurs agissements (Zanak’i Toamasina Vonona, jeunes ratsirakistes qui se sont livrés à de violences lors de la crise). Sa radio, RFT, fut fermée en 2004 en raison d’une certaine tendance aux propos à caractère tribal. Pour avoir quitté l’Arema et s’être rapproché de groupements obscurs, Eric Lemalade a été étiqueté… On rappellera que l’homme gère une pharmacie ainsi qu’une station d’essence à Toamasina. Cette dernière occupation lui a valu les accusations que l’on sait.
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Affaire de grenade : Zafy Albert n’est plus inquiété
Ouf de soulagement pour le professeur Zafy Albert.
« Les enquêtes vont incessamment s’arrêter car il est maintenant prouvé que les grenades qui ont été retrouvées chez lui n’ont rien à voir avec celles qui ont été lancées à la HCC ou encore au domicile du ministre de l’Intérieur, Charles Rabemananjara ». Pour M. Zafy en tout cas, il dit avoir la conscience tranquille et qu’ « il n’a rien à se reprocher dans la mesure où la présence de ces armes a été signalée aux forces de l’ordre bien avant la tenue de la perquisition ». « De toutes les façons, ce ne sont que des matériels d'exercice qui remontent du temps où j'étais encore président », indique-t-il encore.
T. R.
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Général Fidy : Retour à la Gendarmerie de Fiadanana
Après plus de cinq heures d’audition au Parquet d’Anosy hier, le général Fidy a été emmené de nouveau à la Gendarmerie de Fiadanana.
En effet, il a fallu au procureur de la République plus de cinq tours d’horloge hier (de 15 à 20h50) pour boucler toutes les questions – réponses inhérentes au premier chef d’inculpation retenu à l’encontre de cet officier général de l’Armée désigné être un « mutin » : atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. A l’issue de cette enquête marathon, le chef du Parquet a déjà verbalement cité l’inculpé à comparaître à l’audience du 2 février 2007 pour répondre de ce premier chef d’inculpation.
Une audience devant le tribunal correctionnel qui indique que les faits, portés contre le général Fidy et se rapportant à ce premier chef d’inculpation, ont été qualifiés de délit. En tout cas, le code pénal, dans son article 91 alinéa 3, y est limpide : « les (…) manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, à provoquer la haine du gouvernement, à enfreindre les lois du pays, seront déférés aux tribunaux correctionnels et punis d’un emprisonnement d’un an au moins et de cinq ans au plus (… ».
A en croire l’esprit de cet article du code pénal, des juristes restent convaincus que le Parquet a pour ainsi dire englobé dans cette atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat tous les actes qui se sont produits durant la journée du 17 novembre : présence du général Fidy dans les environs du ministère de la Défense nationale à Ampahibe ; son intrusion dans l’enceinte de la BANI Ivato et sa conférence de presse ayant annoncé la mise en place d’un directoire militaire. Quant aux autres chefs d’inculpation dont la qualification n’a pas encore été rendue publique, les mêmes juristes estiment qu’ils ont trait à tous les faits qui se sont produits à partir du 18 novembre dans la matinée jusqu’au jour de l’arrestation de l’inculpé.
Ainsi, le général Fidy pourrait encore être inculpé de prise illégale de camp militaire ; de séquestration de personnes et même de meurtre. Ce dernier chef d’inculpation a pour autant déjà généré de vives polémiques dans les rangs des militaires eu égard au fait que, dans les circonstances de conflits armés entre des gens en treillis et qui ont occasionné des morts d’homme, aucun meurtre ne peut être évoqué. D’ailleurs, la ministre de la Justice a déjà fait valoir devant les députés que la mort des militaires de l’ENSOA, qui ont été abattus à Fianarantsoa durant la crise 2002, ne constitue guère une infraction pénale.
Quoi qu’il en soit, la suite de l’enquête, au Parquet ce jour, pourrait élucider toutes ces zones d’ombre. Néanmoins, les mêmes juristes… jugent que, à partir du moment où le chef du Parquet a déjà fixé au 2 février 2007 la date du procès du général Fidy sur ce chef d’inculpation d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, tous les autres chefs d’inculpation, pouvant encore être retenus contre celui-ci, pourraient relever de la compétence du tribunal militaire. D’ailleurs, les échanges de tirs dans la matinée du 18 novembre à la BANI et tous les autres faits qui s’ensuivirent ont opposé des militaires à des militaires. D’autant plus que le général Fidy a déjà fait valoir, au lendemain de ces conflits armés d’Ivato, qu’il ne se trouvait plus dans l’enceinte de la BANI au moment où les forces gouvernementales ont pris d’assaut cette caserne.
En tout cas, à l’issue de l’enquête de ce jour, cet enfant terrible de l’Armée pourrait être placé sous mandat de dépôt. Reste à savoir s’il sera incarcéré à Antanimora, à Tsiafahy ou dans un autre endroit pouvant répondre à son rang de général de division de l’Armée.
Recueillis par Rolly Mercia
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Election présidentielle : résultats officiels samedi
La proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) aura lieu le samedi 23 décembre à 10 heures, dans la grande salle du ministère des Affaires étrangères.
Des invitations à ce sujet ont été déjà diffusées. Visiblement, la HCC a fait diligence, car cette fois, les scores officiels sont publiés exactement vingt jours après le scrutin. D’ordinaire, elle y met un mois environ avant d’organiser la cérémonie solennelle de proclamation.
Cette célérité insolite ne manquera de susciter des commentaires défavorables à l’endroit de la HCC. Selon les textes, en effet, la HCC a le devoir de recevoir les requêtes dans les vingt jours qui suivent le scrutin. En principe donc, elle est censée recevoir les requêtes jusqu’au 23 décembre à minuit. L’institution aurait quand même dû y mettre les formes, même si nul n’ignore son inclination pour le candidat d’Etat…
Le rideau est d’ores et déjà tombé sur l’élection présidentielle avec la victoire annoncée de Marc Ravalomanana. Mais le débat sur l’enjeu de ce nouveau quinquennat ne fait que débuter : l’avenir pétrolier, entre autres, de Madagascar que personne ni surtout aucun candidat n’a curieusement évoqué durant la campagne électorale.
Le silence est d’autant plus curieux qu’un an auparavant, le président Ravalomanana avait annoncé publiquement, lors de l’inauguration de l’aménagement routier d’Ankorondrano financé par les entreprises riveraines, l’existence du pétrole à Madagascar. Face aux hausses incessantes des prix des carburants, le chef de l’Etat avait notamment déclaré : « Ayez patience, nous aurons bientôt notre pétrole ». En décidant de ne pas reprendre cette annonce durant la campagne électorale, Marc Ravalomanana craignait-il de se faire critiquer après les promesses démagogiques de véhicule Renault 4 faites 5 ans auparavant ?
Toujours est-il qu’au moins Manandafy Rakotonirina et Herizo Razafimahaleo étaient parfaitement au courant des défis que le pays doit affronter dans les prochaines années avec les nombreux indices pétroliers confirmés par l’afflux des compagnies internationales pour la prospection. Mais eux non plus n’ont pas pipé mot malgré le risque que cela pèse sur le pays.
En effet, autant le pétrole constituera une manne pour le pays, autant cette ressource présente tous les critères pour assurer un avenir noir. L’exemple de la Guinée équatoriale est édifiant avec le contrôle des revenus pétroliers par la famille présidentielle sans aucun bénéfice pour une population composée seulement de 500 000 habitants malgré une production de 350 000 barils par jour. La rébellion qui fait la triste actualité au Tchad, tient également sa source au contrôle des revenus pétroliers. Le Nigéria, le Congo et l’Angola qui dispose par ailleurs de ressources diamantaires, ne sont pas non plus des exemples réussis d’exploitation des ressources minières et pétrolières au service du développement.
Ces exemples et les bonnes perspectives à Madagascar en matière pétrolière étant, l’ONG Global Witness a littéralement interpellé l’Etat malgache en août dernier. « Il est impératif que Madagascar rejoigne l’association internationale «Extractive Industries Transparency Initiative » qui réunit des producteurs et des consommateurs de pétrole dans le but de promouvoir la gestion des revenus pétroliers », avait déclaré le porte-parole de l’ONG britannique.
L’Etat malgache a-t-il répondu à cet appel ? En tout cas, c’est à cette question qui sous-entend surtout l’obligation de faire respecter la transparence totale que le pays doit aujourd’hui faire face. Malheureusement, la transparence voulue et nécessaire fait actuellement défaut.
Dans ce domaine, il faut noter que cette lacune ne date pas d’aujourd’hui. Depuis la création de l’OMNIS en 1975 et le début des explorations pétrolières au début des années 80, aucun contrat conclu avec les compagnies pétrolières n’a été rendu public. La pratique est maintenue jusqu’à présent en dépit du «changement» de 2002 qui prône la transparence à travers la bonne gouvernance. Et le flou est tel que des suspicions coulent de source. A tort ou à raison, certains observateurs se demandent d’ailleurs si la frustration puis le coup d’éclat du général Randrianafidisoa ne sont pas plus liés au secret du pétrole qu’aux événements de 2002 ; le général Fidy avait occupé le poste de directeur général de l’OMNIS qui s’occupe du secteur pétrolier, avant d’être limogé.
L’hypothèse met en primauté les ressources pétrolières du pays qu’une des récentes émissions de la chaîne de télévision TV5 avait estimées à 5 milliards de barils. En réalité, le débat ne reste pas qu’au niveau du pétrole. Le public a aussi le droit de savoir les tenants et aboutissants des projets d’exploitation de sables ilménites à Fort-Dauphin par QMM et du nickel d’Ambatovy Moramanga par Dynatec. Il en est également des recherches entreprises en matière de diamant, d’or et d’uranium qui sont à un stade assez avancé. La question qui doit recevoir une réponse claire et nette de la part de nos dirigeants est de savoir quelle part revient ou reste au pays, c’est selon.
Pour les sables ilménites de Fort-Dauphin par exemple, il est illusoire de croire que pour des problèmes d’environnement, fondamentaux certes, QMM ait patienté durant plus de 15 ans pour démarrer son projet si la société n’était pas assurée de rapporter des bénéfices conséquents.
Bref, l’Etat a le devoir et surtout l’obligation de préserver les intérêts nationaux en inversant la clé de répartition des bénéfices qui par expérience (en Afrique notamment) se répartit entre le pays à seulement 20 % et l’exploitant à 80 %.
Nos dirigeants ont le pouvoir d’imposer ce partage en jouant de la transparence dont le défaut risque de soulever le rideau sur la présidentielle. Ce serait dans cet objectif que des candidats, sur le bord dans la difficulté, se sont sacrifiés pour la caution de 125 millions Fmg, le prix du ticket d’entrée dans la salle de négociation.
Sa
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Editorial : A chacun son référendum
Lors d’une réception donnée dans sa résidence, à l’occasion du départ de Stefanie Hanke, ancienne représentante de la fondation allemande Friedrich Ebert (Ffe), hier en fin de matinée, l’ambassadeur d’Allemagne à Madagascar, M. Moser nous a signalé l’importance du processus électoral dans notre pays. Le diplomate est un observateur du dernier scrutin présidentiel, dans la capitale et ses environs. Soulignant l’enthousiasme du peuple malgache dans cette élection, il relève quelques défaillances. En bon ambassadeur, il s’est précipité de nous dire que celles-ci pourraient être rectifiées dans les prochaines consultations électorales.
Le week-end dernier, lors de sa dernière réunion, le bureau central du conseil des Eglises (FFKM) a présenté des remarques sur la dernière élection présidentielle. Le FFKM en effet a réitéré l’importance du bulletin unique et de réviser, dans les plus brefs délais, l’actuel code électoral, tout en proposant une mobilisation en permanence et sur tout le territoire national de la filiale « Andrimaso FFKM » spécialisée dans l’observation des élections.
Voilà deux évènements qui ont trait aux leçons du dernier scrutin du 3 décembre 2006. Au-delà des prochains résultats, différentes tendances de la vie politique, y compris des élus et hauts fonctionnaires partisans du régime actuel, évoquent l’éventualité de la tenue d’un référendum dans les six premiers mois de l’année 2007. Quelques représentants de la communauté internationale ont été même avisés de cette prochaine consultation populaire.
Certes, il s’agit d’un référendum constitutionnel, mais on n’est pas encore en mesure de savoir quels principes généraux dans l’actuelle Constitution, Marc Ravalomanana pense-t-il gommer. A défaut d’un débat d’idées, le flou règne sur le projet de société que le président pense mettre en œuvre. Affirmer gérer un pays comme une société privée reste, en tout cas, une erreur ! Cela nous rappelle Emmanuel Rakotovahiny, Premier ministre du président Albert Zafy, qui a dérapé en déclarant à sa prise de fonction, qu’il n’avait pas de programme…
Qu’est-ce qui empêche Marc Ravalomanana, s’il est réélu, de maintenir l’actuelle Constitution ? Car depuis quatre années, son régime ne respecte pas la Constitution, avec la suppression du gouverneur des provinces autonomes et des conseillers provinciaux. Légaliser l’illégal comme ce maintien des présidents des délégations spéciales des provinces (PDS) et la nomination des chefs de région n’est ni plus ni moins qu’une violation de la loi fondamentale. Durant la campagne électorale de 2001, le candidat Ravalomanana a promis d’améliorer le concept des provinces autonomes. Ce qu’il a omis lors de son mandat.
Pourquoi alors ne pas procéder à une refonte constitutionnelle ? Les précédents chefs d’Etat l’ont d’ailleurs remaniée. Citons ainsi le général Gabriel Ramanantsoa en septembre 1972, pour se débarrasser du président Philibert Tsiranana, ensuite Didier Ratsiraka en décembre 1975, pour renforcer sa prise de pouvoir. Puis, il y eut le référendum de septembre 1995 du Pr Albert Zafy contre le régime parlementaire défendu par Francisque Ravony. Enfin, pour une seconde fois, après son retour au pouvoir, Didier Ratsiraka a changé la Constitution en 1998, en renforçant son régime et en intégrant l’autonomie des provinces.
Dans tous les cas, il importe de dire que la procédure ne vise que l’intérêt du président en place.
James R.
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Palais de la reine : Propagande… muette
Contrairement à ce qu’on pensait, Marc Ravalomanana n’a pas évoqué la réhabilitation du palais de la Reine lors de sa campagne.
Même s’il avait pu le faire, l’homme n’a pas exploité à des fins électorales la restauration du monument. Il reste qu’à Tana-Ville, les travaux se rapportant au Rova ont agi puissamment en faveur du candidat d’Etat. Dans la capitale, la population fut prise d’une peine et d’une affliction indicibles lors de l’incendie de l’esplanade historique le 6 novembre 1995. Ensuite, les chefs d’Etat qui se sont succédé ont promis la réhabilitation du monument sans que rien de bien tangible ait été réalisé. Tout au plus avait-on recouvert les quatre tours de tôles. Marc Ravalomanana, lui, avait engagé une initiative vigoureuse pour accélérer les travaux de restauration. Les entités chargées de la tâche ont été restructurées et une souscription nationale et internationale a été lancée. Ce qui avait permis de recruter un maître d’œuvre sérieux, lequel s’est tout de suite attelé à la tâche. Pour la première fois, les habitants de la capitale avaient l’impression que les travaux démarraient et avançaient. De fait actuellement, les opérations de démantèlement de la muraille de pierre progressent et la transformation du site est palpable.
En tout cas, le Rova fait partie du patrimoine tanzanienne et constitue un élément essentiel du paysage de la capitale. Sa restauration recueille l’adhésion du public et suscite un sentiment de sympathie. On ne s’étonnera donc pas si Marc Ravalomanana a récolté plus de 70% des voix dans la capitale. Mais il est probable que sur le reste de l’île aussi, étant donné l’attachement général pour le monument, les travaux de restauration dans la haute ville fasse une propagande muette pour le candidat officiel. Si Marc Ravalomanana, au pouvoir depuis 2002, a engagé de solides travaux sur le Rova seulement en 2005, c’est parce qu’il avait un œil sur le scrutin présidentiel…
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Flash : Beza Seramila, Toujours en garde à vue
Le directeur de campagne de Pety Rakotoniaina, Beza Seramila est toujours retenu à la brigade de recherche à Fiadanana.
Il y est depuis jeudi, après la perquisition de son domicile. Les enquêteurs croient qu’il serait aussi le complice du général Fidy. D’après toujours les membres des forces de l’ordre, la voiture de Beza Seramila circulait aux alentours d’ Ivato, le 17 novembre, le jour où le général mutin fit son « coup d’éclat ». Ces derniers pensent alors qu’il y était dans le but de transporter les armes que Randrianafidisoa et ses amis ont pris à la BANI. Des accusations que les proches de Beza Seramila réfutent.
Prime pour la capture du général Fidy : Les membres des forces de l’ordre crient au scandale
Les membres de l’EMMO-NAT, qui ont arrêté le général Fidy, ne sont pas du tout contents. En effet, la prime qu’ils ont reçue ne correspond même pas à la moitié de la somme prévue. En effet, le conseil du gouvernement a décidé d’accorder une prime de 100 millions ariary « à toute personne ou groupe de personnes qui fourniront des renseignements permettant l’arrestation du général Randrianafidisoa ». Pourtant, ces membres de l’EMMO-NAT confient que « l’argent qui leur a été offert est très loin du compte ». En effet, au départ, l’on a annoncé qu’il n’y avait que Njaka, un ami du fils du général Randrianafidisoa comme informateur. Puis, en cours de route, les responsables auprès du secrétariat d’Etat chargé de la Sécurité publique annoncent la présence d’un deuxième informateur, ce qui augmente de fait le nombre des bénéficiaires.
Recueillis par T. R.
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Reboza Julien : « Il ne sera pas mon président »
Le député Reboza Julien dénonce « les différentes magouilles perpétrées par le TIM afin de faire réélire Marc Ravalomanana ».
M. Reboza annonce que « même si Marc Ravalomanana sera réélu, il ne le reconnaîtra jamais en tant que président de la République ». Sa seule satisfaction reste toutefois le fait que « Marc Ravalomanana ait été écrasé dans son fief et dans sa région ». « Tuléar a su séparer le bon grain de l’ivraie et je crois que c’est déjà une très bonne chose », jubile encore M Reboza. Il souligne toutefois que « malgré tout, il n’est plus partant pour de nouveaux troubles ». « Franchement, j’ai vraiment honte d’avoir contribué à l’avènement de ce régime », dit-il.
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Eric Lemalade : Trop proche de Fanony Fulgence
La famille et les avocats d’Eric Lemalade se démènent beaucoup actuellement pour obtenir la libération de cet ancien député Arema de Toamasina I.
Accusé d’avoir fourni le carburant nécessaire à la confection de cocktails Molotov utilisés lors du scrutin du 3 décembre, Eric Lemalade a été placé sous mandat de dépôt et incarcéré à la prison de Toamasina. L’ex-parlementaire est-il effectivement mêlé à cet attentat qui a visé un bureau de vote d’Ambolomadinika, dans la ville de Toamasina ? En tout cas, on se souvient d’un député pondéré et même effacé qui ne faisait pas d’éclats dans les travées de l’Assemblée nationale. On a peine à croire que ce parlementaire d’aspect frêle ait pu prendre part à de graves attentats. Son tort peut-être est d’avoir frayé avec les milieux activistes de Toamasina. Député de l’Arema de 1998 à 2002, il s’est ensuite détaché de ce parti plutôt légaliste pour fonder un groupement nouveau avec l’ex-ministre Fanony Fulgence. Il s’agit de « Iray Toamasina » sous la bannière duquel les deux personnalités se sont présentées aux législatives de 2002 dans les deux circonscriptions de Toamasina I. Eric Lemalade et Fanony Fulgence ont été battus respectivement par Ndahimananjara Johannita (FP) et Maso José Michel (TTS). L’ex-ministre Fanony Fulgence faisait partie de la délégation de l’amiral aux négociations de Dakar I, puis après la crise de 2002, il fut condamné à trois mois de prison ferme pour avoir accompagné les Zatovo dans leurs agissements (Zanak’i Toamasina Vonona, jeunes ratsirakistes qui se sont livrés à de violences lors de la crise). Sa radio, RFT, fut fermée en 2004 en raison d’une certaine tendance aux propos à caractère tribal. Pour avoir quitté l’Arema et s’être rapproché de groupements obscurs, Eric Lemalade a été étiqueté… On rappellera que l’homme gère une pharmacie ainsi qu’une station d’essence à Toamasina. Cette dernière occupation lui a valu les accusations que l’on sait.
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Affaire de grenade : Zafy Albert n’est plus inquiété
Ouf de soulagement pour le professeur Zafy Albert.
« Les enquêtes vont incessamment s’arrêter car il est maintenant prouvé que les grenades qui ont été retrouvées chez lui n’ont rien à voir avec celles qui ont été lancées à la HCC ou encore au domicile du ministre de l’Intérieur, Charles Rabemananjara ». Pour M. Zafy en tout cas, il dit avoir la conscience tranquille et qu’ « il n’a rien à se reprocher dans la mesure où la présence de ces armes a été signalée aux forces de l’ordre bien avant la tenue de la perquisition ». « De toutes les façons, ce ne sont que des matériels d'exercice qui remontent du temps où j'étais encore président », indique-t-il encore.
T. R.
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Général Fidy : Retour à la Gendarmerie de Fiadanana
Après plus de cinq heures d’audition au Parquet d’Anosy hier, le général Fidy a été emmené de nouveau à la Gendarmerie de Fiadanana.
En effet, il a fallu au procureur de la République plus de cinq tours d’horloge hier (de 15 à 20h50) pour boucler toutes les questions – réponses inhérentes au premier chef d’inculpation retenu à l’encontre de cet officier général de l’Armée désigné être un « mutin » : atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat. A l’issue de cette enquête marathon, le chef du Parquet a déjà verbalement cité l’inculpé à comparaître à l’audience du 2 février 2007 pour répondre de ce premier chef d’inculpation.
Une audience devant le tribunal correctionnel qui indique que les faits, portés contre le général Fidy et se rapportant à ce premier chef d’inculpation, ont été qualifiés de délit. En tout cas, le code pénal, dans son article 91 alinéa 3, y est limpide : « les (…) manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, à provoquer la haine du gouvernement, à enfreindre les lois du pays, seront déférés aux tribunaux correctionnels et punis d’un emprisonnement d’un an au moins et de cinq ans au plus (… ».
A en croire l’esprit de cet article du code pénal, des juristes restent convaincus que le Parquet a pour ainsi dire englobé dans cette atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat tous les actes qui se sont produits durant la journée du 17 novembre : présence du général Fidy dans les environs du ministère de la Défense nationale à Ampahibe ; son intrusion dans l’enceinte de la BANI Ivato et sa conférence de presse ayant annoncé la mise en place d’un directoire militaire. Quant aux autres chefs d’inculpation dont la qualification n’a pas encore été rendue publique, les mêmes juristes estiment qu’ils ont trait à tous les faits qui se sont produits à partir du 18 novembre dans la matinée jusqu’au jour de l’arrestation de l’inculpé.
Ainsi, le général Fidy pourrait encore être inculpé de prise illégale de camp militaire ; de séquestration de personnes et même de meurtre. Ce dernier chef d’inculpation a pour autant déjà généré de vives polémiques dans les rangs des militaires eu égard au fait que, dans les circonstances de conflits armés entre des gens en treillis et qui ont occasionné des morts d’homme, aucun meurtre ne peut être évoqué. D’ailleurs, la ministre de la Justice a déjà fait valoir devant les députés que la mort des militaires de l’ENSOA, qui ont été abattus à Fianarantsoa durant la crise 2002, ne constitue guère une infraction pénale.
Quoi qu’il en soit, la suite de l’enquête, au Parquet ce jour, pourrait élucider toutes ces zones d’ombre. Néanmoins, les mêmes juristes… jugent que, à partir du moment où le chef du Parquet a déjà fixé au 2 février 2007 la date du procès du général Fidy sur ce chef d’inculpation d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, tous les autres chefs d’inculpation, pouvant encore être retenus contre celui-ci, pourraient relever de la compétence du tribunal militaire. D’ailleurs, les échanges de tirs dans la matinée du 18 novembre à la BANI et tous les autres faits qui s’ensuivirent ont opposé des militaires à des militaires. D’autant plus que le général Fidy a déjà fait valoir, au lendemain de ces conflits armés d’Ivato, qu’il ne se trouvait plus dans l’enceinte de la BANI au moment où les forces gouvernementales ont pris d’assaut cette caserne.
En tout cas, à l’issue de l’enquête de ce jour, cet enfant terrible de l’Armée pourrait être placé sous mandat de dépôt. Reste à savoir s’il sera incarcéré à Antanimora, à Tsiafahy ou dans un autre endroit pouvant répondre à son rang de général de division de l’Armée.
Recueillis par Rolly Mercia
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Election présidentielle : résultats officiels samedi
La proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) aura lieu le samedi 23 décembre à 10 heures, dans la grande salle du ministère des Affaires étrangères.
Des invitations à ce sujet ont été déjà diffusées. Visiblement, la HCC a fait diligence, car cette fois, les scores officiels sont publiés exactement vingt jours après le scrutin. D’ordinaire, elle y met un mois environ avant d’organiser la cérémonie solennelle de proclamation.
Cette célérité insolite ne manquera de susciter des commentaires défavorables à l’endroit de la HCC. Selon les textes, en effet, la HCC a le devoir de recevoir les requêtes dans les vingt jours qui suivent le scrutin. En principe donc, elle est censée recevoir les requêtes jusqu’au 23 décembre à minuit. L’institution aurait quand même dû y mettre les formes, même si nul n’ignore son inclination pour le candidat d’Etat…
répondu par Fiffi le 20/12/2006 08:43