La Gazette DI - 27/11

1. xxx ( 27/11/2006 06:50)
Le poison de la panique

A une semaine de la présidentielle, certains propos des candidats ou de leurs représentants prennent une tournure malsaine avec des relents provocateurs et des propos insultants.

Le mauvais exemple provient, la semaine passée, du président-candidat, lors de son meeting à Antsonjombe, quand il s’est attaqué avec virulence, entre autres, contre les médias. Devant la réaction spontanée d’une bonne partie des journalistes, on constate que Marc Ravalomanana adoucit le ton ces derniers temps. En arrondissant les angles dans ses discours, le candidat à sa propre succession écoute apparemment l’opinion, y compris les critiques à son égard. On sait aussi que M. Ravalomanana a interpellé quelques-uns de ses sympathisants, des zélateurs TIM qui auraient dénigré Norbert Ratsirahonana.

Ce sont plutôt ses adversaires qui se trouvant à la base de la grogne d’une partie de la population en haussent le ton. Faharo Ratsimbalson soutenant le candidat Herizo Razafimahaleo a critiqué ouvertement, et cela sur les ondes de RNM, avec des propos virulents la Haute Cour Constitutionnelle, une institution de la République. Pas plus tard qu’hier, lors du passage du candidat Lahiniriko Jean à Morondava qui a, en fait, attiré beaucoup de monde, Reboza Julien considère le régime Ravalomanana comme une marmite. Certes, il s’agit des jeux de mots sur des traditions, mais la comparaison est trop crue. La campagne électorale devrait être un débat d’idées, ce qui n’est pas le cas.

Plus inquiétant, Marson Evariste a évoqué hier, que seulement quatre ministres sur dix neuf sont côtiers dans le gouvernement actuel. S’ensuit une importante interrogation : est-ce que Jacques Sylla, un côtier d’origine comme Marson Evariste et Faharo, ose ordonner un mandat d’arrêt contre ces parlementaires, pour un délit de dénigrement du chef de l’Etat ? Si le chef de gouvernement n’a pas l’audace de faire cela, qu’il arrête d’intimider ceux qui ont eu de liens avec le général Randrianafidisoa. Que le Premier ministre se souvienne du jour où le général Fidy s’est déplacé chez lui, sans rendez-vous, au nom de l’intérêt supérieur de l’Etat.

Tout le monde s’accorde sur l’urgence du renouvellement de la classe politique. Mais Roland Ratsiraka et également Pety Rakotoniaina à un degré moindre, ont intérêt à s’affirmer beaucoup plus sur leurs idées et raisonnements. Maires en exercice de grandes villes, les deux hommes auxquelles doivent présenter auprès de l’opinion leur stratégie pour développer la nation, par exemple pour favoriser la création d’emplois, pour freiner l’inflation et pour réduire l’écart entre les riches et les pauvres sans parler de la véritable décentralisation qu’ils maîtrisent parfaitement. Cette exigence s’applique aussi à tous les candidats. La remarque concerne aussi le Front de refus du 3 décembre 2006. Que les Manandafy Rakotonirina, Ferdinand Razakarimanana, Philippe Tsiranana, Monja Roindefo, Pety Rakotoniaina, Ny Hasina Andriamanjato, … présentent réellement auprès du public et de la communauté internationale, les raisons de leur refus. Sinon, c’est leur crédibilité politique en question qui est en jeu.

Un autre vent de panique serait la récente déclaration politique du général en retraite Marcel Ranjeva au profit de Marc Ravalomanana, devant l’affaire du général Fidy. Une déclaration qui a eu dès hier un écho émanant de Radanoara Julien, ancien ministre de Travail et coordinateur au MAE. M. Radanoara a critiqué avec des exemples concrets, le mauvais concept de diplomatie du régime. Ce qui ne plairait pas le ministre Ranjeva Marcel.

Espérons que le général ne créera pas un autre coup de panique !

James R.


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Election du 3 décembre: La guerre des pronostics

ImagePas de sondage d’opinion cette fois, si bien qu’on est dans l’obscurité la plus complète pour ce qui est de l’issue possible du scrutin du 3 décembre. Il est vrai, cependant, que par le passé, les sondages ont été manipulés et tournés dans un sens favorable à tel ou tel autre candidat. L’atmosphère maintenant est autre, et les organismes de sondage se font discrets et n’osent se manifester. Car si les chiffres sont défavorables au candidat-président, on ne sait comment réagira un régime dont la tendance au totalitarisme est très marquée…

Craignant de sévères mesures de rétorsion, les organismes de sondage se montrent prudents et optent pour l’abstention.

Il n’y a pas de sondage, par contre les pronostics et les estimations fusent de tous côtés. Le plus souvent, ces chiffres sont contestés immédiatement par le camp d’en face qui n’entend pas faire de cadeau à l’adversaire. L’ambiance est donc à la confusion et les gens ne s’y retrouvent plus. En campagne à Toliary, à Mahitsy et à Sabotsy-Namehana, le candidat Marc Ravalomanana a exhibé devant le public son bulletin de vote en martelant ceci : « Nous n’aurons pas moins de 80%. Avec un tel pourcentage, ce sera cinq sur cinq… ». L’annonce a provoqué une levée de boucliers chez les autres candidats, dont Norbert Ratsirahonana qui a répliqué ainsi hier : « Je serais étonné si quelqu’un obtient plus de 50% des voix et l’emporte dès le premier tour. Si cela arrive, ce sera grâce à des fraudes de grande ampleur ». De son côté, le député Marson Evariste, membre du comité de soutien du candidat Lahiniriko Jean, a tenu les propos suivants : « Marc Ravalomanana n’aura pas cette fois les 50% qu’il souhaite. Derrière les chiffres que lui et ses proches lancent actuellement, on prépare peut-être des fraudes massives ».

De fait, la hantise des candidats non officiels est celle-ci : en diffusant le chiffre de 80%, Marc Ravalomanana prépare les esprits à une victoire à 53 ou 55%, plus facile à atteindre grâce au tripotage des documents électoraux. On semble en effet conditionner psychologiquement la population à une large victoire du candidat d’Etat, dès le premier tour. De cette manière, si le chiffre retombe à 51 ou 52%, cela satisfera tout le monde. D’abord, les partisans de Marc Ravalomanana qui seront soulagés par une victoire qui a failli leur échapper. Ensuite, les candidats d’opposition qui se frotteront les mains face au score médiocre réalisé par le président sortant, chiffre qui confirme leur thèse relative à l’effritement de la popularité du chef de l’Etat. Bref, une victoire, in extremis, de Marc Ravalomanana pourrait combler tout l’éventail politique…

Si les candidats d’opposition expriment des craintes quant à d’éventuelles fraudes massives, c’est parce que les institutions complices du régime se comportent d’une façon qui incite à la suspicion. D’abord, le ministère de l’Intérieur qui entend ne pas publier les résultats officieux au fur et à mesure de leur arrivée, contrairement à ce qui s’est fait ici depuis l’indépendance. Cette instance veut peut-être laisser à la Haute Cour Constitutionnelle le soin de publier d’un seul coup le score officiel, indiquant un triomphe du candidat d’Etat dès le premier tour. Si on sortait progressivement les résultats officieux, l’échec de Marc Ravalomanana pourrait se dessiner avec une netteté difficile ensuite à maquiller. Ensuite, car l’institution d’Ambohidahy est apparemment acquise à la cause officielle et ne se priverait pas de donner un coup de pouce à qui on sait. La semaine dernière, en publiant son avis relatif à une requête visant à disqualifier Marc Ravalomanana, son chef a tenu un discours plus politique que technique.

Si on s’attache à quêter une victoire au premier tour du candidat officiel, c’est parce qu’on craint un second tour qui verrait les treize candidats d’opposition faire cause commune. Si le cas survient, Marc Ravalomanana pourrait être irrémédiablement submergé et noyé.

Dans une élection qui s’annonce très disputée, on aurait aimé avoir des indices sur l’issue du vote. Alors qu’on attend des chiffres, les sondages d’opinion sont réduits à… zéro.

Adelson RAZAFY

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Traque du général Fidy: Interpellations et perquisitions

Un bateau, à bord duquel l’un des fils du général Fidy travaillait, a récemment fait l’objet d’une perquisition à Antsiranana.

A défaut d’information officielle, personne n’a pas été en mesure de connaître les motifs qui ont amené les enquêteurs à mener cette fouille, d’autant plus que le fils en question a déjà démissionné, depuis 4 mois, de son poste à bord de ce bateau. Dans cette même capitale du Nord, un couple d’étrangers, accusé d’avoir des relations rapprochées avec le général Fidy, a également reçu la visite des enquêteurs. Etonné, le couple a déjà saisi le consul de son pays.

Dans la capitale, Jacques Aimé Raharinirina (ancien administrateur délégué de la SOLIMA, membre influent du MFM mais actuel acteur principal du staff électoral de Pety Rakotoniaina) a aussi été auditionné, samedi, par la brigade criminelle. Il a été indiqué que son véhicule, dont la carte grise est au nom de son épouse, aurait été aperçu avec celui du général Fidy durant l’événement du vendredi 17 novembre à Ivato. Visiblement, les enquêteurs voudraient impérativement établir un lien entre le général Fidy et Pety Rakotoniaina. En attendant, quelques gendarmes proches du général Fidy pourraient être auditionnés, à partir de ce jour.

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Meeting de contestation

Les raisons d’un échec 200 personnes, selon les uns, un millier d’après les autres. En tout cas, le public a boycotté l’appel de Manandafy Rakotonirina et consorts, pour un refus de la date du 3 décembre, jugée non conforme à la Constitution.


A l’annonce de ce nouveau « combat », l’ombre des manifestations interminables sur la place du 13-Mai en 2002 a de nouveau plané dans les esprits des Tananariviens. Ce souvenir devenu fort désagréable, car associé à des efforts et privations qui n’ont finalement servi à rien sinon à empirer le vécu quotidien, a créé un blocage dans l’inconscient collectif, d’où ce refus. De plus, Tana abhorre les valses hésitations dont ont fait preuve les candidats concernés avant de se décider de faire finalement front commun, alors que la date du scrutin approche à grands pas. Ensuite, l’appellation « petits candidats » que la presse étrangère et dans une moindre mesure la presse nationale, a collé au groupe n’a pas servi de prestige du front de contestation de la date du 3 décembre.

La décision de tenir ce meeting et la campagne de communication y afférente, ont accusé une certaine précipitation, contrairement à celui de Herizo Razafimahaleo tenu en concomitance, et qui a été prévu de longue date et avec des artistes beaucoup plus performants. Enfin, le fait que la réunion ait été préparée collectivement a pu attester l’image de candidats économiquement faibles, véhiculée depuis un certain temps dans l’opinion.

En fait, cet échec a renforcé la légitimité de la date du 3 décembre, à défaut de la légaliser. La plus grande lacune de communication des organisateurs semble de ne pas avoir su expliquer en quoi, à part sa non constitutionnalité –chose somme toute banale sous le présent mandat- cette date pose problème. N’ayant pas compris les raisons profondes et ayant ras le bol des manifestations populaires à objectifs politiciens, la population tananarivienne a préféré voir ailleurs.

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Fianarantsoa: Roland Ratsiraka séduit la jeunesse

Roland Ratsiraka est une bête de scène. Et il l’a prouvé, lors de son meeting à Fianarantsoa. L’on peut dire qu'il a séduit les jeunes.

Pendant que le candidat a fait son discours, à cause du vent, un gros ballon à l’effigie de Marc Ravalomanana, se trouvant au dessus du bâtiment du MAGRO, est tombé sur le toit. Et à Roland Ratsiraka de dire à la foule : « voilà un régime qui va tomber tout seul ». Le public fianarois, habitué aux gestes de son fougueux maire et candidat Pety Rakotoniaina, a, en tout cas, vu et entendu quelque chose de nouveau avec Roland Ratsiraka qui, on peut le dire, a réussi son passage dans la capitale du Betsileo.

H. R.

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Norbert Ratsirahonana: Plainte sur ses affiches

Le candidat Norbert Ratsirahonana se plaint du sort fait à ses affiches. Entendu hier sur radio Ravinala, il a indiqué que ses partisans collaient bien sur les panneaux ses affiches, mais que celles-ci sont déchirées peu de temps après. Il a apporté la précision suivante sur la situation de ces posters de propagande : « J’ai remarqué que dans les zones côtières, les affiches ne sont jamais déchirées.
Par contre à Tana-Ville et ses environs, toutes sont déchirées et ne durent que peu de temps… ». Membre du comité de soutien à Norbert Ratsirahonana, le fondateur du parti PRM, Ralison Roger, s’est aussi plaint du fait suivant : « Quand la tranche d’antenne accordée à Norbert Ratsirahonana est diffusée sur TVM, les images et le son deviennent flous. Peu après la fin de la tranche, le brouillard se dissipe et la qualité de l’émission revient à la normale… ».

En tout cas, selon nos correspondants de province, les images de TVM sont la plupart du temps vagues et imprécises. Par contre, celles de MBS (chaîne qui appartient à Marc Ravalomanana) sont parfaitement claires et retiennent l’intérêt des téléspectateurs. Apparemment, soit MBS occupe le faisceau normalement réservé à TVM, soit la chaîne officielle est brouillée afin que le public se reporte sur MBS. Il reste que dans beaucoup de villes de province, les téléspectateurs n’ont pas le choix et sont obligés de subir sur MBS l’intense propagande en faveur de Marc Ravalomanana. On ne s’étonnera pas si ces derniers jours dans certaines localités, des grenades ont été lancées contre les locaux de MBS…

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Norbert Ratsirahonana : la ville de Toamasina séduite

Le président national de l’AVI, Norbert Ratsirahonana se place de mieux en mieux dans la course à la magistrature suprême. Partout où il est allé depuis ces deux semaines, il a toujours réuni une foule monstre.

Ce week-end, la ville de Toamasina n’a pas fait exception. Qui plus est, s’il n’était arrivé sur le lieu qu’à 19h30, la foule l’avait attendu. Devant cette foule, inespérée pour l’heure tardive, Norbert Ratsirahonana a clamé qu’ il fera mieux que ce qu’il a fait en 1996 « afin d’offrir un meilleur être à tous les Malgaches ». Il a également promis de faire régner la démocratie et l’Etat de droit dès son accession au pouvoir. « C’est l’absence de ces principes qui fait que nous nous enfonçons, un peu plus tous les jours, dans la misère », regrette encore Norbert Ratsirahonana. Mais ce dernier a également touché un mot sur la manœuvre machiavélique intentée par le pouvoir dans le but de léser et d’éliminer ses adversaires, notamment en matière de bulletin de vote « J’ai entendu dire que jusqu’à maintenant, mes bulletins ne sont pas encore arrivés dans certains districts alors que ce que nous avons déposé est suffisant pour les deux tours », a-t-il révélé comme un sévère avertissement au pouvoir. « Ce n’est pas la première fois que l’AVI participe à une élection et nous n’allons jamais nous laisser-faire », conclut-il.

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Elia Ravelomanantsoa: Le vide à Andavamamba

Apparemment, le fait de s’être désolidarisée des candidats réunis au sein du front de refus du 3 décembre ne réussit pas à la seule candidate à cette course à la magistrature suprême.

En effet, la foule n’a pas répondu présente lors du premier test grandeur nature qu’elle a organisé, samedi à Andavamamba. Pourtant, deux semaines auparavant, et sur le même lieu, le maire de Toamasina a fait le plein. On se demande alors si elle ne ferait pas mieux de tout abandonner car à cette allure, elle ne connaîtra jamais le succès. Notons que deux semaines sont déjà passées et que c’est la première fois que cette candidate organise un meeting.

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Arema: Critiques contre les chefs d’institution

C’est un procès en règle contre les chefs d’institution, sans distinction, qui s’est déroulé vendredi dernier, au Motel d’Anosy au cours d’une conférence de presse organisée par le sénateur Ramasy Adolphe.

Furieux, ce dernier a voulu répondre à la sévère lettre d’avertissement du président du Sénat, Rajemison Rakotomaharo, qui l’accuse d’avoir enfreint le règlement de la Chambre haute en recevant les candidats à la présidentielle, mardi dernier.

« Je n’étais même pas présent à cette rencontre avec les candidats et contrairement à ce que le président le prétend, je n’ai jamais reçu un coup de fil de sa part depuis mon élection à ce poste, sauf à l’occasion du décès de ma mère en mars 2004 et auquel je lui ai déjà transmis ma reconnaissance », a-t-il notamment déclaré en reprenant point par point les reproches à lui faites. En tout cas, « c’est mon lieu de travail et j’ai le droit de recevoir qui je veux à mon bureau », ajoute-t-il en appelant par ailleurs Rajemison Rakotomaharo « de laisser de côté les intimidations ». « C’est le TIM qui foule au pied les règlements du sénat en tenant dans la salle de réunion le conclave des maires élus sous ses couleurs ». Ramasy Adolphe était entouré pour la cirsconstance des barons de l’Arema qui ont tiré à boulets rouges le régime. Après le sénateur élu à Moramanga qui s’en prend également au premier Ministre Jacques Sylla, « un authentique franco-malien qui ne peut résoudre les problèmes des Malgaches », son collègue Jean Félicien fustige la HCC à la suite de l’arrêt déboutant la requête demandant la déchéance de M. Ravalomanana en tant que président de la République.

Ce juriste de formation déplore que non seulement, la HCC a réagit très tardivement à la requête et après seulement qu’un recours contre les membres de la HCC ait été déposé pour déni de justice, mais sa décision « renforce l’idée selon laquelle la HCC est inféodée au régime ».

Jean Félicien ne s’arrête pas là. Il critique également Marc Ravalomanana qui « fait fi de la loi en ne démissionnant pas de son poste de président ». « S’il campe dans sa position, c’est qu’il en tire un avantage, puisqu’il peut user de ses prérogatives de Chef d’Etat ».

Recueillis par Tiana R

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Club des 9: Qualifié de « sans argent »

Petit public perdu dans un grand stade. Tel était le topo samedi à Alarobia, lors du meeting du club des 9 candidats qui réclament le report du scrutin présidentiel. La pluie, il est vrai, était ce jour-là menaçante.

Le site, par ailleurs, était un peu trop éloigné du centre-ville. Et certains candidats ont pris le large et se sont désolidarisés du mouvement. Mais tout ceci n’explique pas la désaffection du public. De toute évidence, les gens refusent l’idée du recul de la date et l’ont fait savoir samedi. Ils estiment que la campagne est déjà bien lancée et doit donc être couronnée par la tenue d’une élection le 3 décembre.

En tout cas, dans les émissions-débats organisés sur les radios privées, les neuf candidats réfractaires sont stigmatisés par les auditeurs au téléphone. On les accuse notamment d’être des « sans argent » et de vouloir saboter le scrutin pour cette raison. Il est vrai qu’ils ne font pas campagne et certains même n’ont pas imprimé d’affiches. Tout ceci a contribué à nourrir un certain mépris du public à leur endroit. Le candidat Herizo Razafimahaleo, qui tenait meeting le même samedi à Antsonjombe, avait été sollicité dans un premier temps pour «héberger» l’apparition publique du club des 9. Mais les proches du fondateur du Leader-Fanilo se sont montrés hostiles à l’idée et ont repoussé la suggestion. Ce qui a conduit les 9 à organiser un meeting à eux au stade d’Alarobia.

Après le fiasco de samedi au stade d’Alarobia, c’est certainement le désarroi et le dilemme chez les neuf candidats. Lâchés par les candidats de poids et abandonnés par le public, que vont-ils faire ?

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Ténors de l’opposition: Boulets rouges sur « Sylla l’étranger »

Le Premier ministre, Jacques Sylla, on le sait, aurait la double nationalité. Le fait est passé inaperçu pendant longtemps, mais aujourd’hui, les ténors de l’opposition mentionnent publiquement ce point et le mettent en relief. Le député, Faharo Ratsimbalson, sur les ondes et le sénateur Ramasy Adolphe dernièrement au Motel d’Anosy, ont soulevé le cas.

Selon eux, en gros, le Premier ministre est un étranger et est donc indifférent au sort des Malgaches. En tout cas, ils mettent en doute le patriotisme de Jacques Sylla et semblent insinuer qu’il serait plus avantageux de le remplacer par un véritable enfant du pays.

Signalons que le Premier ministre doit sa nationalité française à son père Albert Sylla, né en 1909 à Toliary, qui fut, en 1953, conseiller de l’Union française puis ministre des Affaires étrangères à partir de 1960. Il reste qu’en février 2002, au plus fort de la crise, Jacques Sylla doit sa nomination au poste de Premier ministre à son état de catholique et de Français. On pensait qu’à cause de cette double qualité, il pouvait rassurer les intérêts français dans l’île. S’il a d’ailleurs duré cinq ans à son poste malgré les turbulences, c’est probablement en raison de cet « atout ». En tout cas, si Jacques Sylla n’a pas la sympathie des opposants, c’est notamment en raison des attaques virulentes qu’il lance à leur endroit, surtout dans ses discours au Sénat ou à l’Assemblée nationale. Comme son patron Marc Ravalomanana d’ailleurs, l’homme répugne au dialogue et n’a jamais tendu la main en direction de l’opposition. Il est vrai que ce technocrate froid qui sourit rarement n’inspire pas des sentiments chaleureux…

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Jean Lahiniriko: Le Sud avec lui

Journée marathon samedi pour l’ancien homme fort de Tsimbazaza, Jean Lahiniriko. Après Amboasary Atsimo, il a visité tour à tour la ville d’ Ambovombe, Ampanihy, Betioky et Bezaha.

Mais ses efforts sont payants puisque la foule a toujours répondu présente. Et c’est d’autant plus normal vu que l’homme en question est natif de cette région. En terrain conquis, il était alors tellement à l’aise qu’il n’a pas pu s’empêcher d’annoncer que « le changement débutera le 3 décembre ». « Il n’y aura plus de dictature et vous n’aurez plus à plonger dans la pauvreté », annonce-t-il avant d’ajouter qu’ « il fera de sa priorité également l’éducation et la santé ». Il a ensuite fait savoir qu’ « il fera de son mieux pour lutter contre l’insécurité ».

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Situation socio-économique à Madagascar: Père Pedro lance un SOS !

« (…) On ne peut pas se contenter de la situation actuelle. Il y a toujours 75% de pauvres à Madagascar. La communauté internationale veut réduire cette part de moitié, d’ici 2015. Il faut aller plus vite. Les Réunionnais sont nos amis proches.

À une heure de vol, voilà une île qui est 200 fois moins grande que Madagascar, mais où le pouvoir d’achat est 200 fois plus important ».

Le fondateur de l’association « Akamasoa », lors d’un bref séjour à l’île de La Réunion, a été interviewé, récemment, par le JIR (Journal de La Réunion), au cours de laquelle il évoque la situation plutôt dramatique qui prévaut à Madagascar.

« Nous attendons que le prochain gouvernement crée davantage d’emplois et encourage les investissements, souligne-t-il. On ne peut pas, sous prétexte de souveraineté nationale, décourager les investisseurs étrangers et priver ainsi les Malgaches d’emplois. Il y a une minorité de gens qui veulent garder leurs privilèges. Alors que chaque année, 200 000 jeunes arrivent sur le marché du travail et 80 % ne trouvent pas d’emploi. Alors beaucoup volent ou se lancent dans l’économie informelle. 60 000 enfants meurent chaque année à cause du palu et de la diarrhée. L’eau reste un vrai problème. La malnutrition est préoccupante. L’an passé, le sud-est a connu une vraie famine. Actuellement, celle-ci guette dans le sud », devait encore affirmer Père Pedro, déjà nominé, dit-on, pour le Prix Nobel de la Paix.

En tout cas, il n’est pas le seul a dressé un tel bilan quant à la pauvreté qui sévit dans notre pays : des ONG locales et étrangères, des groupes d’opérateurs économiques, des associations à caractère religieux, etc., se mobilisent depuis quelques semaines pour interpeller l’opinion internationale, en particulier la communauté des bailleurs de fonds.

Recueillis par Franck R.

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Roland Ratsiraka: Le neveu ne perd pas le Nord

Jusqu’ici, le neveu de l’amiral n’a pas à rougir de ses prestations. Il a toujours connu le succès depuis le début de la propagande, que ce soit dans le sud, dans l’est et même dans le nord, réputé comme étant le fief de Zafy Albert.

Son passage à Sambava, vendredi dernier, est d’ailleurs à marquer d’une pierre blanche, car c’était tout simplement l’euphorie. Etant un animateur né, il n’a eu aucun mal à focaliser l’attention d’une foule en délire et qui n’aspirait à une chose : le changement. « Donnons-nous la main et nous réussirons », a-t-il alors clamé avant de poursuivre que « la pauvreté et la dictature » ne seront plus qu’un mauvais souvenir dès son accession au pouvoir.

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répondu par Fiffi le 28/11/2006 20:58
2. Fiffi ( 27/11/2006 09:25)
xxx: misaotra anao .:)
3. xxx ( 27/11/2006 21:19)
tsy mahay teny vazaha ny aty o
4. Fiffi ( 28/11/2006 20:58)
xxx: ka ny ao anatin'io gazety io de teny vazaha avokoa !
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