Conjoncture: Zafy secoue le régime de transition

Le Professeur Albert Zafy a manifesté hier sa détermination à en découdre avec le régime de la Haute Autorité de la Transition. À l’occasion de la séance de dépôt de gerbes d’hier à Ambohijatovo, il a de nouveau lancé des critiques acerbes à l’encontre du régime.

La journée d’hier a été l’occasion pour le Pr Albert Zafy de démontrer qu’il ne reculera plus pour dénoncer les exactions du régime de la Haute Autorité de la Transition. Dans sa déclaration face à la presse, il a de nouveau fustigé le président de la Haute Autorité de la Transition d’avoir « violé sa propre parole ». Se référant aux déclarations du 17 janvier 2009 de l’actuel chef d’État qui soulignait que la place de la démocratie est dédiée à la liberté d’opinion et que les réunions d’expression ne doivent exiger aucune autorisation préalable, l’ancien président de la République Albert Zafy a tenu à justifier sa présence d’hier sur la place de la démocratie à Ambohijatovo.
Dans la méme optique, le Pr Albert Zafy n’entend pas se contenter du refus des autorités de le laisser s’exprimer sur cette place. Il envisage d’organiser de nouvelles manifestations populaires. Selon ses explications, elles devront permettre au peuple malgache d’en apprendre davantage des irrégularités et des exactions commises par le régime de la HAT. Des dossiers compromettants qui visent le Président de la HAT et certains de ses collaborateurs, seraient dévoilés, rapporte le Pr Albert Zafy. D’ailleurs, il a rappelé qu’une plainte avait été déposée auprès du procureur de la République sur des affaires de bois de rose durant le mandat de la HAT.
La manifestation d’hier s’est tout de méme soldée par un blessé. Les jets de grenades lacrymogènes se sont multipliés afin de disperser la foule et dissuader les attroupements. Toutefois, après d’âpres discussions, les forces de l’ordre ont permis à la délégation de la mouvance Zafy de déposer ses gerbes sans pour autant lui permettre d’accéder dans l’enceinte de la « Place de la Démocratie » à Ambohijatovo.
En tout cas, pour le Pr Albert Zafy, l’intention était réelle et le geste a été accompli.

Marc A.

2012 :espoirs et faux espoirs

Il faut commencer l’année dans l’espoir et dans la joie. C’est le sentiment que tout le monde partage actuellement. 2011 est passée. Nous sommes depuis 15 jours en 2012. Si l’année précédente avait été ponctuée par de nombreux rendez-vous manqués, celle qui est là apporte son lot d’espoir et de faux espoirs.
Qu’est-ce que les Malgaches attendent-ils ? La paix sociale, la concorde nationale et la fin de la crise politique marquée par le retour à la raison des protagonistes. Un réve ? Apparemment, oui. Le consensus et l’inclusivité n’ont rien donné jusqu’ici. Il faut peut-étre cultiver une autre vision : celle de l’acceptation de la différence. Il ne s’agit pas de demander aux politiciens de se faire confiance, mais de respecter les règles du jeu établies.
Meilleurs vÅ“ux, plein succès, bonne et heureuse année… Autant de vÅ“ux (pieux) prononcés le 1er janvier 2012, mais c’est tout le contraire qui s’est produit quelques semaines après. L’histoire risque-t-elle de se répéter ? Le Président de la HAT a été ferme dans son discours à la Nation : il ne tolérera pas les manÅ“uvres de déstabilisation, il a déclaré que cette année sera celle des élections.
En tout cas, les grands rendez-vous de ce mois de Janvier sont les suivants : la cérémonie de vÅ“ux à Iavoloha, le vote des textes de loi-socle de la sortie de crise, car il est question d’apaisement, le vote de la loi qui recompose la CENI. Quant aux fonctionnaires, ils peuvent pousser un ouf de soulagement : la loi de finances 2012 a été adoptée. Ils auront une hausse de 15% quant à leur rémunération.
Malgré cette embellie politique encore fragile, alors que le retour annoncé de Marc Ravalomanana au pays est devenu le pain quotidien des médias, nous assistons à une surchauffe sociale. Les grèves secouent la justice et l’enseignement supérieur, depuis plusieurs semaines.

Détenus politiques, détenus militaires: Adoption des mesures administratives d’apaisement

Les mesures administratives d’apaisement ont été entérinées durant le conseil de gouvernement d’hier. Elles portent sur la libération des détenus politiques, civils et militaires.

Le gouvernement a montré toute sa détermination dans sa prise de décision dans le cadre de la mise en Å“uvre de la feuille de route de sortie de crise. En effet, ce conseil qui s’est tenu au palais de Mahazoarivo a été l’occasion pour les membres du gouvernement d’entériner les mesures adoptées par la Commission ad hoc interministérielle qui s’est réunie le lundi 16 janvier dernier. Elles portaient sur les conditions de libération des détenus politiques et sur le bouclage des textes relatifs à la mise en Å“uvre du climat d’apaisement.
La libération des détenus politiques et militaires a été rappelée à cette occasion. Un point brûlant sur lequel le front de l’opposition pèse de tout son poids et à partir duquel il va juger le gouvernement, étant donné que qu’il a réclamé ce geste d’apaisement depuis la fin de l’année 2011.
Le cas des militaires incarcérés pour les affaires de la Base Aéronavale d’Ivato et de la FIGN (Force d’Intervention de la Gendarmerie Nationale) de 2010 ainsi que celui des détenus politiques impliqués dans les manifestations de 2009 à 2011, ont également été évoqués à cette occasion.
Par ailleurs, ces mesures administratives adoptées par le gouvernement seront examinées lors d’une réunion en haut lieu dont la date n’a pas encore été fixée. Cette prochaine réunion devra décider de l’adoption définitive de ces mesures. Les quatre chefs d’institution, à l’instar du président de la Haute Autorité de la Transition, du Premier ministre, du président du Conseil Supérieur de la Transition ainsi que du président du Congrès de la Transition devront entériner la décision finale à ce sujet.
En revanche, les projets de loi relatifs au code d’éthique et de bonne conduite politique, au code électoral et à l’amnistie, pour leur part, seront soumis ce jour en conseil du gouvernement extraordinaire qui précédera un conseil des ministres. Des textes qui conditionnent l’appui de la communauté internationale à la préparation et à l’organisation des futures élections malgaches.

Marc A.

Monja Roindefo: «La liberté à Madagascar n’est pas acquise»


Les évènements qui se sont déroulés hier n’ont pas laissé indifférent l’ancien Premier ministre, Monja Roindefo. Selon ses dires, la liberté fondamentale et la démocratie sont encore loin d’étre acquises à Madagascar au vu de ce qui s’était passé hier matin devant et autour de la place de la démocratie à Ambohijatovo.
Le président du parti Monima de déplorer ces actes ayant fait obstacle à l’initiative du Pr Albert Zafy, ancien chef d’État malgache, de mener à bien la séance de dépôt de gerbes sur la place de la démocratie. Incident qui a également fait un blessé…
Monja Roindefo a de nouveau évoqué la déliquescence de l’État, motif des revendications multiples qui resurgissent actuellement, à l’instar de celles des sous-officiers, des enseignants-chercheurs, des magistrats. L’ancien locataire de Mahazoarivo de rappeler tout de méme que le peuple malgache aspire à la liberté et à la démocratie depuis 2009.
Un pari loin d’étre gagné parce que Madagascar a reculé au lieu d’avancer sur ces points, estime Monja Roindefo.

Marc A.

TGV: Pour l’élaboration du calendrier électoral


Le parti Tanora Gasy Vonona (TGV) approuve l’élaboration dans les plus brefs délais du calendrier électoral. La principale mission du gouvernement d’union nationale est d’organiser les scrutins, a rappelé Lanto Rakotomavo, présidente nationale de ce parti. Etant donné cet objectif, le calendrier électoral devra étre défini et ce, en respectant un certain nombre d’étapes. Sur ce dernier point, Lanto Rakotomavo rejoint l’idée du président Andry Rajoelina selon laquelle il est possible d’engager des discussions autour des dates des élections, du moment que la communauté internationale est présente, et surtout que la commission électorale ait été instaurée. Ainsi, le fait de ne pas évoquer la question de la date des scrutins reviendrait à dire, d’après son interprétation, que la transition serait prolongée…
En sa qualité de parlementaire du CST, Lanto Rakotomavo a rappelé que le projet de loi relatif à la restructuration de la CENI a déjà été adopté par le Congrès de la Transition. A partir de demain, la commission travaillera sur ce dossier, et ce sera l’occasion de se pencher sur la nouvelle composition, sur la représentativité des acteurs politiques ainsi que sur le mode de désignation du président qui siégera à la téte de cet organe électoral. D’après ses explications, les critères d’éligibilité des candidats à ce poste seront connus après l’adoption de ce projet de loi. Un appel à candidature sera lancé au terme de la procédure.

Vola R

Gal Richard Ravalomanana: Dénonciation d’actes de déstabilisation


Le Général Richard Ravalomanana n’a pas manqué d’exprimer son propre point de vue quant à la manifestation initiée par la mouvance Zafy hier à Ambohijatovo. «Je soupçonne une tentative de déstabilisation de la part de l’opposition », estime-t-il, en faisant allusion aux différents foyers de tension qui se sont tenus en parallèle dans divers endroits de la capitale.
Le numéro un de la CIRGN écarte ainsi la thèse de la coïncidence. Pour lui, il s’agirait d’actions coordonnées mais qui n’ont pas vraiment porté leur fruit, faute d’organisation… Le chef de l’Emmoreg n’a également pas caché son inquiétude à ce sujet en reprenant les termes du Pr Albert Zafy «qu’il ne s’agissait que d’un début, l’objectif étant de parvenir jusqu’à Andry Rajoelina… ».
Le Gal Richard Ravalomanana n’a de cesse de recommander la prudence dans les rangs des forces de l’ordre, comme l’en témoignent les récentes séances d’entrainement dont celles de lundi dernier, à Ivato.
Le Général Richard Ravalomanana n’a en outre pas manqué, par la méme occasion, d’évoquer l’insécurité grandissante qui prévaut actuellement dans la capitale. Il a mis en relief la rupture de la chaîne pénale en rappelant la grève des magistrats, entre autres, occasionnant un dysfonctionnement du système, en général. « Une situation qui ravirait plutôt les malfaiteurs », estime le général.
Étant donné le contexte, le Général Richard Ravalomanana exhorte tout en chacun à prendre ses responsabilités respectives en vue de préserver l’intérét général.

L.R

Météorologie: Dando s’éloigne, Ethel montre son nez


La perturbation cyclonique Dando s’est affaiblie et s’éloigne de nos côtes. Elle se dirigeait hier à 16h vers Maputo, capitale du Mozambique, selon les services de la Météo d’Ampasampito.

Toutefois, le mauvais temps devra se maintenir sur une grande partie du territoire malgache, notamment à cause des vents d’alizé qui soufflent sur la partie Est et du régime de mousson sur la partie Ouest de Madagascar. En outre, la nouvelle masse nuageuse dense qui couvre la zone de convergence risque de se transformer en tempéte tropicale d’ici la fin de cette semaine. A noter que la prochaine dépression cyclonique en liste portera le nom de « Ethel ».
Chanda, le précédent cyclone avait affecté de nombreuses régions de Madagascar, a rappelé le Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes (BNGRC). Cependant, les dégâts matériels ne sont pas très importants, a indiqué Elack Olivier Andriankaja, directeur des opérations et des secours. Le bilan provisoire de Chanda fait état de 8 personnes disparues, de 744 sans-abris dans les communes urbaines et de 1.939 autres dans les zones rurales.
Le BNGRC, qui travaille avec de nombreux partenaires, est en train de se pencher sur les actions à mener en faveur de ces sinistrés.

C.R

Santé: Eviter le retour de la poliomyélite à Madagascar


La campagne des journées locales de vaccination contre la poliomyélite a débuté le 16 janvier dernier. Si les ménages du district d’Antananarivo-ville seront visités par les équipes de vaccinateurs du 16 au 20 janvier 2012, ceux des régions d’Atsimo Andrefana, d’Anosy et d’Androy le seront du 23 au 27 janvier 2012.
Tout comme la précédente édition, cette campagne ciblera près de 800 000 enfants âgés de 0 à 59 mois dans 17 districts de Madagascar répartis dans les trois régions du Sud et dans la capitale. Au total, 1 837 équipes de vaccination, composées de deux personnes, devront faire du porte à porte pour administrer la dose supplémentaire de vaccin contre la polio aux enfants. Tous les enfants de moins de 5 ans recevront la dose prescrite, qu’ils soient malades, en bonne santé ou méme déjà vaccinés.
« Cette activité supplémentaire de vaccination contre la poliomyélite est très importante pour empécher les enfants de Madagascar de développer la paralysie à vie. Après cette campagne, nous invitons les parents à continuer à vacciner leurs enfants de moins d’un an et les femmes enceintes contre les maladies-cibles et conformément au calendrier régulier de vaccination dans les centres de santé de base les plus proches de leur domicile », a souligné Paul Ngwakum, chef de la section Santé auprès de l’UNICEF Madagascar.
Les efforts du pays pour améliorer la couverture vaccinale pour tous les antigènes devraient étre renforcés. Comme le poliovirus ne respecte pas les frontières nationales, afin de réduire au minimum le risque d’épidémie due à une importation, Madagascar devrait augmenter et maintenir des niveaux élevés d’immunité chez sa population. Les campagnes de vaccination, telles que celles organisées à la fin de l’année 2011 et en ce début d’année 2012, devront contribuer à accroître le niveau d’immunité chez les enfants ciblés.

Transmission
La polio est une maladie hautement contagieuse qui peut se transmettre facilement d’homme à homme. La transmission du poliovirus survient le plus souvent par contact avec les selles de la personne infectée et, méme moins fréquent, par contact avec des sécrétions respiratoires infectées ou tout simplement de la salive. Ainsi, la polio est souvent qualifiée de «maladie des mains sales ». Les principales mesures d’hygiène et d’assainissement, telles que le lavage des mains avec du savon, l’utilisation de latrines, la consommation d’eau potable, la consommation de fruits et légumes bien lavés et l’assainissement du milieu, sont autant de mesures additionnelles de prévention efficaces.

Claudia R

Ankatso: Début de la grève générale


A cet effet, ils ont interdit la libre circulation ainsi que l’accès au campus. Ils ont érigé un barrage au niveau du rond-point près du terminus de la ligne 119 d’Ankatso dans le but de mobiliser et de rallier les transporteurs en commun à leur cause. Mais ces derniers ont refusé de suspendre leurs activités. Cette manifestation de contestation serait, d’après les grévistes, celle de dernier recours pour obliger les deux protagonistes, dont l’Etat et le SECES, à trouver un compromis qui devra servir à lever la suspension des activités pédagogiques de l’université. «Nous souhaitons étudier dans la sérénité, laissez-nous finir nos examens !», tels ont été les cris de protestation des étudiants. Certains étudiants pensaient que l’inertie de l’Etat et sa réticence à réagir à ce conflit qui l’oppose au SECES, constituent une forme de non considération de l’Etat des problèmes qui affectent les étudiants.
En dépit d’une divergence d’opinion entre les associations pédagogiques et un autre groupe d’étudiants quant à la démarche entreprise dans le cadre de cette manifestation de contestation d’hier, ces deux parties sont unanimes à réclamer la reprise immédiate des activités pédagogiques de l’université.
Ce mouvement de grève d’hier s’est toutefois déroulé sans incident majeur ni violence. Il se poursuivra ce jour avec le soutien des étudiants de l’école supérieure de polytechnique.
En effet, les étudiants de Vontovorona, également victimes de la suspension des activités pédagogiques, envisagent eux aussi de grossir les rangs des grévistes d’Ankatso dès ce jour.

RR.

Mouvement sportif: Une commission spéciale en relation avec le PHAT



Comme annoncé samedi dernier au palais d’Iavoloha, le président de la Transition va travailler étroitement avec les fédérations sportives afin de voir de près les problèmes auxquels le sport malgache doit faire face actuellement, et bien évidemment d’en trouver des solutions.
Ainsi, à la suite d’une rencontre des 22 fédérations hier à Mahamasina, 5 présidents ont été élus porte-parole, dans des catégories bien définies.
Clarisse Randrianilana, présidente de la fédération malgache de volley-ball représentera les femmes sportives. Raoevalison Fanomezana Israel, président de la fédération malgache de handball représentera le sport Indoor tandis que Marcel Rakotomalala, l’homme fort du rugby, sera celui de l’Outdoor. Danny Rasolofomasoandro, président de la fédération de tae-Kwon Do représentera les sports de combat, et enfin, Gérard Naturel, de la pétanque, représentera les disciplines individuelles. Bien évidemment, Siteny Randrianasoloniaiko, président du Comité Olympique Malgache sera à la téte de cette commission.
Leur première réunion avec le président Andry Rajoelina devra se tenir dans une semaine.

Mbolatiana R