Fa tsisy fika ankoatr'izao mitsy zany le opposition, efa manakaleo ilay transition tsy mitondra mankaiza. Fa na izany aza aleo ny mapnao gazety no avelako hitantara ny hevitr'ireo mpanohatra. Anjaran'ny tsirairay ny manohy ny heviny aveo.
POLITIQUE
Projet de transition
Le CRN appelle le peuple à se lever
L'ancien président Albert Zafy et le Comité pour la réconciliation nationale (CRN) enclenchent la vitesse supérieure et appellent la population «à se lever (...) coûte que coûte».
L’ancien président Albert Zafy (à dr.), aux côtés de son bras droit Emmanuel Rakotovahiny (à g.) lors de son premier appel à Ivandry le 7 mars.
Le Comité pour la réconciliation nationale (CRN) durcit le ton. Près de deux semaines après l'appel lancé par Albert Zafy, voilà que son mouvement franchit un pas vers une logique d'affrontement, dans son projet de transition.
«Il faut se lever. Il est temps». C'est le contenu du «message à la population» signé de la main de Albert Zafy.
L'ancien chef de l'État propose une «grande marche, main dans la main, pour entrer dans la transition». «C'est la seule solution pour éviter la guerre civile», soutient-il dans le tract.
Dans le communiqué rédigé selon les variantes de la langue malgache, Albert Zafy montre sa détermination. Il assure vouloir arriver à une transition «coûte que coûte, si le pouvoir ne souhaite pas la faire». Il fait ainsi référence à un premier appel à l'intention du président Ravalomanana pour une «réconciliation nationale» lors des «Journées de réflexion» du CRN, les 7 et 8 mars à Ivandry.
Le communiqué, rédigé il y a une semaine, emprunte un ton très dur. «Nous avons adressé une copie à Ravalomanana et à toutes les autres autorités», a avancé Tabera Andriamanantsoa, membre du CRN. «Par la suite, nous avons envoyé une copie dans presque toutes les communes», a-t-il continué.
Rendez-vous après Pâques
L'appel d'Albert Zafy s'apparente à une incitation à la désobéissance civile et à une provocation à l'endroit du régime. Mais le sénateur Benjamin Vaovao préfère faire endosser la responsabilité au président Ravalomanana. «C'est Ravalomanana qui a choisi la voie de la désobéissance. C'est lui qui foule au pied toutes les lois votées par le Parlement et par le peuple», a affirmé
le parlementaire.
Le sénateur Benjamin Vaovao tente également de toucher la fibre émotionnelle de la population. «Les partisans de Ravalomanana vivent dans l'impunité, comme c'est le cas lors de l'affaire du vol à la Banque centrale à Manakara. Or, au moindre geste, les opposants sont incarcerés. Les autres crèvent à l'étranger», a-t-il souligné, en faisant allusion aux exilés à Paris, suite aux événements de 2002.
La question qui se pose concerne la voie choisie par le CRN pour concrétiser son projet de transition. Depuis deux jours, les ténors du mouvement sont injoignables. «Le professeur Albert Zafy nous a transmis un message. Il a dit que si nous restons les bras croisés, il vaut mieux intégrer le Tiako i Madagasikara (TIM)», a seulement répondu le sénateur Benjamin Vaovao.
En attendant d'autres actions sur le terrain, le professeur Albert Zafy multiplie les consultations. «Il est débordé par des rencontres avec des personnalités issues de diverses entités», a confié un membre du CRN.
Pour l'instant, les autres entités de l'opposition se montrent discrètes sur la démarche du CRN. Quelques dirigeants de la Plate-forme de l'opposition sont injoignables. Seul Henri Lecacheur, qui avoue «être en contact avec Albert Zafy», s'est exprimé. «Je souhaite joyeuses Pâques à toute la population. Je lui donne rendez-vous après Pâques», a-t-il promis.
De son côté, à l'image du député Raharinaivo Andriantoandro, le parti au pouvoir se montre également prudent. «Je ne peux pas encore me prononcer. Je n'ai pas encore lu le texte», a fait savoir le membre du bureau politique TIM.
Encadré
Le Gouvernement attend le CRN
Désiré Rasolofomanana, secrétaire d'État chargé de la sécurité publique, ne se montre pas impressionné par la démarche du Comité pour la réconciliation nationale (CRN).
«Tout cela reste encore au stade d'intention», a remarqué Désiré Rasolofomanana, en commentant l'appel au soulèvement d'Albert Zafy à la population.
Le secrétaire d'État chargé de la sécurité publique affirme pourtant que «les autorités ont déjà leur idée une fois qu'il y aura passage à l'acte».
Iloniaina Alain
Date : 22-03-2008
