La Gazette 19/12
1. xxx
(
19/12/2006 07:24)
Minoterie de Tiko à Toamasina : Vers un gros scandale !
Non, les avertissements musclés de Jacques Sylla et la multitude de perquisitions perpétrées sous le couvert de mandats signés à blanc et sans numéro, contrairement à la procédure, n’ont nullement départis les candidats malheureux à la dernière élection présidentielle.
Mieux, les uns se concentrent plus que jamais dans la bataille juridique, les autres oeuvrent pour porter le doute sur l’expansion de l’empire économique du candidat élu. Dans les deux cas, l’objectif de ses adversaires est de mettre Marc Ravalomanana dans le pétrin.
Littéralement, l’expression sied pour la simple et bonne raison que le principal grief que certains portent contre le fondateur du groupe Tiko, est la construction d’une minoterie dans l’enceinte du port de Toamasina.
On se souvient que vers le mois de septembre 2005, le groupe Tiko a approché les banques de la place pour des projets d’investissements de l’ordre de 220 milliards Fmg dont 100 milliards en crédit bancaire et le reste en autofinancement. Ces projets consistaient en la création d’une grande rizerie à Vodihiala, dans la région d’Ambatondrazaka, une minoterie dans l’enceinte du port de Toamasina et le transfert au grand port ainsi que l’extension de l’usine de transformation de beurre et de margarine d’Antsirabe.
Les milieux d’affaires et économiques ont salué ces projets en ce sens qu’ils s’agissent avant tout d’investissements synonymes de création d’emplois et d’espérance de production donc de valeur ajoutée à la croissance.
Au fur et à mesure de leur progression, ces projets suscitent cependant des interrogations. Le complexe rizier de Vodihiala dont la mise en marche s’est fait presque en catimini, continue par exemple de faire l’objet de folles rumeurs, notamment sur le financement des investissements et la répartition du capital. Sans parler de l’exonération totale du blé et de l’huile brute dans la loi de Finances, les milieux informés soupçonnent un délit d’initiés voire un véritable arrangement pour la construction de la minoterie.
En réponse aux questionnements rapportés dans nos colonnes, le port de Toamasina avait, en effet, affirmé dans d’autres journaux (dont, soit dit en passant, l’acceptation de publier un démenti sur un article paru dans une autre publication, est totalement contraire à l’éthique et la déontologie) qu’il se contente de louer les espaces aux usagers, charge à ces derniers de financer les infrastructures qui leur conviennent.
Une des factures de COLAS adressée à la SPAT (société du port autonome de Toamasina), dit cependant le contraire en soulignant expressément dans son objet : « travaux d’infrastructures nécessaires à l’installation d’une minoterie dans l’enceinte du port de Tamatave ». D’autres preuves tel le contrat de concession à 99 ans en faveur du groupe Tiko serait par ailleurs entre les mains de certains politiciens qui remettent d’ores et déjà le mode d’attribution du site.
A quelques mois d’intervalle, le port de Toamasina aura, en effet, accordé deux concessions non négligables à des privés. Le premier a été accordé à la société ICTSI des Philippines pour l’exploitation du terminal conteneurs, et le second donc pour le groupe de Marc Ravalomanana pour la minoterie. La première différence serait que la première concession de 20 ans fait suite à un appel d’offres international initié par la SFI qui est une filiale de la Banque mondiale et la seconde par un accord de gré à gré. La seconde est que l’opérateur philippin s’est engagé à financer lui-même les investissements nécessaires qui reviendront à l’Etat malgache dans une vingtaine d’années tandis que l’investisseur local bénéficie du soutien financier du port de Toamasina avec une concession 5 fois plus longue dans la durée.
Le passé récent ne donne pas tort au groupe Tiko qui sous l’ère Ratsiraka a pu installer son unité d’huile alimentaire. Mieux, on pourra dire que Tiko a bénéficié des préférences nationales décidées par le port de Toamasina.
Il n’empêche que ce genre de largesses, tous les opérateurs locaux souhaitent en bénéficier. Les récriminations du SIM (syndicat des industries de Madagascar) contre la hausse des redevances au port de Toamasina en sont une preuve. Qui sait si la hausse de ces redevances ne fait pas suite aux investissements engagés par le port de Toamasina qui n’ont pas respecté le principe du BOT (Built operate transfer, c’est-à-dire laisser à l’investisseur de construire d’abord, exploiter ensuite et transférer au bout d’un certain temps à l’Etat les infrastructures construites) ?
En tout cas, on ne peut reprocher au candidat malheureux ni à n’importe quel citoyen d’exiger de Marc Ravalomanana de présenter son patrimoine ; les procédures électorales n’imposent cette procédure qu’aux seuls membres de la HCC alors que tout le monde souhaite être au courant de ce dont le président dispose avant et à la fin de son mandat. C’est la transparence et la bonne gouvernance. Marc Ravalomanana a intérêt à le faire. Son nouveau mandat sera mal parti avec un scandale politique et financier.
Sa
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EDITORIAL
Le vin est tiré…
Dans cette histoire de requêtes et de plaintes déposées par des candidats à l’élection présidentielle, on se perd en conjectures. Néanmoins, tout semble devenir clair depuis que Daniel Rajakoba, Philippe Tsiranana, Ferdinand Razakarimanana et Monja Roindefo ont adressé une requête collective à la HCC (Haute Cour Constitutionnelle), le 18 décembre 2006. Ces candidats, qui se sentent tous à divers degrés lésés, invoquent des requêtes en annulation et disqualification et des plaintes pénales contre les membres de la HCC… En conclusion, ceux-ci « invitent la Haute Cour à surseoir à statuer jusqu’à ce que la juridiction pénale ait statué sur le sort réservé à ces plaintes » (sic).
En d’autres termes, ils demandent, conformément à la loi, à ce que la HCC ne publie les résultats du scrutin avant que le tribunal ne se soit prononcé concernant leurs plaintes. Ainsi, ce n’est pas demain la veille que l’on saura si le score obtenu par Marc Ravalomanana sera ou non confirmé, sinon modifié. Sauf si les autorités judiciaires feront preuve de célérité afin d’écourter le suspense et permettre alors la tenue de l’investiture dans les plus brefs délais. Le but final, est, en tout cas, pour le régime de donner une assise juridique à cette élection.
Ces requêtes et plaintes constituent leur dernière carte, un baroud d’honneur, afin de tenter de sortir la tête haute de cette compétition électorale. Candidats malheureux, certes, mais ils entendent toutefois utiliser jusqu’au bout tous les moyens juridiques pour dénoncer, à tort ou à raison, les irrégularités constatées lors de l’élection. Parallèlement à leurs actions, des causes d’annulation de vote dans certaines circonscriptions, vont être, comme d’habitude, annoncées par la HCC (voire page 2). Des annulations très localisées qui n’auront, loin s’en faut, aucune influence sur les résultats du scrutin sur le plan national.
Jamais, dans l’histoire électorale de Madagascar, la Haute Cour en place ne s’est aventurée à démentir les résultats officieux, sauf en 2002 où une autre HCC est venue tout chambouler, mais c’est l’exception qui confirme la règle. Aussi, ces candidats-plaignants doivent-ils, dès maintenant, se résigner à accepter le verdict des urnes ou celui de la HCC.
Quoi qu’il en soit, devant ces constatations post-électorales justifiées ou non, force est de déplorer que notre démocratie est encore imparfaite. Cependant, rien ne permet de dire qu’elle a fait un pas en arrière, avant et après le 3 décembre. Tout juste si elle a trébuché. Puisse-t-elle ne pas subir la moindre séquelle et se relever, ici et maintenant. Pourquoi sommes-nous toujours privés d’une démocratie, vraie, pleine et entière ? Notre sous-développe- ment y est-il pour quelque chose ?
Franck Raharison
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Traque de Pety Rakotoniaina : Trente gendarmes partis hier à Fianarantsoa
Effervescence plutôt particulière hier à la base des gendarmes du GSIS.
En effet, d’intenses préparatifs y ont été notés comme si une alerte générale était donnée. En fait, selon certaines confidences, une trentaine de gendarmes a reçu l’ordre de partir pour une mission spéciale et urgente : appréhender Pety Rakotoniaina. Sauf changement de dernière heure, cet escadron a déjà mis le cap sur la capitale du Betsileo, depuis hier en début de la soirée.
Généralement, la mobilisation de cette force spéciale de la Gendarmerie laisse présager que le lieu où se cache Pety Rakotoniaina est déjà localisé. Reste à savoir si, arrivé sur place, ce pack fortement armé pourrait trouver le fugitif. Quoi qu’il en soit, envoyer une bonne trentaine de pandores pour appréhender une seule personne ne peut qu’étonner plus d’un. En effet, seulement quinze éléments de l’EMMO –Nat ont été envoyés, avec armes de guerre et une prime de 500 millions au bout, à Ankadifotsy pour mettre le main sur le général Fidy que l’on soupçonnait de détenir un véritable arsenal de guerre. En réalité, ce général a eu avec lui, au moment de son arrestation, trois kalachnikov et deux revolvers.
Aussi, s’étonne-t-on d’apprendre l’envoi de ces trente gendarmes pour traquer un seul civil qui, d’ailleurs, ne fait l’objet que d’une simple suspicion de complicité de détournement de véhicules appartenant à l’Etat. Comme d’habitude, une question, la même que celle posée durant la traque du général Fidy, est posée : Pety Rakotoniaina serait-il arrêté… mort ou vif ?
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Général Fidy : déférement au Parquet ce jour
Attendu depuis samedi, le déférement au Parquet du général Fidy va finalement se tenir ce jour.
Un décalage qui a engendré des rumeurs les plus folles. Néanmoins, le simple bon sens veut qu’une enquête judiciaire ouverte doive toujours être bouclée par un déférement au Parquet. Quoi qu’il en soit, à défaut d’information officielle, personne n’est en mesure d’indiquer les chefs d’inculpation ou d’accusation retenus contre le général Fidy. Juste si des indiscrétions signalent que ce dernier a dû répondre à des questions relatives à son « intrusion » tant à Ampahibe qu’à la BANI Ivato ; à sa déclaration sur la mise en place d’un « directoire militaire » ; au décès du soldat du 2e RFI durant l’affrontement armé à Ivato le18 novembre ; à la séquestration de quelques militaires à la BANI Ivato ; etc.
Toujours est-il que cette « affaire Fidy » constitue un casse-tête pour le régime qui devrait faire preuve d’imagination pour d’éventuels débordements…
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« Affaire 17 décembre » : On continue de se renvoyer la balle
L’affaire du 17 décembre 2005, celle des bandes organisées qui tabassaient des parlementaires sur la place du 13-Mai, risque d’être classée à tout jamais.
C’est du moins ce que laisse supposer ce dialogue de sourds entre l’Etat et ses victimes.
Le secrétaire d’Etat chargé de la sécurité publique, Lucien Victor Razakanirina est catégorique quand il dit qu’ « il ne peut rien faire dans la mesure où aucune plainte ne lui est parvenue jusqu’à ce jour (ndlr : hier) ». La question est donc de savoir où sont passées les plaintes que le sénateur Robert Razaka dit avoir déposé ?
« J’ai non seulement fait ces plaintes mais j’ai également saisi le Premier ministre Jacques Sylla au cours du face à face des parlementaires avec les membres du gouvernement pour l’inciter à prendre ses responsabilités, mais apparemment, cela n’a rien donné », confie cet élu qui a du mal à comprendre cette attitude alors qu’il suffit d’en identifier les auteurs sur les photos qui ont paru dans plusieurs médias à l’époque.
« Quand Jacques Sylla me dit d’aller voir le procureur pour accélérer le processus, cela signifie qu’il y a peu de chance que ma démarche aboutisse sinon, il l’aurait lui-même fait à ma place », raconte Robert Razaka qui se dit écoeuré de cette Justice à deux vitesses qui n’hésite pas à offrir une prime de 100 millions Ariary à celui ou ceux qui aideront à la capture du général Randrianafidisoa dans un délai très court, tandis qu’on ne fait rien pour arrêter ceux qui les ont blessés. «Certes, les chefs d’inculpation ne sont pas identiques, mais quoi qu’il en soit, même s’ils font très peu de cas de notre vie, les tenants du pouvoir auraient pu prendre en considération l’écharpe, symbolisant le drapeau national qui a été souillée», fait-il remarquer.
Le sénateur Robert Razaka n’est d’ailleurs pas le seul opposant à tenir ce même discours car il y en a d’autres qui n’hésitent pas à condamner cette attitude complice du pouvoir. Pire, il a aussi ceux qui n’ont plus rien à espérer, à l’image du député Faharo Ratsimbalson qui avoue avoir adressé sa plainte au Ciel.
Et que font les organisations nationales militant pour la défense des droits de l’homme ?
Tiana Rajaona
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Lemiasa Marson : A Tsiafahy
Lemiasa Marson, le dirigeant de l’AREPAM (Association des réservistes pacificateurs de Madagascar) devra passer Noël et le nouvel an à la maison de force de Tsiafahy.
C’est ce qu’a décidé, le procureur de la République, hier. Pire, il y sera pour un bon moment dans la mesure où son procès n’aura lieu que le 7 février 2007. Arrêté le 7 décembre après la perquisition de son domicile à Maroroha Tsimbazaza où les membres des forces de l’ordre ont trouvé divers tracts que ces derniers qualifient de porter atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, il a été amené à Fiadanana, à la Brigade de recherche de la gendarmerie nationale. Il y est resté deux semaines et n’a été déféré au parquet qu’hier seulement.
Apparemment donc, le sort semble s’acharner sur Lemiasa Marson.
Voilà deux ans, plus précisément après la descente dans la rue des réservistes où ces derniers réclamaient leurs dus, notamment les diverses indemnités et primes que l’Etat leur devaitt, il fut arrêté et avait écopé un an de prison ferme en ayant dirigé la revendication. Depuis sa libération, il s’est intégré dans les divers mouvements qui se sont opposés au régime et dernièrement, il s’est chargé de la sécurité de l'ancien président de l'Assemblée nationale, Jean Lahiniriko.
Notons que M. Marson est à la tête de 615 ex-réservistes à Tana, 45 à Toamasina et 80 à Antsirabe.
Recueillis par T.R.
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Déclic et des claques par Phil de fer : Concours de bricolage
Faute de trouver un poste suffisamment rémunéré ou attirés par la sécurité de l’emploi offerte par la fonction publique, de nombreux titulaires du diplôme de maîtrise choisissent de tenter les concours administratifs.
Ceux-ci font depuis peu l’objet d’un assainissement souhaité par tous. Cependant, les réformes entreprises inspirent le scepticisme car tout n’est que bricolage et poudre aux yeux.
Il convient de rappeler qu’un « atelier de vulgarisation des procédures de concours et de recrutements administratifs » s’est tenu les 28 et 29 septembre 2006 à l’Hôtel Panorama à Antananarivo. Cet atelier, organisé par le ministère de la Fonction publique et celui du ministère du Travail et des Lois sociales, par le Bianco et le Pnud a été réalisé afin de « crédibiliser les concours et les modalités de recrutement pour la transparence, l’équité, l’impartialité et l’incorruptibilité, un système pérenne d’organisation de concours et de recrutements administratifs à Madagascar. »
Le slogan de cette réunion de travail était « concours administratifs propres, administration publique efficace.» Il n’y a pas à dire : les organisateurs de cet atelier sont des comiques. Pour être d’aussi grands comiques de foire, ils ont dû briller lors du concours d’admission à l’Ecole du Rire. « Crédibiliser, transparence, équité, impartialité, incorruptibilité, propres, efficace » : que de mots, que de mots ! Suffirait-il donc de répéter ces mots magiques pour les transformer en une réalité.
La formule « concours administratifs propres, administration publique efficace » est une grosse tartufferie. Tout d’abord, certains services administratifs sont efficaces sans que les agents aient été recrutés par voie de concours. Ensuite, l’existence d’un « concours administratif propre » ne saurait garantir l’efficacité des agents de la fonction publique. En outre, on constate une confusion entre la notion d’efficacité qui relève de l’organisation et la propreté qui renvoie à l’intégrité. Enfin, le slogan ci-dessus ignore que l’efficacité d’une administration publique repose également sur la motivation de ses agents.
Qu’est ce qu’un concours administratif propre ? S’agit-il uniquement d’une série d’épreuves dénuées de toute forme de corruption ou de notions voisines ? Certes, on ne saurait nier que, par le passé, les concours administratifs les plus courus (ceux de la Magistrature, des Douanes et des Impôts) ont donné lieu à quelques transactions frauduleuses. Cependant, on ne saurait dénoncer uniquement le défaut d’intégrité de certains membres du jury.
En effet, la mise en place et l’organisation de certains concours laissent à désirer. A titre d’exemple, on pourrait remettre en cause les résultats des concours d’entrée 2004 et 2005 à l’école nationale de la Magistrature et des Greffes, non pas en raison de faits de corruption, mais parce que l’un des membres du jury ne remplissait pas les conditions requises. En fait, Mme R. J. est une historienne alors que les textes exigent un maître de conférences ou un professeur de droit.
Toujours à propos d’organisation, il semble que l’on veuille réduire, voire supprimer, les épreuves orales et ce, afin d’anéantir toute forme de subjectivité dans les épreuves. En passant d’un laxisme scandaleux à une objectivité de façade, on ne fait que vider des concours de leur essence pour laisser la place à la médiocrité. Dans les pays développés, les épreuves orales pour être admis dans les grandes écoles ou universités ont toujours été primordiales.
De tout ce qui précède, la réalité à Madagascar nous révèle que l’on tourne le dos à la volonté officielle de « crédibiliser les concours.» On aurait pu faire une fois de plus l’économie d’un atelier ronflant. Un parallèle saute aux yeux entre l’organisation des concours et celle des élections : dans les deux cas, on avance à reculons à grands renforts de supercheries.
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Election présidentielle : Des causes d’annulation de vote
En attendant l’examen des requêtes auprès de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), nous donnons ci-après les principales causes d’annulation de vote de cette juridiction.
Avec la collaboration du Conseil National Electoral (CNE), on peut les regrouper au niveau de différentes étapes du processus électoral.
Concernant la liste électorale, on note une quinzaine de raisons d’annulation :
- liste électorale non arrêtée ;
- absence d’arrêtage des rajouts par le président du bureau de vote et du secrétaire ;
- liste électorale établie sur papier libre ;
- absence de liste électorale ou liste électorale non jointe ;
- rajout à la liste électorale non justifié ;
- rajout effectué sur un papier libre ;
- absence de contreseing par un membre du bureau de vote, ou contreseing fait par une ou des personnes non membres du bureau de vote ;
- émargement par le secrétaire du bureau de vote au lieu des électeurs ;
- empreintes digitales uniques ;
- contreseing inconnu ou non-conforme dans las liste d’émargement ;
- assesseurs en même temps scrutateurs ;
- membres du bureau de vote illettrés ;
- scrutateurs illettrés ;
- absence d’assesseurs parmi les membres du bureau de vote
Touchant le fonctionnement du bureau de vote, les faits suivants pourront faire l’objet d’annulation de voix :
- clôture du bureau de vote avant le délai réglementaire ;
- délégués des candidats invités à sortir avant la rédaction du procès-verbal ;
- interruption du vote sans motifs ;
- procès-verbal rédigé en dehors de la salle de vote ;
- pression faite par le président ou un membre du bureau de vote auprès d’un ou des électeurs, pour voter un candidat ;
- absence de bulletins de vote de candidats ayant remis ces derniers, selon le délai et en nombre suffisant à la commission ad hoc
Une dizaine de faits sur les documents électoraux sont aussi à l’origine d’annulation de vote. Ce sont :
- feuille de dépouillement et de pointage non signée par les scrutateurs ;
- feuille de dépouillement non jointe ;
- feuille de dépouillement faite sur papier libre ;
- procès-verbal non signé ou signé par deux personnes seulement ;
- les première et deuxième pages du PV ne comportent aucun chiffre ;
- absence de résultats dans la feuille de dépouillement ;
- discordance manifeste des chiffres dans les documents électoraux (liste d’émargement, feuille de dépouillement et de pointage et PV) ;
- ordonnance délivrée non signée par le magistrat ;
- liste électorale inexploitable
Faut-il aussi rappeler que l’interruption d’un dépouillement par une coupure totale de lumière, comme ce qui s’est passé à Kandreho lors des municipales de 2003, l’absence d’isoloir ainsi que le déplacement de l’urne en cours de scrutin ou avant le dépouillement sont d’autres causes d’annulation de vote. Ces annulations se font dans la plupart des cas par bureau de vote.
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Gabriel Rabearimanana : « Pour un régime consensuel »
Gabriel Rabearimanana du Monima tire la sonnette d’alarme sur le danger qui attend le pays : « On s’achemine vers une logique d’affrontement comme l’illustrent ces farces électorales au profit du candidat d’Etat ».
Il rajoute d’ailleurs que « la situation actuelle ne va pas dans le sens d’un apaisement ».
Il étaye ses dires par les agissements de certains comme les membres de la Haute Cour Constitutionnelle qui ont cette manie de tout rejeter du moment que cela ne sert pas les intérêts du pouvoir ou encore d’utiliser des prérogatives de puissance publique, toujours pour le candidat d’Etat. « Tout cela finira par exploser si on n’y prend pas garde », avertit notre interlocuteur qui propose une solution dont la mise en place d’un régime consensuel de transition. « C’est la seule issue pour éviter un affrontement sanglant entre Malgaches », explique cet enseignant chercheur membre actif du SECES.
Il relance d’ailleurs le cheval de bataille de l’opposition tournant autour de l’amnistie et de la réconciliation nationale. Deux propositions qu’il qualifie d’incontournables surtout en ce moment où l’acharnement sur le général Randrianafidisoa ou Pety Rakotoniaina ainsi que les perquisitions chez Albert Zafy et d’autres notables ne vont pas apaiser cette tension déjà perceptible.
Non, les avertissements musclés de Jacques Sylla et la multitude de perquisitions perpétrées sous le couvert de mandats signés à blanc et sans numéro, contrairement à la procédure, n’ont nullement départis les candidats malheureux à la dernière élection présidentielle.
Mieux, les uns se concentrent plus que jamais dans la bataille juridique, les autres oeuvrent pour porter le doute sur l’expansion de l’empire économique du candidat élu. Dans les deux cas, l’objectif de ses adversaires est de mettre Marc Ravalomanana dans le pétrin.
Littéralement, l’expression sied pour la simple et bonne raison que le principal grief que certains portent contre le fondateur du groupe Tiko, est la construction d’une minoterie dans l’enceinte du port de Toamasina.
On se souvient que vers le mois de septembre 2005, le groupe Tiko a approché les banques de la place pour des projets d’investissements de l’ordre de 220 milliards Fmg dont 100 milliards en crédit bancaire et le reste en autofinancement. Ces projets consistaient en la création d’une grande rizerie à Vodihiala, dans la région d’Ambatondrazaka, une minoterie dans l’enceinte du port de Toamasina et le transfert au grand port ainsi que l’extension de l’usine de transformation de beurre et de margarine d’Antsirabe.
Les milieux d’affaires et économiques ont salué ces projets en ce sens qu’ils s’agissent avant tout d’investissements synonymes de création d’emplois et d’espérance de production donc de valeur ajoutée à la croissance.
Au fur et à mesure de leur progression, ces projets suscitent cependant des interrogations. Le complexe rizier de Vodihiala dont la mise en marche s’est fait presque en catimini, continue par exemple de faire l’objet de folles rumeurs, notamment sur le financement des investissements et la répartition du capital. Sans parler de l’exonération totale du blé et de l’huile brute dans la loi de Finances, les milieux informés soupçonnent un délit d’initiés voire un véritable arrangement pour la construction de la minoterie.
En réponse aux questionnements rapportés dans nos colonnes, le port de Toamasina avait, en effet, affirmé dans d’autres journaux (dont, soit dit en passant, l’acceptation de publier un démenti sur un article paru dans une autre publication, est totalement contraire à l’éthique et la déontologie) qu’il se contente de louer les espaces aux usagers, charge à ces derniers de financer les infrastructures qui leur conviennent.
Une des factures de COLAS adressée à la SPAT (société du port autonome de Toamasina), dit cependant le contraire en soulignant expressément dans son objet : « travaux d’infrastructures nécessaires à l’installation d’une minoterie dans l’enceinte du port de Tamatave ». D’autres preuves tel le contrat de concession à 99 ans en faveur du groupe Tiko serait par ailleurs entre les mains de certains politiciens qui remettent d’ores et déjà le mode d’attribution du site.
A quelques mois d’intervalle, le port de Toamasina aura, en effet, accordé deux concessions non négligables à des privés. Le premier a été accordé à la société ICTSI des Philippines pour l’exploitation du terminal conteneurs, et le second donc pour le groupe de Marc Ravalomanana pour la minoterie. La première différence serait que la première concession de 20 ans fait suite à un appel d’offres international initié par la SFI qui est une filiale de la Banque mondiale et la seconde par un accord de gré à gré. La seconde est que l’opérateur philippin s’est engagé à financer lui-même les investissements nécessaires qui reviendront à l’Etat malgache dans une vingtaine d’années tandis que l’investisseur local bénéficie du soutien financier du port de Toamasina avec une concession 5 fois plus longue dans la durée.
Le passé récent ne donne pas tort au groupe Tiko qui sous l’ère Ratsiraka a pu installer son unité d’huile alimentaire. Mieux, on pourra dire que Tiko a bénéficié des préférences nationales décidées par le port de Toamasina.
Il n’empêche que ce genre de largesses, tous les opérateurs locaux souhaitent en bénéficier. Les récriminations du SIM (syndicat des industries de Madagascar) contre la hausse des redevances au port de Toamasina en sont une preuve. Qui sait si la hausse de ces redevances ne fait pas suite aux investissements engagés par le port de Toamasina qui n’ont pas respecté le principe du BOT (Built operate transfer, c’est-à-dire laisser à l’investisseur de construire d’abord, exploiter ensuite et transférer au bout d’un certain temps à l’Etat les infrastructures construites) ?
En tout cas, on ne peut reprocher au candidat malheureux ni à n’importe quel citoyen d’exiger de Marc Ravalomanana de présenter son patrimoine ; les procédures électorales n’imposent cette procédure qu’aux seuls membres de la HCC alors que tout le monde souhaite être au courant de ce dont le président dispose avant et à la fin de son mandat. C’est la transparence et la bonne gouvernance. Marc Ravalomanana a intérêt à le faire. Son nouveau mandat sera mal parti avec un scandale politique et financier.
Sa
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EDITORIAL
Le vin est tiré…
Dans cette histoire de requêtes et de plaintes déposées par des candidats à l’élection présidentielle, on se perd en conjectures. Néanmoins, tout semble devenir clair depuis que Daniel Rajakoba, Philippe Tsiranana, Ferdinand Razakarimanana et Monja Roindefo ont adressé une requête collective à la HCC (Haute Cour Constitutionnelle), le 18 décembre 2006. Ces candidats, qui se sentent tous à divers degrés lésés, invoquent des requêtes en annulation et disqualification et des plaintes pénales contre les membres de la HCC… En conclusion, ceux-ci « invitent la Haute Cour à surseoir à statuer jusqu’à ce que la juridiction pénale ait statué sur le sort réservé à ces plaintes » (sic).
En d’autres termes, ils demandent, conformément à la loi, à ce que la HCC ne publie les résultats du scrutin avant que le tribunal ne se soit prononcé concernant leurs plaintes. Ainsi, ce n’est pas demain la veille que l’on saura si le score obtenu par Marc Ravalomanana sera ou non confirmé, sinon modifié. Sauf si les autorités judiciaires feront preuve de célérité afin d’écourter le suspense et permettre alors la tenue de l’investiture dans les plus brefs délais. Le but final, est, en tout cas, pour le régime de donner une assise juridique à cette élection.
Ces requêtes et plaintes constituent leur dernière carte, un baroud d’honneur, afin de tenter de sortir la tête haute de cette compétition électorale. Candidats malheureux, certes, mais ils entendent toutefois utiliser jusqu’au bout tous les moyens juridiques pour dénoncer, à tort ou à raison, les irrégularités constatées lors de l’élection. Parallèlement à leurs actions, des causes d’annulation de vote dans certaines circonscriptions, vont être, comme d’habitude, annoncées par la HCC (voire page 2). Des annulations très localisées qui n’auront, loin s’en faut, aucune influence sur les résultats du scrutin sur le plan national.
Jamais, dans l’histoire électorale de Madagascar, la Haute Cour en place ne s’est aventurée à démentir les résultats officieux, sauf en 2002 où une autre HCC est venue tout chambouler, mais c’est l’exception qui confirme la règle. Aussi, ces candidats-plaignants doivent-ils, dès maintenant, se résigner à accepter le verdict des urnes ou celui de la HCC.
Quoi qu’il en soit, devant ces constatations post-électorales justifiées ou non, force est de déplorer que notre démocratie est encore imparfaite. Cependant, rien ne permet de dire qu’elle a fait un pas en arrière, avant et après le 3 décembre. Tout juste si elle a trébuché. Puisse-t-elle ne pas subir la moindre séquelle et se relever, ici et maintenant. Pourquoi sommes-nous toujours privés d’une démocratie, vraie, pleine et entière ? Notre sous-développe- ment y est-il pour quelque chose ?
Franck Raharison
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Traque de Pety Rakotoniaina : Trente gendarmes partis hier à Fianarantsoa
Effervescence plutôt particulière hier à la base des gendarmes du GSIS.
En effet, d’intenses préparatifs y ont été notés comme si une alerte générale était donnée. En fait, selon certaines confidences, une trentaine de gendarmes a reçu l’ordre de partir pour une mission spéciale et urgente : appréhender Pety Rakotoniaina. Sauf changement de dernière heure, cet escadron a déjà mis le cap sur la capitale du Betsileo, depuis hier en début de la soirée.
Généralement, la mobilisation de cette force spéciale de la Gendarmerie laisse présager que le lieu où se cache Pety Rakotoniaina est déjà localisé. Reste à savoir si, arrivé sur place, ce pack fortement armé pourrait trouver le fugitif. Quoi qu’il en soit, envoyer une bonne trentaine de pandores pour appréhender une seule personne ne peut qu’étonner plus d’un. En effet, seulement quinze éléments de l’EMMO –Nat ont été envoyés, avec armes de guerre et une prime de 500 millions au bout, à Ankadifotsy pour mettre le main sur le général Fidy que l’on soupçonnait de détenir un véritable arsenal de guerre. En réalité, ce général a eu avec lui, au moment de son arrestation, trois kalachnikov et deux revolvers.
Aussi, s’étonne-t-on d’apprendre l’envoi de ces trente gendarmes pour traquer un seul civil qui, d’ailleurs, ne fait l’objet que d’une simple suspicion de complicité de détournement de véhicules appartenant à l’Etat. Comme d’habitude, une question, la même que celle posée durant la traque du général Fidy, est posée : Pety Rakotoniaina serait-il arrêté… mort ou vif ?
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Général Fidy : déférement au Parquet ce jour
Attendu depuis samedi, le déférement au Parquet du général Fidy va finalement se tenir ce jour.
Un décalage qui a engendré des rumeurs les plus folles. Néanmoins, le simple bon sens veut qu’une enquête judiciaire ouverte doive toujours être bouclée par un déférement au Parquet. Quoi qu’il en soit, à défaut d’information officielle, personne n’est en mesure d’indiquer les chefs d’inculpation ou d’accusation retenus contre le général Fidy. Juste si des indiscrétions signalent que ce dernier a dû répondre à des questions relatives à son « intrusion » tant à Ampahibe qu’à la BANI Ivato ; à sa déclaration sur la mise en place d’un « directoire militaire » ; au décès du soldat du 2e RFI durant l’affrontement armé à Ivato le18 novembre ; à la séquestration de quelques militaires à la BANI Ivato ; etc.
Toujours est-il que cette « affaire Fidy » constitue un casse-tête pour le régime qui devrait faire preuve d’imagination pour d’éventuels débordements…
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« Affaire 17 décembre » : On continue de se renvoyer la balle
L’affaire du 17 décembre 2005, celle des bandes organisées qui tabassaient des parlementaires sur la place du 13-Mai, risque d’être classée à tout jamais.
C’est du moins ce que laisse supposer ce dialogue de sourds entre l’Etat et ses victimes.
Le secrétaire d’Etat chargé de la sécurité publique, Lucien Victor Razakanirina est catégorique quand il dit qu’ « il ne peut rien faire dans la mesure où aucune plainte ne lui est parvenue jusqu’à ce jour (ndlr : hier) ». La question est donc de savoir où sont passées les plaintes que le sénateur Robert Razaka dit avoir déposé ?
« J’ai non seulement fait ces plaintes mais j’ai également saisi le Premier ministre Jacques Sylla au cours du face à face des parlementaires avec les membres du gouvernement pour l’inciter à prendre ses responsabilités, mais apparemment, cela n’a rien donné », confie cet élu qui a du mal à comprendre cette attitude alors qu’il suffit d’en identifier les auteurs sur les photos qui ont paru dans plusieurs médias à l’époque.
« Quand Jacques Sylla me dit d’aller voir le procureur pour accélérer le processus, cela signifie qu’il y a peu de chance que ma démarche aboutisse sinon, il l’aurait lui-même fait à ma place », raconte Robert Razaka qui se dit écoeuré de cette Justice à deux vitesses qui n’hésite pas à offrir une prime de 100 millions Ariary à celui ou ceux qui aideront à la capture du général Randrianafidisoa dans un délai très court, tandis qu’on ne fait rien pour arrêter ceux qui les ont blessés. «Certes, les chefs d’inculpation ne sont pas identiques, mais quoi qu’il en soit, même s’ils font très peu de cas de notre vie, les tenants du pouvoir auraient pu prendre en considération l’écharpe, symbolisant le drapeau national qui a été souillée», fait-il remarquer.
Le sénateur Robert Razaka n’est d’ailleurs pas le seul opposant à tenir ce même discours car il y en a d’autres qui n’hésitent pas à condamner cette attitude complice du pouvoir. Pire, il a aussi ceux qui n’ont plus rien à espérer, à l’image du député Faharo Ratsimbalson qui avoue avoir adressé sa plainte au Ciel.
Et que font les organisations nationales militant pour la défense des droits de l’homme ?
Tiana Rajaona
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Lemiasa Marson : A Tsiafahy
Lemiasa Marson, le dirigeant de l’AREPAM (Association des réservistes pacificateurs de Madagascar) devra passer Noël et le nouvel an à la maison de force de Tsiafahy.
C’est ce qu’a décidé, le procureur de la République, hier. Pire, il y sera pour un bon moment dans la mesure où son procès n’aura lieu que le 7 février 2007. Arrêté le 7 décembre après la perquisition de son domicile à Maroroha Tsimbazaza où les membres des forces de l’ordre ont trouvé divers tracts que ces derniers qualifient de porter atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, il a été amené à Fiadanana, à la Brigade de recherche de la gendarmerie nationale. Il y est resté deux semaines et n’a été déféré au parquet qu’hier seulement.
Apparemment donc, le sort semble s’acharner sur Lemiasa Marson.
Voilà deux ans, plus précisément après la descente dans la rue des réservistes où ces derniers réclamaient leurs dus, notamment les diverses indemnités et primes que l’Etat leur devaitt, il fut arrêté et avait écopé un an de prison ferme en ayant dirigé la revendication. Depuis sa libération, il s’est intégré dans les divers mouvements qui se sont opposés au régime et dernièrement, il s’est chargé de la sécurité de l'ancien président de l'Assemblée nationale, Jean Lahiniriko.
Notons que M. Marson est à la tête de 615 ex-réservistes à Tana, 45 à Toamasina et 80 à Antsirabe.
Recueillis par T.R.
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Déclic et des claques par Phil de fer : Concours de bricolage
Faute de trouver un poste suffisamment rémunéré ou attirés par la sécurité de l’emploi offerte par la fonction publique, de nombreux titulaires du diplôme de maîtrise choisissent de tenter les concours administratifs.
Ceux-ci font depuis peu l’objet d’un assainissement souhaité par tous. Cependant, les réformes entreprises inspirent le scepticisme car tout n’est que bricolage et poudre aux yeux.
Il convient de rappeler qu’un « atelier de vulgarisation des procédures de concours et de recrutements administratifs » s’est tenu les 28 et 29 septembre 2006 à l’Hôtel Panorama à Antananarivo. Cet atelier, organisé par le ministère de la Fonction publique et celui du ministère du Travail et des Lois sociales, par le Bianco et le Pnud a été réalisé afin de « crédibiliser les concours et les modalités de recrutement pour la transparence, l’équité, l’impartialité et l’incorruptibilité, un système pérenne d’organisation de concours et de recrutements administratifs à Madagascar. »
Le slogan de cette réunion de travail était « concours administratifs propres, administration publique efficace.» Il n’y a pas à dire : les organisateurs de cet atelier sont des comiques. Pour être d’aussi grands comiques de foire, ils ont dû briller lors du concours d’admission à l’Ecole du Rire. « Crédibiliser, transparence, équité, impartialité, incorruptibilité, propres, efficace » : que de mots, que de mots ! Suffirait-il donc de répéter ces mots magiques pour les transformer en une réalité.
La formule « concours administratifs propres, administration publique efficace » est une grosse tartufferie. Tout d’abord, certains services administratifs sont efficaces sans que les agents aient été recrutés par voie de concours. Ensuite, l’existence d’un « concours administratif propre » ne saurait garantir l’efficacité des agents de la fonction publique. En outre, on constate une confusion entre la notion d’efficacité qui relève de l’organisation et la propreté qui renvoie à l’intégrité. Enfin, le slogan ci-dessus ignore que l’efficacité d’une administration publique repose également sur la motivation de ses agents.
Qu’est ce qu’un concours administratif propre ? S’agit-il uniquement d’une série d’épreuves dénuées de toute forme de corruption ou de notions voisines ? Certes, on ne saurait nier que, par le passé, les concours administratifs les plus courus (ceux de la Magistrature, des Douanes et des Impôts) ont donné lieu à quelques transactions frauduleuses. Cependant, on ne saurait dénoncer uniquement le défaut d’intégrité de certains membres du jury.
En effet, la mise en place et l’organisation de certains concours laissent à désirer. A titre d’exemple, on pourrait remettre en cause les résultats des concours d’entrée 2004 et 2005 à l’école nationale de la Magistrature et des Greffes, non pas en raison de faits de corruption, mais parce que l’un des membres du jury ne remplissait pas les conditions requises. En fait, Mme R. J. est une historienne alors que les textes exigent un maître de conférences ou un professeur de droit.
Toujours à propos d’organisation, il semble que l’on veuille réduire, voire supprimer, les épreuves orales et ce, afin d’anéantir toute forme de subjectivité dans les épreuves. En passant d’un laxisme scandaleux à une objectivité de façade, on ne fait que vider des concours de leur essence pour laisser la place à la médiocrité. Dans les pays développés, les épreuves orales pour être admis dans les grandes écoles ou universités ont toujours été primordiales.
De tout ce qui précède, la réalité à Madagascar nous révèle que l’on tourne le dos à la volonté officielle de « crédibiliser les concours.» On aurait pu faire une fois de plus l’économie d’un atelier ronflant. Un parallèle saute aux yeux entre l’organisation des concours et celle des élections : dans les deux cas, on avance à reculons à grands renforts de supercheries.
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Election présidentielle : Des causes d’annulation de vote
En attendant l’examen des requêtes auprès de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), nous donnons ci-après les principales causes d’annulation de vote de cette juridiction.
Avec la collaboration du Conseil National Electoral (CNE), on peut les regrouper au niveau de différentes étapes du processus électoral.
Concernant la liste électorale, on note une quinzaine de raisons d’annulation :
- liste électorale non arrêtée ;
- absence d’arrêtage des rajouts par le président du bureau de vote et du secrétaire ;
- liste électorale établie sur papier libre ;
- absence de liste électorale ou liste électorale non jointe ;
- rajout à la liste électorale non justifié ;
- rajout effectué sur un papier libre ;
- absence de contreseing par un membre du bureau de vote, ou contreseing fait par une ou des personnes non membres du bureau de vote ;
- émargement par le secrétaire du bureau de vote au lieu des électeurs ;
- empreintes digitales uniques ;
- contreseing inconnu ou non-conforme dans las liste d’émargement ;
- assesseurs en même temps scrutateurs ;
- membres du bureau de vote illettrés ;
- scrutateurs illettrés ;
- absence d’assesseurs parmi les membres du bureau de vote
Touchant le fonctionnement du bureau de vote, les faits suivants pourront faire l’objet d’annulation de voix :
- clôture du bureau de vote avant le délai réglementaire ;
- délégués des candidats invités à sortir avant la rédaction du procès-verbal ;
- interruption du vote sans motifs ;
- procès-verbal rédigé en dehors de la salle de vote ;
- pression faite par le président ou un membre du bureau de vote auprès d’un ou des électeurs, pour voter un candidat ;
- absence de bulletins de vote de candidats ayant remis ces derniers, selon le délai et en nombre suffisant à la commission ad hoc
Une dizaine de faits sur les documents électoraux sont aussi à l’origine d’annulation de vote. Ce sont :
- feuille de dépouillement et de pointage non signée par les scrutateurs ;
- feuille de dépouillement non jointe ;
- feuille de dépouillement faite sur papier libre ;
- procès-verbal non signé ou signé par deux personnes seulement ;
- les première et deuxième pages du PV ne comportent aucun chiffre ;
- absence de résultats dans la feuille de dépouillement ;
- discordance manifeste des chiffres dans les documents électoraux (liste d’émargement, feuille de dépouillement et de pointage et PV) ;
- ordonnance délivrée non signée par le magistrat ;
- liste électorale inexploitable
Faut-il aussi rappeler que l’interruption d’un dépouillement par une coupure totale de lumière, comme ce qui s’est passé à Kandreho lors des municipales de 2003, l’absence d’isoloir ainsi que le déplacement de l’urne en cours de scrutin ou avant le dépouillement sont d’autres causes d’annulation de vote. Ces annulations se font dans la plupart des cas par bureau de vote.
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Gabriel Rabearimanana : « Pour un régime consensuel »
Gabriel Rabearimanana du Monima tire la sonnette d’alarme sur le danger qui attend le pays : « On s’achemine vers une logique d’affrontement comme l’illustrent ces farces électorales au profit du candidat d’Etat ».
Il rajoute d’ailleurs que « la situation actuelle ne va pas dans le sens d’un apaisement ».
Il étaye ses dires par les agissements de certains comme les membres de la Haute Cour Constitutionnelle qui ont cette manie de tout rejeter du moment que cela ne sert pas les intérêts du pouvoir ou encore d’utiliser des prérogatives de puissance publique, toujours pour le candidat d’Etat. « Tout cela finira par exploser si on n’y prend pas garde », avertit notre interlocuteur qui propose une solution dont la mise en place d’un régime consensuel de transition. « C’est la seule issue pour éviter un affrontement sanglant entre Malgaches », explique cet enseignant chercheur membre actif du SECES.
Il relance d’ailleurs le cheval de bataille de l’opposition tournant autour de l’amnistie et de la réconciliation nationale. Deux propositions qu’il qualifie d’incontournables surtout en ce moment où l’acharnement sur le général Randrianafidisoa ou Pety Rakotoniaina ainsi que les perquisitions chez Albert Zafy et d’autres notables ne vont pas apaiser cette tension déjà perceptible.
novalian'i Fiffi ny 20/12/2006 08:46
2. jentilisa
(
19/12/2006 09:43)
tadiavina foana ho'aho nyhoe maninona raha miaraka governemanta ny hery ankavia sy ny hery ankavanana nefa tsy isy 2° tour! tena tsy normal mihitsy ny mpanao politika gasy
3. jefra
(
19/12/2006 10:36)
jentilisa> Tsy azoko ny tianao ho lazaina.
Fa inona ny ankavia, dia inona no ankavana? Dia inona no ifandraisan'izany am 2nd tour.
Article inona eo ambony no mahatonga ilay commentera?
Tsy aleo afindra any am politika ilay dinika?
Fa inona ny ankavia, dia inona no ankavana? Dia inona no ifandraisan'izany am 2nd tour.
Article inona eo ambony no mahatonga ilay commentera?
Tsy aleo afindra any am politika ilay dinika?
6. Fiffi
(
20/12/2006 08:46)
satria zay mitambatra vato .....ary raha mitambatra ange de tena ahavita zava-tena soa eh !
Satria efa samy mahafantatra fa tsy hisy ny 2ème tour ka maninona raha....zayve no tiana lazaina ?
Satria efa samy mahafantatra fa tsy hisy ny 2ème tour ka maninona raha....zayve no tiana lazaina ?