Affaire nationale - Fissure au sein du parti Arema
Les barons de l’Arema ont des points de vue divergents.
La détermination du leader continue de diviser les membres de l'ancien parti majoritaire.
"Il faut reconnaître que Didier Ratsiraka tient encore et toujours une grande place dans la direction du parti", déclarent les membres du comité directeur de l'Arema. Ces derniers considérent l'ancien président de la République comme étant le "président national fondateur" du parti. Pour la majorité d'entre eux, il n'est pas question d'écarter le "père", il a son mot à dire dans la vie, voire la survie, du parti, ont-ils ajouté.
Cette question a entraîné un débat houleux lors du congrès de l'Arema organisé à l'hôtel Panorama, les 18 et 19 mars derniers. Le rôle de l'Amiral est remis sur le tapis aussi bien au sein de la base qu’au sein du comité directeur. Aucun d'eux ne semblent pourtant contredire le secrétaire national, du moins en public.
A entendre les militants Arema "ratsirakistes", le parti ne doit en aucun cas négliger l'avis de son principal fondateur, notamment en cette période pré-électorale où toutes les entités commencent à mobiliser leurs ressources. "Il ne devra pas y avoir un autre chef que le président national fondateur Didier Ratsiraka au sommet", insiste Ndremanjary Jean André.
Contrairement au secrétaire national et certains militants de l'autre tendance, l'Amiral se réserve jusqu'ici d'émettre son avis sur le problème interne du parti qu'il a créé en 1976. Un appel de mise en garde des militants a été récemment diffusé par les partisans de l'autre tendance. Ainsi, a-t-on conseillé les militants de "demeurer vigilants sur les velléités destabilisatrices venant de l'intérieur et de l'extérieur ". Cela laisse à penser qu'une fissure s'annonce fatale pour l'ancien parti majoritaire.
A propos des affaires nationales, les "militants ratsirakistes" et non moins membres du comité directeur de l'Arema proposent le rapprochement de l'ancien président, Didier Ratsi-raka, et de l'actuel chef de l'Etat, Marc Ravalomanana. "Les deux personnalités sont la source des dissensions actuelles, donc il leur appartient de calmer le jeu", ont-ils mentionné.
Rappelons qu'un autre élu Arema, Moïse Rakotosihanaka a avancé la même proposition. Récemment, ses pairs ont repris cette hypothèse et ont remis en surface les accords de Dakar qui, selon eux, sont "incoutournables" pour la bonne marche du dialogue entre le pouvoir et l'opposition.
Stéphane Solofonandrasana L'Express de Madagascar.
