Pasteur Andriamanjato à Ambohitsorohitra

Le dialogue entre l'opposition et le régime est enclenché

Dialogue entre Ravalomanana et Andriamanjato. C'est chose rare que ces deux personnalités s'échangent des idées. Un « jeune » et un « vieux » de la classe politique malgache peuvent-ils s'entendre pour le bien du pays ? Pourquoi pas ! Le peuple n'attend que les résolutions et de la mise en œuvre de la démarche du dialogue prôné par Kofi Annan.



Les deux interlocuteurs à l’aise.
Vingt quatre heures seulement après le départ du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, le président de la République Ravalomanana Marc a exécuté ses « recommandations » en invitant le pasteur Andriamanjato Richard, porte-parole de l’opposition, et le président du sénat, Rajemison Rakotomaharo. Le dialogue est désormais enclenché.
Mais sur quel sujet ?
Les choses ont bougé quelques heures seulement après la visite du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan en terre malgache. Hier dans la matinée, le chef de l’Etat Marc Ravalomanana, en sa qualité de « Ray aman-dreny » et en vertu des valeurs traditionnelles basées sur le « Fihavanana », selon les propres termes du communiqué de presse de la Présidence, a reçu au palais d’Ambohitsorohitra, le président du Sénat Rajemison Rakotomaharo, représentant du pouvoir et le pasteur Richard Andriamanjato en tant que membre de l’opposition. Durant une quinzaine de minutes, le locataire d’Ambohitsorohitra a encouragé les deux parties à entamer le processus de dialogue. En présence du représentant résident du PNUD, Bouri Sanhouidi, la rencontre s’est déroulée dans une ambiance cordiale, a signalé l’ancien pasteur d’Ambohitantely.
Rien n’a filtré de cette rencontre inédite. Toutefois, on vient d’apprendre que ces deux hautes personnalités politiques sont chargées de concrétiser les « souhaits » du patron de l’Organisation des Nations Unies. « Il s’agit d’une entrée en matière », a ajouté M. Andriamanjato. Une manière de dire que le vif du sujet sera abordé dans les prochains jours. Ce porte-parole de l’opposition tiendra bientôt une réunion avec ses homologues, non seulement pour faire son rapport après la rencontre d’hier mais surtout pour déterminer les sujets à discuter avec les gens d’en face.
Réconciliation nationale et élections ...
Au terme de sa visite de quatre jours dans la Grande Ile M. Annan a tenu un tel propos avant son départ: « j’ai encouragé les leaders politiques et le président de la République à dialoguer pour créer une ambiance propice aux élections ». Tout laisse à croire que les éventuelles rencontres entre le régime en place et les hommes de l’opposition seront essentiellement focalisées sur les questions relatives à la réconciliation nationale et les prochaines consultations populaires. Faut-il signaler que l’ONU a déjà dépêché un émissaire à Madagascar au mois de février dernier, en la personne de Seck Ahmedou El Bécaye. Ce dernier avait rencontré des diverses personnalités politiques, toutes tendances confondues. Ayant pris connaissance de la situation politique qui prévaut dans la Grande Ile, le numéro un des Nations Unies n’a pas hésité d’un iota à inviter l’opposition et les gens du régime d’entamer le dialogue. Visiblement, Kofi Annan encourage les deux parties à s’asseoir autour d’une table ronde afin d’éviter une nouvelle crise politico-électorale du genre de 2002. Dès maintenant, l’ONU a pris des mesures dissuasives pour que les prochaines élections soient transparentes, saines et crédibles. En fait, les séquelles de la crise de 2002 ne sont pas encore cicatrisées. Raison pour laquelle, une partie de la classe politique revendique à cor et à cri la tenue d’une réconciliation nationale. Sans cette politique du « pardon », ont martelé les partisans de la réconciliation nationale, le pays risque de nouveau de s’engouffrer dans une crise sans précédent dont les conséquences seraient fatales. A charge à tous les responsables, dirigeants ou opposition de se pencher dès maintenant sur ce sujet. Qui a intérêt à attiser la haine et les conflits entre les Malgaches ?
Après cette rencontre d’hier à Ambohitsorohitra, la question est de savoir si l’ONU va jouer le rôle d’arbitre ou il s’agit d’une affaire malgacho-malgache. Quoi qu’il en soit, force est de constater qu’il a fallu des « recommandations » de Kofi Annan pour que la classe politique malgache, notamment les hommes du régime, soit consciente de la nécessité du dialogue. Mieux vaut tard que jamais !
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Chez Zafy ce jour
La réaction du pouvoir a été si rapide qu’aucun des grands acteurs de l’opposition n’a été informé de ce rendez-vous avec le président Ravalomanana. Le Pr. Manassé Esoavelomandroso qui a représenté le Leader Fanilo lors de la rencontre avec le secrétaire général des Nations Unies au Hilton déclare n’avoir pas été informé. Le Pr. Gabriel Rabearimanana qui a accompagné le président du MONIMA, Monja Roindefo, lors de cette rencontre, lui non plus n’a pas été informé. Samuel Ralaidovy de l’AREMA non plus. Idem pour le président du MCSR, Alain Ramaroson. L’ancien Premier ministre Dr. Emmanuël Rakotovahiny, qui a représenté le président du Comité pour la Réconcililation nationale (CRN), Albert Zafy, était très étonné car lui non plus n’a pas connaissance de cette rencontre. D’autres cadres du CRN ont été interrogés mais même Tabera Randriamanantsoa et Vaovao Benjamin se sont référés au Pr Albert Zafy pour demander ce qui se passe. Des inquiétudes pour les uns, de la satisfaction pour les autres. Toujours est-il que c’est parti pour le dialogue quelle qu’en soit l’issue, admettra-t-on.
Bref, ce fut donc si rapide qu’aucun des membres de la délégation de l’opposition qui a été reçue par Kofi Annan n’a pu être joint ou informé. En tout cas, le Pr. Albert Zafy qui a félicité le pasteur Richard Andriamanjato, porte-parole ce jour-là des Trois forces nationales (3FN), pour sa prestation et sa fidélité, a décidé de réunir les trois chefs et leurs proches collaborateurs cet après-midi à son domicile à Ivandry.



21/03/06 - Alphonse M.

Madagascar Tribune -

Mpanohitra sy Ravalomanana

Vita ny dingana voalohany

Nanomboka omaly ny fifanatonan’ny mpitondra sy ny mpanohitra eto Madagasikara rehefa avy nifampiziriziry nandritra ny taona maro tamin’ny heviny avy ny tsirairay. Tetsy amin’ny lapam-panjakana Ambohitsorohitra no nandraisan’ny filoha Ravalomanana ny solontenan’ny mpanohitra, dia ny Pasitera Andriamanjato Richard, ny solontenan’ny firenena mikambana, Bouri Sanhouidi, ary ny filohan’ny Antenimieran-doholona Rajemison Rakotomaharo.
Ingahy Rajemison Rakotomaharo, dia manambara fa zava-dehibe ho fitandroana ny firaisankina eo amin’ny samy Malagasy iny fihaonana iny, ary raha nandalo nitsidika tao amin’ny biraony ingahy Kofi Annan ny herinandro lasa teo, dia nambarany fa tokony hihaona amin’ny mpanohitra ity vahiny ity raha mety, satria maniry izany ny ankilany, ary dia iny nanao fihaonana iny ry zareo.
Ny pasitera Andriamanjato kosa dia nilaza fa vao fanombohan’ny dinika iny vita iny, tsy mbola nisy fanapahan-kevitra teo amin’ny roa tonta. Nohamafisiny fa ilaina ny hisian’ny fampihavanam-pirenena hialana amin’ny disadisa izay mitranga eto amin’ny firenena, ary ny solontenan’ny firenena mikambana dia nanambara fa vokatry ny fanelanelanana tamin’ny fandalovan’ny sekretera jeneralin’ ny firenena mikambana teto izao fihaonana teo amin’ny mpitondra sy mpanohitra izao. Vita ny dingana voalohany, fa hanao ahoana ny manaraka ? Hanaraka ireo fangatahan’ny mpanohitra rehetra ve i Ravalomanana ? Ho hita eo ny tohiny.

21/03/06 - Naivo kely
Madagascar tribune

Pouvoir-Opposition. Dans la foulée de la visite de Kofi Annan, Ravalomanana a dialogué avec Andriamanjato hier. Durant 15 minutes d’entretien.
Un début de dialogue !



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Marc Ravalomanana a reçu en audience hier, en milieu de matinée, Richard Andriamanjato à Ambohitsorohitra. Rajemison Rakotomaharo ainsi que Bouri Sanhouidi, représentant du système des Nations Unies à Madagascar ont assisté à la rencontre.

RCR

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D’après le président du Sénat, «Marc Ravalomanana a pris cette initiative en tant que raiamandreny». Il devait ensuite préciser que «le dialogue entre le pouvoir et l’opposition préexiste au passage de Kofi Annan, la semaine dernière». «Cela est rendu possible, dit-il, grâce au Fihavanana malagasy ». Il s’est par la suite réjoui de cet entretien. Quant à Richard Andriamanjato, il a d’emblée souligné «que c’est la première fois qu’un tel entretien a lieu entre les deux parties ». Une manière d’infirmer les propos du président du Sénat et du Premier ministre selon lesquels «le dialogue entre le pouvoir et l’opposition existait avant la visite du SG de l’Onu ». Puis, le président du Fanavaozana emboîta le pas à Rajemison Rakotomaharo pour faire ressortir «que l’important est le respect du Fihavanana malagasy ». Et de préciser «qu’il n’y a pas eu de pourparlers particuliers sur des sujets précis», entre son hôte et lui-même et que finalement «ce n’est qu’un début de dialogue ». En résumé, ces 15 minutes d’audience ont été mises à profit pour une amorce de rapprochement dont «la suite dépendra des disponibilités des uns et des autres ». Dans ce dialogue, la parole du pouvoir sera confiée à Rajemison Rakotomaharo tandis que celle de l’opposition sera portée par Andriamanjato.

Principal objectif

Pour sa part, Bouri Sanhouidi, représentant des Nations Unies à Madagascar, a réitéré l’importance du dialogue pour gagner la bataille du développement. «Pas de développement sans démocratie et le dialogue est un élément essentiel de la démocratie », a-t-il répondu aux questions de la presse. En fait, la présence de ce fonctionnaire onusien à cette rencontre atteste que la visite de quatre jours de Kofi Annan avait pour principal objectif de désamorcer la crise entre le pouvoir et l’opposition. Et que la communauté internationale ne peut rester insensible face à cette situation de blocage. Au contraire, elle se préoccupe du fait que le pays fait du surplace depuis quatre ans. Autrement dit, la Grande Ile tourne en rond alors qu’elle fait face à de nombreux défis de la pauvreté. L’approche des élections générales cette année et l’année prochaine, s’ajoute à ces challenges avec leurs risques élevés de déflagration sociale et économique. Bref, le pouvoir et l’opposition ont mis momentanément un terme à leur orgueil respectif. Ils ont pu parler face-à-face hier même, sans aller au fond des choses. Le reste dépend de Rajemison et d’Andriamanjato qui doivent consulter le reste de leurs troupes respectives. Ils ont, à cet effet, échangé leurs numéros de téléphone respectifs.


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Ambiance préélectorale. Cette année est celle de tous les phénomènes politiques envisageables.
Déstabilisation psychologique


Une femme d’un certain âge débarque d’on ne sait où, se met à rameuter la foule et lance des invectives à l’égard du régime de Marc Ravalomanana. « Il faut faire chuter ce régime, il fait souffrir la population, tout le monde est pauvre…. ».

B.A.


La scène se passe dans un quartier très fréquenté de la basse ville et les passants, sans toutefois s’arrêter complètement, semblent intéressés par les propos lancés par cette personne. Cette scène n’est pas unique en son genre, car ces derniers temps, on assiste souvent à ce genre de situation dans différents quartiers de la ville, surtout les plus populeux. Les personnes que l’on soupçonne fortement d’être payées pour faire ce travail, veulent passer pour des fous, mais leurs propos sont tellement cohérents que l’on ne peut s’empêcher de conclure qu’il s’agit d’un travail bien ourdi. Le message lancé dans ces appels à se rassembler dans la rue est toujours le même : ce régime ne fonctionne pas comme il faut, la population s’appauvrit, la misère est généralisée, il faut renverser le système en place.

Alternance

Ce genre de déstabilisation a toujours été de bonne guerre à Madagascar, et il s’agit d’un conditionnement psychologique pour préparer la masse à un mouvement physiquement plus violent. L’écoute de ce message lancé quotidiennement favorise son assimilation et les individus qui ont la malchance ou la chance, de l’entendre agissent comme si le concept était le leur. Une pratique qui ne date pas d’hier, et qui a fait ses preuves par le passé. Dans le cas présent, ce genre de message peut être commandité par les détracteurs du régime actuel, afin d’aboutir à sa chute. Et comme récemment, l’opposition avait annoncé que la transition restait la forme d’alternance qu’elle favorisait, ce genre de phénomène ne peut plus étonner. On se pose toutefois des questions sur la profondeur des actions menées sur la scène politique, à l’image de ces sensibilisations de rue.


Midi madagasikara
21/03/2006

Nanomboka omaly ny fifanatonan’ny mpitondra sy ny mpanohitra eto Madagasikara rehefa avy nifampiziriziry nandritra ny taona maro tamin’ny heviny avy ny tsirairay. Tetsy amin’ny lapam-panjakana Ambohitsorohitra no nandraisan’ny filoha Ravalomanana ny solontenan’ny mpanohitra, dia ny Pasitera Andriamanjato Richard, ny solontenan’ny firenena mikambana, Bouri Sanhouidi, ary ny filohan’ny Antenimieran-doholona Rajemison Rakotomaharo.
Ingahy Rajemison Rakotomaharo, dia manambara fa zava-dehibe ho fitandroana ny firaisankina eo amin’ny samy Malagasy iny fihaonana iny, ary raha nandalo nitsidika tao amin’ny biraony ingahy Kofi Annan ny herinandro lasa teo, dia nambarany fa tokony hihaona amin’ny mpanohitra ity vahiny ity raha mety, satria maniry izany ny ankilany, ary dia iny nanao fihaonana iny ry zareo.
Ny pasitera Andriamanjato kosa dia nilaza fa vao fanombohan’ny dinika iny vita iny, tsy mbola nisy fanapahan-kevitra teo amin’ny roa tonta. Nohamafisiny fa ilaina ny hisian’ny fampihavanam-pirenena hialana amin’ny disadisa izay mitranga eto amin’ny firenena, ary ny solontenan’ny firenena mikambana dia nanambara fa vokatry ny fanelanelanana tamin’ny fandalovan’ny sekretera jeneralin’ ny firenena mikambana teto izao fihaonana teo amin’ny mpitondra sy mpanohitra izao. Vita ny dingana voalohany, fa hanao ahoana ny manaraka ? Hanaraka ireo fangatahan’ny mpanohitra rehetra ve i Ravalomanana ? Ho hita eo ny tohiny.