Vakansy milay ô ?

1. booboo ( 14/02/2015 17:06)
http://www.parismatch.com/Actu/International/Sur-la-route-de-l-Ouest-trek-a-Madagascar-704012

Lava be fa aza tsiny eee ^_^.


La famille Poussin a commencé son tour de la grande île qui durera deux ans. entre exaltation et dangers A l’heure du coucher.



Dans la plupart des villages que nous traversons, aussi loin que porte la mémoire collective, aucun «?vahaza?» (Blanc) n’est jamais passé. La stupéfaction est totale. Et réciproque. Des vahazas?? Et, en plus, en charrette avec des enfants?? «?Magaga bé?», c’est extravagant?! A chaque pause, nous sommes entourés par une foule qu’il faudra fendre comme un flot en reprenant la route. Le «?ray aman dreny?», l’ancien du village, nous est envoyé en émissaire. S’il a plus de 60?ans, il y a des chances qu’il s’exprime en français. Sinon, l’instituteur fera l’interprète. Nos motivations ne sont pas forcément bien comprises?: «?Vous n’avez pas peur des “dahalos” [voleurs de zébus et bandits de grand chemin]???» Nous découvrons ainsi un monde fabuleusement enclavé où, à 50?kilomètres de la capitale, on n’a jamais vu un voyageur, où on ne connaît pas la région voisine, où prévalent la survie au quotidien et la peur des bandits.



A peine arrivés à Antananarivo, en mai, nous sommes partis en quête d’un fabricant de charrettes. Nous l’avons rencontré à Imerintsiatosika. Alfred nous a présenté son dernier modèle, d’une robustesse de char d’assaut?: grandes roues à bâtons, madrier en guise de timon, caisse armée de bois massif. Près d’une demi-tonne à vide, au bas mot. Nous lui parlons de notre projet, faire le tour de l’île. Il tique?: «?Sur les côtes, ils ont des modèles plus légers, avec des caisses plus petites, suspendues, et des roues à pneus, pour aller sur le sable… Ma charrette est conçue pour rouler à plat, sur les hauts plateaux de l’Imerina.?» Verdict confirmé dans les jours qui suivent?: «?Une même charrette ne peut pas faire le tour de l’île, il vous faudra en changer.?» C’est bête comme on peut être têtu quand on vient d’ailleurs. Eh bien, soit?! J’en fabriquerai moi-même une allégée, sur le modèle de celles de l’Imerina. Pourquoi la charrette?? Parce que, là où nous voulons aller, elles sont les seules à passer. Pourquoi pas à pied?? Parce qu’elle nous permettra de transporter les bagages, le matériel de tournage et les enfants, quand ils le souhaiteront. Je pars en quête de bois, de contreplaqué, de visserie, de quincaillerie, d’outils, comme un marin qui rêverait d’un tour du monde et se mettrait à construire son bateau plutôt que de l’acheter dans la marina. La facilité ne fait pas partie de mon répertoire.

EN TROIS MOIS, LA CHARRETTE EST FINIE AVEC SES OPTIONS: PANNEAUX SOLAIRES POUR TOUT RECHARGER, DE L'ORDINATEUR AU DRONE

Mais la providence, oui?: nous sommes hébergés à Tana par de bons samaritains. Leur voisin met son garage et son atelier à ma disposition. Le reste n’est que sueur, gamberge, innovation et huile de coude. Avec passion, je fais le tour des corps de métier de la capitale. En trois mois, la charrette est finie avec ses options?: panneaux solaires pour tout recharger, de l’ordinateur au drone, et pour fournir l’éclairage intérieur. L’ensemble offert par Madawatt, une entreprise locale. Quant à ma contribution à la technologie charretière, notre bolide arbore des lames de suspension de Triumph TR3 et des têtes de graissage pour lubrifier l’axe sans avoir à démonter les lourdes roues. La touche finale est apportée par un artiste local, Riri qui accomplit une fresque du Rova, la forteresse royale qui domine la ville et ses rizières. L’idée est de représenter sur chaque cloison de bois une ville phare du pays. Ainsi, la décoration de notre charrette sera évolutive et porteuse de l’unité nationale?: le «?fihavanana?», cet idéal tant désiré et tant trahi.

Il faut maintenant dénicher notre moteur?: une paire de zébus. Ils doivent être dressés, ni trop puissants ni trop débonnaires. Avant tout gentils. Avec nos deux enfants, nous ne pouvons pas risquer l’encornement. L’affaire n’est pas aisée. Les marchés aux zébus proposent des attelages dépareillés, destinés à la boucherie, et les paysans ne vendent pas leur outil de travail, la paire qu’ils ont dressée, la prunelle de leurs yeux?! Après deux ou trois échecs, nous tombons sur la perle rare, le zébu de droite?; mais le zébu de gauche est trop violent. Je suis obligé d’en changer deux fois et de mobiliser toute la vallée de Katsoaka pour trouver le bon. Le coup de foudre est instantané?: on le baptisera Babord. Quelques semaines d’entraînement et les voilà prêts pour le grand départ.
Premier objectif?: plein ouest, la grande pénéplaine du Bongolava. Nous avons décidé de ne pas emprunter la nationale?1, mais de prendre des pistes de latérite qui relient les villages. Il nous faut «?inventer?» des chemins de traverse. Les gens nous disent?: «?Cela ne passe pas?», mais nous finissons toujours par trouver la solution, la voie dérobée. Les ramifications sont pléthoriques?: tous les jours, nous mettons en pratique cet aphorisme de saint Augustin?: «?Marche sur ton chemin, il n’existe que par toi.?» Nous taillons notre route. Pas à la machette, dans ces espaces ouverts et défrichés, mais en poussant la charrette dans les montées et en lui faisant franchir canaux, diguettes, terrasses, ravins, fossés, rivières. Rares sont les moments de plat et sans embûches. Deux premiers bouviers, Michel et Tovo, nous accompagnent. Nous ne sommes pas trop de quatre pour faire marcher droit nos bovidés. Deux devant, deux derrière, et roule ma poule?! En malgache «?gôch?! gôch?!?» pour avancer, «?tourn?! tourn?!?» pour tourner et «?woka?! woka?!?» pour s’arrêter. Au-delà, on s’égare.

A UN RYTHME DE 2,5 KM/H, NOUS AVONS TOUT LE TEMPS POUR DÉCHIFFRER LES PAYSAGES

Quant au rythme, nous établissons des records de lenteur?: 2,5?km/h maximum. Pour Africa Trek, trois?ans pour traverser l’Afrique du cap de Bonne-Espérance au lac de Tibériade, nous marchions, Sonia et moi, à peine ralentis par nos petits sacs à dos. Cette fois, nous pesons une tonne. Nous avons tout le temps pour déchiffrer les paysages, qui rivalisent de beauté. Le rouge et le vert dominent, latérite et rizières claquent sur le ciel bleu. Les lumières coupent le souffle. Nous sinuons sur des lignes de crête reliant d’anciennes forteresses du royaume de l’Imerina, dont il ne reste que des mottes castrales érodées et des mégalithes dressés vers le ciel. La piste est bientôt coupée par des rizières, il nous faut remonter un canal boueux où nos zébus s’envasent jusqu’aux aisselles. Une foule nous porte et nous emporte, nous pousse et nous hisse jusqu’à Fidasina. Une émeute est tout juste évitée par le chef de fokontany (chef du village). Emotion garantie. Les pistes se dégradent et nous sommes tout absorbés par la conduite de la charrette et le franchissement des chausse-trapes. Nous marquons une petite pause au lac Itasy, joyau et centre géographique de l’île. En vingt-trois jours, nous rallions enfin Ampasipotsy et la zone de migration de l’Asa, dans un décor de Terre promise. Les rêves et le travail des hommes vont tenter d’y faire «?couler le lait et le miel?».

C’est ici que, après trois années de formation aux métiers de la terre, le frère Jacques Tronchon et son association relogent d’anciens habitants des bidonvilles de Tananarive. Chaque année, vingt familles bénéficient de ce programme. Nous passons dix jours à visiter ces dix-neuf promotions. Certains se sont spécialisés en labours afin de louer leurs services?; d’autres se sont reconvertis en menuisiers, restaurateurs, mécanos. Sur les talents de chacun une société se reconstitue. Certains réussissent et exportent leur production jusqu’à Tsiromandidy, la capitale régionale.
Le père Julien Rakotoarinosy, qui a survécu à un accident de moto, sillonne la région pour rallier ses dix-huit paroisses. Confident et travailleur social, policier et juge de paix, il intervient dans les conflits de voisinage ou les litiges conjugaux. Ici, quand un couple éclate, les répercussions sont souvent fatales. Les membres de la famille, appauvris, retournent à la case départ, dans les bidonvilles de Tana, à la collecte des ordures…



La saison des pluies commence. La zone de migration est barrée au sud par la rivière Mahajilo, en crue. Elle est dangereuse, infestée de crocodiles. Nous sommes coincés. On nous déconseille de passer. Un repérage à moto confirme ce sombre augure. Cela veut dire pour nous un détour de 400?kilomètres, soit deux mois de charrette en rebroussant chemin. Nous choisissons de tenter le coup et de chasser les démons du doute. Nous n’acceptons pas d’échouer avant même d’avoir essayé. Après trois jours de marche et d’angoisse, nous rallions la rive?: le cours d’eau a baissé de 30?centimètres pendant la nuit?! Dix bidons de 20?litres, fixés sous la charrette, vont la parer pour flotter. Les zébus suivent à la nage, les bagages à dos d’hommes et les enfants en pirogue, tandis que les gamins du village effarouchent les crocodiles en tapant l’eau. Nous passons dans la liesse générale. Sur notre charrette, nous retrouvons l’émotion des troubadours?: nous laissons beaucoup de joie dans notre sillage. C’est cela aussi, l’aventure. Apprivoiser l’inconnu, développer souplesse et adaptation, curiosité et imagination. Avec, à la clef, la culture de deux vertus sans lesquelles aucune autre ne peut s’exprimer?: le courage et la patience. «?Amni manaraka n’dray?», à la prochaine?!

madatrek.com
novalian'i bazylou ny 28/03/2015 11:49
2. fahamarinana ( 12/03/2015 19:36)
Tena lava be marina Booboo a a a! ^_^
3. booboo ( 12/03/2015 21:18)
Sady migamaka popcorn sy misotro ranovola Faha rehefa mamaky azy a. ( waaaaah, sady re-tongasoa ato indray :-P :-P )
4. bazylou ( 28/03/2015 11:49)
beuurk , fatim bazaha
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