« Madagascar enregistre ses premiers cas de chikungunya, mais il s’agit de cas sporadiques. En revanche, le pays est durement frappé par une épidémie de dengue ». Ce fut ainsi que les télévisions et radios étrangères ont commenté, hier, la situation à Madagascar.
Hanitra R.
En reprenant textuellement le mot utilisé par le ministre de la Santé Jean Louis Robinson, lors de la conférence de presse donnée samedi soir à l’hôtel Colbert, à l’occasion de la visite du DG de l’OMS, Lee Jong-wook à Madagascar. En effet, le ministre s’était exprimé sur le chik dans la Grande Ile en déclarant qu’: « il ne s’agit que de cas sporadiques et pas d’épidémie. L’épidémie qui sévit est celle de la dengue classique, et elle est maintenant maîtrisée ». Et le ministre de revenir sur les six analyses effectuées en France et parmi lesquelles il y avait un cas douteux… Alors, il y avait effectivement des cas de chik chez nous, mais à la lumière de ce qui a été avancé par le ministre, ces cas sont « sporadiques » et ne méritent pas qu’on en fasse une montagne puisque le plus préoccupant, c’est la dengue qui, elle, est une épidémie. Cette explication des « cas sporadiques » vient pour la première fois puisque les choses n’avaient jamais été présentées sous cet angle depuis le début de l’épidémie de fièvre à Toamasina et dans d’autres localités de Madagascar. Il n’a jamais été dit auparavant par aucune source officielle en matière de santé publique que des cas isolés et nullement une épidémie, ont existé. L’information est évidemment diversement perçue et le futur dira si le fait de l’avoir géré ainsi sera bénéfique ou pas. Sur ce volet de la gestion de l’information, d’ailleurs, le ministre d’évoquer des besoins en matière de communication médicale et de mobilisation sociale. Pour ce qui est de la fièvre, le ministre insiste : « le chik n’a jamais été une épidémie chez nous. C’est la dengue classique qui sévit et nos efforts devront se concentrer là-dessus... ». Pour sa part, le DG de l’OMS, interrogé sur le fait que le chik soit un grand problème dans les pays voisins et pas à Madagascar, de répondre : « franchement, je ne sais pas ! Cette maladie se comporte de manière mystérieuse. Seules les recherches apporteront des réponses à la question… »
Midi madagasikara
06/03/2006
